12/12/2025
Lettre ouverte : “Quand on sacrifie ceux qui nourrissent la France”
Aujourd’hui, je prends la plume le cœur serré.
Ce matin encore, j’ai pleuré pour nos agriculteurs, pour nos campagnes, pour ces femmes et ces hommes qu’on prétend défendre mais qu’on laisse s’effondrer. J’ai pleuré en découvrant ces images de la nuit : des forces envoyées dans une ferme paisible, des animaux affolés, des éleveurs brisés devant la destruction de leur travail, de leur vie.
Plus de deux cents vaches condamnées, alors qu’une seule était touchée par une maladie connue, maîtrisable, non transmissible à l’humain. Comment peut-on infliger une telle violence à ceux qui font vivre nos campagnes ? Comment peut-on détruire en quelques heures ce que des générations ont construit ?
Et pendant que nos agriculteurs se battent pour survivre, j’ai le sentiment qu’on ouvre la porte, avec l’accord du Mercosur, à une concurrence qui les écrasera encore davantage.
Dans mon cœur, cela résonne comme un marché passé sur le dos de la France rurale :
– des produits venus de l’autre bout du monde, parfois élevés avec des normes différentes des nôtres,
– des viandes qui ne respectent pas les exigences imposées ici,
– une pression qui pousse nos propres producteurs au bord du gouffre.
J’ai l’impression que l’on affaiblit ce qui fait notre force : notre qualité, notre exigence, notre souveraineté alimentaire.
Et je ne peux m’empêcher de ressentir que nos agriculteurs sont sacrifiés dans une logique où l’économie passe avant l’humain, avant la terre, avant la dignité.
Certains diront que j’exagère.
Mais ce que je vois, ce que je ressens, ce que beaucoup de Français perçoivent aujourd’hui, c’est un pays qui donne l’impression de tourner le dos à ceux qui le nourrissent.
Quand des casseurs agissent sans être inquiétés, et que l’on envoie des unités entières face à des paysans et des bêtes sans défense, comment ne pas ressentir une injustice profonde ?
Comment ne pas se demander ce que deviennent nos valeurs, nos priorités, notre avenir ?
Aujourd’hui, j’écris cette lettre pour dire ma tristesse, ma colère, et surtout ma solidarité.
Nos agriculteurs ne demandent pas le luxe. Ils demandent le respect.
Ils demandent qu’on cesse de les écraser, de les accuser, de les sacrifier.
À tous les paysans de France : je vous vois, je vous entends, je vous soutiens.
Vous êtes les gardiens de notre terre, les héritiers de nos traditions, les artisans de notre futur.
Et une France qui oublie ses agriculteurs oublie ce qu’elle est.