14/12/2024
Comme de nombreuses grandes villes françaises, Bordeaux (autrefois Burdigala) abrite des arènes romaines, connues sous le nom de « Palais Gallien ». Ces vestiges, encore visibles aujourd’hui, constituent l’un des monuments historiques de Bordeaux, bien que leur histoire reste entourée de mystères. Le Palais Gallien se situe le long de la rue Fondaudège, à proximité du Jardin Public. L’accès principal se fait par l’impasse du « Collisée ». Une autre vue intéressante sur l’amphithéâtre est accessible depuis la rue du Dr Albert Barraud, un point de vue idéal pour les amateurs de photographie grâce à l’alignement d’arches et de portes. À l’époque romaine, le Palais Gallien était situé hors des limites de Burdigala, accessible depuis la porte Dijeaux via une voie romaine aujourd’hui disparue. Les études archéologiques, notamment celles menées au début des années 2010, datent sa construction au IIᵉ siècle après J.-C. Il aurait été érigé à l’occasion du passage de l’empereur romain Caracalla. Comparé à d’autres arènes françaises, comme celles de Nîmes ou d’Arles, construites avant le Ier siècle, le Palais Gallien est relativement tardif, mais reste l’un des rares vestiges de la « Pax Romana » à Bordeaux. Le Palais Gallien a connu une histoire mouvementée : endommagé lors des invasions des Francs entre 275 et 276, il fut incendié pendant deux jours, ce qui détruisit les gradins en bois et ne laissa debout que les structures en pierre. Au Moyen Âge, situé hors des fortifications de Bordeaux, il devint un lieu de débauche, attirant truands et prostitués, et fut considéré par les religieux comme un endroit maléfique propice aux rassemblements païens. À la fin du XVIIIᵉ siècle, avec la Révolution, il devint un dépotoir officiel avant d’être sauvé par un arrêté préfectoral en 1800. Classé monument historique en 1840, il a été définitivement préservé. Contrairement à d’autres arènes françaises, son nom, « Palais Gallien », est unique. Les moines médiévaux, voyant les ruines, pensèrent qu’il s’agissait d’un ancien palais et l’associèrent à Gallienne, épouse de Charlemagne. Une autre hypothèse évoque Gallienne, épouse de Cénébrun, roi légendaire de Bordeaux. Le lien avec « Gallien » (dérivé de « Gaule ») semble être une simple coïncidence. À son apogée, le Palais Gallien formait une ellipse de 132 mètres sur 111 mètres, avec une hauteur de 25 mètres, et pouvait accueillir 20 000 spectateurs autour d’une piste de 70 mètres sur 47 mètres. Aujourd’hui, seules quelques ruines témoignent de sa grandeur passée.