25/11/2025
Sports
Lutte
Kaolack, l’arène qui s’essouffle:Lutteurs, promoteurs et amateurs dans le désarroi face à une discipline en déclin.
Longtemps considérée comme l’une des places fortes de la lutte sénégalaise, la cité du Mbossé traverse aujourd’hui une crise profonde. L’engouement s’effrite, les grands galas se font rares et les acteurs,lutteurs, promoteurs, encadreurs comme amateurs, expriment une inquiétude croissante.
Au cœur du débat : l’heure de sifflement des grands combats, officiellement fixée à 18h, une programmation presque impossible à respecter dans une région où la chaleur reste étouffante jusque t**d dans la soirée, surtout en saison sèche.
Une tradition en souffrance
Kaolack, qui a révélé des générations de champions, voit sa tradition sportive s’éroder peu à peu.
Les écoles de lutte manquent de moyens, les entraînements deviennent plus difficiles et les jeunes s’orientent vers d’autres disciplines. Les anciens parlent d’une passion qui s’éloigne, faute de conditions adaptées à la réalité locale.
« On ne peut pas demander à des athlètes de livrer une prestation physique intense alors que le soleil cogne encore, » confie le journaliste sportif Abdoulaye Diagne, déplorant la non-prise en compte des spécificités climatiques de la région.
Promoteurs découragés, amateurs frustrés
Les promoteurs, déjà confrontés aux charges financières, doivent désormais gérer le casse-tête des horaires.
La chaleur rend l’ambiance suffocante et décourage le public de rejoindre les arènes à l’heure prévue.
« À 18h, Kaolack ressemble à un four. Comment organiser un combat majeur dans ces conditions ? » s’interroge Ibou Bambara.
Les amateurs, eux, parlent d’une expérience dégradée : tribunes brûlantes, risques de malaise, et parfois des ret**ds qui s’accumulent, poussant les combats à commencer très t**d, au détriment de la sécurité et de la visibilité.
Le CNG et la future Fédération interpellés
Face à cette situation, beaucoup appellent le Comité National de Gestion (CNG) — ou la prochaine Fédération Sénégalaise de Lutte en gestation — à revoir de toute urgence les horaires des grands combats organisés à Kaolack.
Plusieurs pistes sont évoquées :
décaler le début des combats à partir de 19h ou 20h,
adapter les horaires selon les régions,
mieux prendre en compte les indices de chaleur dans le calendrier sportif.
« Kaolack n’est pas Dakar. On ne peut pas appliquer les mêmes horaires partout », insiste le grand champion de lutte,Thiattou Léona, rappelant que la lutte est un sport exigeant et qu’elle ne peut se développer sans conditions optimales.
Un appel à sauver l’arène kaolackoise
Les acteurs sont unanimes :" si rien n’est fait, la lutte dans la région risque de perdre sa vitalité légendaire",averit l'amateur, Fallou Diaw de Ocass.
Kaolack a toujours été une terre de champions, un vivier d’énergie, un symbole d’identité culturelle. Aujourd’hui, elle demande simplement que les réalités locales soient respectées pour permettre à la discipline de renaître et se renforcer.
La b***e est désormais dans le camp des instances nationales.
Baye Omar Ndiaye