03/11/2024
La puissance de dire NON « OXI »
Comment dire "non" en grec : "Όχι" (Ochi)
Mes chers amoureux de la Crète, comment allez-vous cette semaine ?
Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, avec leur lot de moments chaleureux… mais aussi, parfois, une pointe de nostalgie. Ces périodes sont faites de souvenirs doux-amers, de sourires et de quelques absences qui pèsent. Pour moi, elles ravivent ce sentiment d’être un peu entre deux pays. Cette année, entre le déménagement de mon entreprise dans de nouveaux locaux et les fêtes qui se profilent, mon esprit déborde d’idées et d'envie de faire toujours plus, mais mon corps commence à tirer la sonnette d'alarme !
Ainsi, ces prochains temps, mes publications seront peut-être plus courtes, tout comme les recettes que je vous partagerai : simples, rapides et efficaces, comme un souffle crétois dans nos vies bien remplies. Les journées s’enchaînent, parfois épuisantes, parfois exaltantes. À la fin de chaque jour, je me sens heureuse et pleine de gratitude, mais aussi impatiente de voir mon projet prendre la forme du rêve que je porte.
Cette semaine, j’ai pris une décision difficile : j’ai décliné une invitation à un événement important où l’on m’avait demandé de parler de mon parcours entrepreneurial. C'était une décision chargée d’hésitation, et même aujourd'hui, une petite voix me souffle que peut-être j’aurais dû y aller. Vous connaissez sûrement ce sentiment… ce tiraillement entre le "je devrais" et le "je ne peux pas tout faire".
Alors, le thème de cette semaine m’a paru tout trouvé : la puissance de dire NON. Ce n'est pas un "non" qui ferme des portes, mais un "non" empreint de discernement, qui nous aide à avancer sereinement dans nos choix. Dire non, c’est accepter que l’on ne peut pas tout faire, que nos priorités et notre bien-être sont précieux. Dire non est un acte d’amour envers soi-même, même si c’est compliqué.
En grec, le mot pour dire "non" est "όχι" (prononcé "Ochi"). Ce terme revêt une signification bien plus profonde que le simple refus ; il est imprégné d'une histoire riche et d'une forte connotation culturelle, notamment en lien avec la résistance et le courage du peuple grec.
Passage historique sur le "Ochi" et la guerre:
Le 28 octobre 1940, la Grèce a fait face à un ultimatum du régime fasciste italien dirigé par Mussolini, qui demandait à la Grèce de permettre l'occupation de certaines zones stratégiques. Le premier ministre grec de l'époque, Ioannis Metaxas, a prononcé un "Ochi" catégorique, refusant de céder à cette pression.
Ce refus a été perçu non seulement comme un acte de bravoure face à la menace d'occupation, mais aussi comme un symbole de la résistance grecque contre le fascisme. La réponse de Metaxas a galvanisé le peuple grec, menant à la mobilisation de la population dans un effort de défense nationale. La Grèce a alors résisté vaillamment aux forces italiennes, et cet événement est devenu un point tournant dans la Seconde Guerre mondiale.
Le 28 octobre est désormais célébré chaque année en Grèce comme la "Journée du Ochi" (Εθνική Εορτή του 'Οχι), un jour où les Grecs commémorent la détermination et le courage de ceux qui ont dit non à l'oppression. Le mot "Ochi" est devenu un cri de ralliement pour la liberté et l’autodétermination, ancré dans la conscience collective du pays.
En vous écrivant ces mots, j'essaie aussi de me convaincre moi-même… comme une sorte de mantra à relire à chaque hésitation. Je me suis même lancée le défi de trouver dix bonnes raisons de dire NON sans culpabilité, pour renforcer ce sentiment de liberté et d’alignement. Car même si cette invitation aurait pu être bénéfique pour moi, j’ai choisi de ne pas y aller, par simple besoin de temps.
Alors, êtes-vous prêts ? Voici mes dix raisons de dire NON :
1. Préserver son énergie : Dire non, c’est garder son énergie pour les choses qui comptent vraiment. Cela permet de ne pas se disperser et d’éviter la fatigue.
2. Rester fidèle à soi-même : Chaque non est une affirmation de nos valeurs et de nos besoins. Il permet de rester en phase avec soi et d’agir selon ses priorités.
3. Mieux se concentrer sur ses objectifs : En refusant les demandes superflues, on libère du temps pour avancer sur ses propres projets.
4. Éviter le surmenage : Savoir dire non, c’est éviter de se surcharger inutilement, de préserver un équilibre entre vie personnelle et obligations.
5. Donner du poids à ses "oui" : Dire non à ce qui ne nous convient pas rend chaque "oui" plus sincère et précieux. On est pleinement engagé là où l’on choisit de s’investir.
6. Prendre soin de sa santé mentale : Un non peut être une barrière contre le stress et l’épuisement causés par des engagements pris à contrecœur.
7. Encourager l’autonomie des autres : En disant non, on offre aux autres l’opportunité de s’organiser, de trouver leurs propres solutions, et de grandir.
8. Affirmer ses limites : Dire non, c’est poser des limites claires et saines, et inciter aussi les autres à respecter notre espace.
9. Alléger sa culpabilité : Dire non honnêtement, plutôt que de dire oui par peur de décevoir, construit des relations fondées sur la transparence et la sincérité.
10. Cultiver son bien-être : Dire non, c’est choisir ce qui nous fait du bien et ce qui nous rend heureux. C’est se donner le droit de vivre selon ses envies, sans se sentir obligé de tout faire pour les autres.
Malgré toutes ces raisons, je sens qu’il me faudra encore du travail pour me sentir pleinement sereine avec le "non" ! Lire et relire ce post sera peut-être une aide. Et je vous invite aussi à en faire autant, si cela vous inspire, et à me partager vos ressentis en commentaire.
Alors, mes chers lecteurs, la prochaine fois que vous sentez le besoin de dire non, rappelez-vous que c’est un acte d'amour envers vous-même. Parfois, la vie nous pousse à faire des choix, à poser des limites ; et cet équilibre donne tout son sens à chaque "oui" que l’on prononce.
Et tout cela parce que le timing m’a amenée à tomber sur un album photo rempli de portes : différentes, fermées, anciennes, portes qui ont vu passer des âmes et des gens, et qui portent une belle histoire. Elles évoquent des personnes qui ont su dire non et fermer leurs portes dans certaines circonstances, et d'autres qui les ont ouvertes pour accueillir, pour partager de bons ou de mauvais moments.
Je vous laisse avec ces portes crétoises, en espérant qu'elles nous apprennent à dire non sans culpabilité, tout en nous ouvrant à ceux qui nous font du bien.
En attendant de partager avec vous de nouvelles recettes qui réchauffent le cœur et l’âme, prenez soin de vous. La Crète est toujours là pour vous inspirer… même à travers un simple non.
Σας λατρεύω, σας αγαπώ, και σας εύχομαι μια υπέροχη Κυριακή και μια υπέροχη εβδομάδα.
(Sas latrévo, sas agapó, ke sas évchomai mia ypérochi Kyriakí ke mia ypérochi evdomáda.)
Je vous adore, je vous aime, et je vous souhaite un merveilleux dimanche et une magnifique semaine.
Filika,
Maria – Votre Crétoise
P.S. : Rédigé avec beaucoup d'amour et soigneusement relu par un tiers, car ma petite tête ne retient plus tout ! Nous avons tous nos épreuves, et notre force réside justement là : trouver des solutions pour continuer à faire ce que nous aimons, malgré les défis.