20/04/2025
DEMAIN, LA RÉQUISITION ?
À peine la délibération votée en conseil municipal le mercredi 9 avril dernier que la presse locale titrait déjà : « La mairie s’attaque aux meublés de tourisme ». Triste idée pour une commune à vocation touristique !
Sur le compte Facebook du maire, véritable relais de la politique municipale, on parle de « régulation », « enregistrement obligatoire », « autorisations »… et l’on se félicite d’avoir d’ores et déjà résolu le problème du logement dans la commune : la location saisonnière sera encadrée au profit de la location à l’année.
Ben voyons…
Une fois encore, après le PLU de plus de 7 000 pages, après les restrictions d’accès aux chemins de montagne, la municipalité veut tout encadrer. Avec une vision que, vous l’aurez compris, nous ne partageons pas.
Et cette fois encore, nous estimons que la réponse n’est pas la bonne.
D’où sort ce chiffre de 500 logements disponibles à la location saisonnière, sur Bourg Saint Maurice, nous avons recensé moins de 200 unités sur les principales plateformes de réservation.
Il s’agit, pour beaucoup, de petits logements, de chambres, ou d’habitats de type « location de vacances » (résidences secondaires).
Ce chiffre – quel qu’il soit – témoigne en tout cas de la vocation touristique et d’accueil de notre commune en vallée, avec une demande multiple et constante : courts séjours, professionnels en déplacement, familles en visite, séminaires, groupes sportifs, musiciens, artisans, ouvriers, arrivées tardives du vendredi soir, séjours hors saison d’ouverture des stations d’altitude, etc.
Vouloir « s’attaquer » aux meublés de tourisme, c’est vouloir scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Cela ne servira en rien la cause du logement : qui peut croire qu’un studio meublé de vacances, une chambre chez l’habitant ou un chalet de luxe soit adapté à la location à l’année ?
Plutôt que de contraindre, levons les obstacles à la location de longue durée :
- Développons des solutions de caution et de garanties pour locataires et propriétaires ;
- Créons des quartiers résidentiels accessibles et réservés à l’année ;
- Favorisons la rénovation et la réhabilitation du parc existant ;
- Libérons des zones constructibles sur les versants sud, dans les hameaux et à proximité du chef-lieu.
Assez de vouloir tout réglementer localement ! Nous croulons déjà sous les textes, règlements et lois, dont l’efficacité reste largement à prouver.
Détail qui mérite d’être souligné : les professionnels du meublé de tourisme ne sont pas concernés par cette limitation, en effet, les personnes morales (sociétés civiles ou commerciales), échappent à cette régulation, donc contournement facile du problème
Bilan :
Une municipalité qui cherche le podium : « 2e commune à faire ceci », « 1re à faire cela »… sans réelle efficacité pour ses habitants :
- Des chiffres douteux.
- Une stigmatisation des propriétaires.
- Une volonté permanente de tout encadrer et réglementer.
Demain, la réquisition ?