21/06/2023
EST-CE UNE PREMIERE EN FRANCE ?
Un promoteur immobilier s’engagerait à dire aux futurs acquéreurs de logements neufs la vérité sur le sol pollué des constructions !
Le mercredi 15 juin 2023 au Centre Henri Savale de Darnétal, un promoteur immobilier s’est engagé publiquement à aviser les futurs acquéreurs de ses logements, avant la pré-réservation de leur future habitation et avant toutes signatures, que le sol restera pollué sur le site GRDF de Darnétal.
La société dépolluant l’ancien site GRDF de Darnétal, a réuni avec le promoteur immobilier, des riverains pour présenter « un planning et le process de dépollution du site afin de le mettre en compatibilité avec son usage futur » et « la gestion des nuisances rencontrées tout au long du chantier ».
POUR LES TRAVAUX DE DEPOLLUTION PARTIELLE : Les deux représentants de la société de dépollution indiquent que le site sera dépollué sur une période d’un mois environ, à partir du 1er septembre, avec de "potentielles" nuisances dont les riverains devraient être avisés, comme des poussières et d’éventuelles odeurs de goudron.
Un riverain a posé une question légitime sur les conséquences de la pollution environnante au moment des travaux, sur la santé des riverains, sur les potagers (salades et autres légumes, ...) et les arbres fruitiers (pommes, ...). La réponse a été que : "les riverains pourront les manger, sans aucun problème."
EN INSISTANT BEAUCOUP, CES DEUX REPRESENTANTS RECONNAISSENT QUE : le site ne sera pas totalement dépollué, mais qu'il le sera avec des OBJECTIFS RETENUS POUR L’USAGE FUTUR, FAIRE DES LOGEMENTS.
Ils n'ont jamais répondu au sujet de la norme plomb, à part qu’il ne faudra pas toucher à la terre pour rester dans les normes. L'Agence Régionale de Santé Normandie avait pourtant alerté sur le risque, dans le commentaire ci-joint, que je rappelle encore une fois :
"Je note que pour le plomb le seuil de 200 mg/kg est retenu alors que le Haut conseil de la santé publique définit 100 mg/kg comme valeur d’alerte pour le milieu sols, valeur reprise dans l’instruction DGS/EA1/EA2/EA3/EA4/2016/283 du 21 septembre 2016 relative au dispositif de lutte contre le saturnisme infantile et de réduction des expositions au plomb.
"Le seuil de 200 mg/kg RETENU" est l’objectif à atteindre et accepté dans le permis de construire pour que le site soit urbanisé, soit le double de ce qui est indiqué par l’ARS Normandie comme valeur d’alerte.
Les deux représentants de la société de dépollution n'ont jamais répondu sur les différents polluants énoncés du site. Notamment lorsqu’un darnétalais a abordé le trichlorométhane et sa fiche INRS en fiche toxicologique n° 82 et qu’il les a invités à aller voir les risques induits de provoquer des cancers, de nuire aux femmes enceintes et de nuire aux fœtus.
La réponse a été de dire pour l’un en faisant un geste de revers de la main que : " C'est l'INRS ! Ce ne sont que des fiches".
Les deux représentants de la société de dépollution n'ont jamais répondu sur la durabilité du géotextile anti-contaminant. Un darnétalais l’a annoncé pour une durée de vie de 30 ans maximum et à condition qu'il soit posé dans les normes, soit une durabilité moins importante que les logements construits. En leur rappelant que leurs immeubles, espérons-nous, dureront plus de 30 ans.
Leur réponse a été que : « peut-être dans 30 ans cela sera un autre site, peut-être que dans 30 ans il y aura autre chose. »
Est-ce que l'on construit des logements pour 30 ans, ou pire … est-ce du mépris dans la réponse ?
La représentante du promoteur immobilier a informé que les futurs accédants à la propriété seraient informés, dès la pré-réservation : des pollutions, des contraintes liées au cahier des charges de copropriété et qu'ils achèteraient en connaissance de cause.
