Contre-allées

09/08/2025

"De son écriture fine et précise, elle touche les choses et les êtres juste là où ils sont, là où ils rêvent d’être, dans l’amour précisément, sa folie, son absolu. Il y a quelque chose de Marguerite Duras dans ces personnages pour qui l’amour est la seule chose qui vaille la peine d’être vécue, jusqu’à l’excès."

[https://www.poesibao.fr/christiane-veschambre-leurs-ames-brulantes-bresson-rouzier-dreyer-mankiewicz-lu-par-isabelle-baladine-howald-iii5-notes-de-lecture/].

Christiane Veschambre, « leurs âmes brûlantes, Bresson, Rouzier, Dreyer, Mankiewicz », lu par Isabelle Baladine Howald (III,5, Notes de lecture) lundi 4 août 2025 par Florence Trocmé La recherche de l’amour des « âmes brûlantes » face à la morale, n’est-elle pas toujours celle de l’...

08/08/2025

"La parole frontale et rude de Camille Loivier est en même temps pudique et à peu près insaisissable. Parler, c’est faire sortir l’oiseau pensant, apeuré, de son nid – et parler y est comme l’oiseau alors, qui en croit à peine ses ailes toutes neuves, qui n’aime pas qu’on le suive, ni qu’on sache où il va. Mais l’oisillon, pour son salut, saute, et il y a à la fois le revers du salut, et l’accident créateur."

[https://www.poesibao.fr/camille-loivier-torii-lu-par-marc-wetzel-iii-5-notes-de-lecture/].

Camille Loivier, « Torii », lu par Marc Wetzel (III, 5, Notes de lecture) lundi 4 août 2025 par Florence Trocmé La poésie de Camille Loivier est accidentée, libre et souvent mystérieuse. Ce qui n’empêche ni la délicatesse, ni l’indécidable ! « Un perchoir à oiseaux. Ils se posent des...

13/07/2025

"Une cuisine, une table et sa nappe cirée, des vitres salles. Simplement la vie qui passe, qui use, presque un carnet d’auteur au jour le jour."

[https://www.terreaciel.net/Antoine-Emaz-simplement-la-vie-qui-passe-qui-use-par-Gael-Tissot].

Il y a des ouvrages que l'on est heureux de voir réédités : le programme ReLIRE de la Bibliothèque Nationale de France permet en effet depuis (…)

12/07/2025

[https://www.terreaciel.net/Camille-Loivier-2077].

Camille Loivier vit à Paris. Poétesse, traductrice du mandarin. Elle a voyagé et séjourné en Chine, puis au Japon, enfin à Taïwan vers où une (…)

09/07/2025

"À L’ARRACHE

Mais d’où ces cris cette nuit encore, d’où
proviennent-ils, ou si je rêve, les uns
aux autres mêlés, se succédant jusqu’à former
une chaîne d’appels en cascade, un tumulte
qui bientôt nous parvient, sans toutefois
retenir l’attention, habitués que nous sommes
de longue date à pactiser avec les bêtes,
ce soir encore, et plus que jamais peut-être,
depuis des jours en fait, des nuits, sans la moindre
interruption ou presque, le temps d’un suspens
si lourd qu’on ne peut s’y soustraire. Appels
de si loin venus, de si près – le monde
à notre porte comme toujours on le croit –
qu’en nous saison d’herbage en sa fin implique
qu’on retraie les veaux des mères – les arrache."

(Pascal Commère, in Contre-allées n° 50)

07/07/2025

"[V]ivre m’aide pour accéder un tant soit peu à la Poésie que je considère comme immanente au monde et par ailleurs comme une fin, non comme un moyen. La poésie est dans le premier regard qu’on jette sur l’extérieur, dans la lumière du soir qui tombe sur un paysage, dans une saynète de rue… Vivre m’aide à voir et capter ces fragments et j’ai fait des choix dans mon existence (études, voyages, lieux de vie) pour ne pas perdre cette possibilité de l’imprévu, de la sensation de décalage, pour ne pas dépoétiser le monde."

(Armelle Leclercq, in r***e Contre-allées n° 50)

06/07/2025

"Le poème, ou la prose telle que je la pratique, ne se nourrit d’aucune prétention, en tout cas pas celle de participer au spectacle général. Les guerres se gagnent avec des armes, dit-on, quand le poème, lui, est désarmé. Il n’en concourt pas moins, du plus loin qu’il s’adresse à nous, à rendre le monde un peu moins inhabitable."

(Pascal Commère, in r***e Contre-allées n° 50)

05/07/2025

"PRÉSENCE DU POÈME

Les poèmes dont on se souvient, qu’on répète
de génération en génération, il arrive
qu’on s’interroge à propos de l’incontestable
présence dont ils témoignent, sans toutefois
la remettre en cause – au contraire, dût-on
convenir qu’aucun des mots dont ils sont faits
en apparence ne nous est étranger, pas plus
que l’agencement, le rythme, on y est, le ton
peut-être pas, y aurait-il alors on se demande
quelque chose qui nous échappe, nous tient
sous le charme, nous dépasse, cependant
qu’on pressent, faute de mieux, qu’un poème
lointainement venu d’autres saisons nous touche
autant par ce qu’il est que par ce qu’il n’est pas."

(Pascal Commère, in r***e Contre-allées n° 50)

02/07/2025

Contre-allées est la r***e du mois sur le site de la r***e Décharge.

fans

Un numéro fanion à célébrer ! Romain Fustier en rappel final évoque la création de la r***e à l'été 1998. (Décharge en était à la fin de Lire la suite

18/06/2025

"UN RU

Ne juge pas du bien fondé du poème
avant d’en avoir transcrit les premiers mots
quand bien même ils peineraient à resserrer
le lien qui te relie au monde, n’exige
pas de lui qu’il affiche d’emblée sa mine
réjouie de premier de la classe, laisse
la trame se constituer, les fils entre eux
s’entrecroiser, se nouer, ce n’est jamais
après tout qu’une histoire entre toi et lui,
histoire de presque rien c’est vrai, incluse
elle-même dans une autre plus infime
encore et ainsi de suite, tant le poème,
imprévisible en soi se cherche, un temps croise
le dédale, unique origine, le fleuve
bien souvent n’est autre à sa source qu’un ru."

(Pascal Commère, in r***e Contre-allées n° 50)

17/06/2025

"CENELLES

C’est à Jules Renard que je dois
d’avoir lu pour la première fois le mot cenelle,
découvrant, non sans surprise tant l’écart
était grand, ses deux syllabes à l’écrit,
quand à l’oral dans notre langue châtiée
il n’en laissait entendre qu’une, à l’image
du noyau unique serti dans la chair
fade, et qu’on recrache lèvres serrées,
surpris, si ce n’est contrarié. Aujourd’hui
qu’elles émaillent de rouge les buissons –
si abondantes, si légères, je persiste
malgré moi dans ma diction, incapable
de leur rendre leurs deux syllabes, ce e
qui, ravalé, les rapproche de nous, vives
soudain à portée, quoique touchant au ciel."

(Pascal Commère, in r***e Contre-allées n° 50)

15/06/2025

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