L'honnêteté d'un promoteur immobilier envers des citoyen(ne)s, qui achètent sciemment sur un site pollué et potentiellement cancérogène, serait-ce une première en France ?
Un cahier des charges de copropriété pour les futurs acquéreurs, leurs enfants, leurs visiteurs et une inscription au service de la publicité foncière, seront les garants de l’engagement des résidents du respect des contraintes et des interdictions laissées sur place par le promoteur immobilier en engageant la responsabilité pénale et juridique des copropriétaires. Elles et ils achèteront en connaissance de cause et en théorie, avant de signer quoique ce soit et de lancer une procédure d’emprunt auprès de leur banque.
La représentante du promoteur immobilier a indiqué l’implantation d’arbres. En conséquence un riverain a posé la légitime question sur la perforation des racines dans le géotextile anti-contaminant. La question a été éludée et n’a jamais eu de réponse.
La représentante du promoteur immobilier a indiqué son étonnement, certainement pour convaincre les participant(e)s qu’elle avait en face d’elle des perturbateurs écologistes : "Cela se passe bien sur d'autres sites ! Je ne comprends pas ! Nous construisons sur d'autres friches GRDF polluées et les gens acceptent nos projets." Mais peut-être que ces riverains ne se préoccupent pas de la sécurité sanitaire des futur(e)s résident(e)s et de leurs enfants, ou bien ont-ils l’ignorance des potentiels dangers cachés sous les géotextiles.
L’intérêt porté aux autres et à la vie de la commune, la curiosité sont certainement les qualités de nombreuses darnétalaises et de nombreux darnétalais.
En écoutant les représentants de la société de dépollution, tout se passe toujours comme prévu sur leurs chantiers, du moins suivant leurs infaillibles prévisions.
Les questions étaient riches et très nombreuses. Nos trois interlocuteurs ont profité de l'afflux abondant de questions, bien souvent pour ne pas répondre, ou détourner les questions en déviant sur un autre question moins embarrassante.
La conclusion d’un darnétalais a été de dire que :
"Le site ne sera pas dépollué, mais sera PARTIELLEMENT dépollué et nous sommes tous d'accord pour dire que, personne de vous ou de nous ne viendrait habiter ici, nous n'y mettrions pas un parent, un enfant ou un proche."
Plusieurs participants ont regretté que le maire prête la grande salle du Centre Henri Savale et qu’aucun représentant de la mairie ne soit présent, car il y avait aussi des sujets pour la mairie. Elles et ils auraient souhaité d’autres réponses que celles qu’ils ont d’habitude : « C’est du droit privé ! C’est du droit privé ! » car les nuisances vont emprunter et survoler le domaine public ou « Ce n’est pas moi ! C’est la métropole ! » car le signataire et décisionnaire des deux permis de construire sur la friche polluée, qui restera polluée, est le maire.
Et vous Monsieur le maire ! Viendriez-vous habiter sur ce site pollué ? Y mettriez-vous un enfant, un parent, un proche ?
Comme l’a indiqué Paul Poulain, expert en risques industriels, au journal d’investigation "Le Poulpe" :
« l’ARS dit que les mesures retenues par le porteur de projet ne sont pas suffisantes pour écarter tout risque sur la santé humaine » et « ce dossier pose la question de la priorisation des sites à urbaniser pour de l’habitat. Les sites pollués devraient être sanctuarisés d’un point de vue sanitaire et on devrait d’abord construire sur des sites en friches mais non pollués. Il y en a beaucoup ».
Paul Poulain précise « qu’à titre personnel, il ne viendrait pas habiter ici ».
Les darnétalaises et les darnétalais présents sont ressortis dépités.
Participaient à cette réunion des associations normandes de défense et de protection de l’environnement, trois associations darnétalaises et des personnalités de la commune attachées à la sécurité sanitaire des darnétalaises, des darnétalais et de leurs enfants.
Darnétalement vôtre,
François ROBIN
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