18/11/2022
Une petite leçon avec Arthur Keller, au micro de Circular Metabolism Podcast (animé par Aristide Athanassiadis), afin de comprendre ce qu'est réellement la résilience territoriale ? 😃
« Est-ce que cette capacité de certains à s'auto-réorganiser [qui a été observée pendant le premier confinement] aurait été valable dans le cas où il n'y aurait plus eu à bouffer ? » 🍲
Pour comprendre cette question, notons que l’ensemble des systèmes agro-alimentaires (incluant la production, le transport, la transformation, la commercialisation, etc.) consomme aux alentours de 30 % de l’énergie disponible dans le monde (Tonnet, 2022). En outre, nous utilisons environ deux calories de combustibles fossiles pour produire une calorie alimentaire dans notre système agricole moderne (Bradford, 2019). En regardant du champ à l'assiette, c'est encore pire, nous utilisons 8 à 12 calories fossiles supplémentaires pour transformer, emballer, livrer, stocker et cuisiner les aliments modernes (Bradford, 2019 ; Lott, 2011). 🛢️
Dans le monde naturel ceci ne serait tout simplement pas tenable, car les organismes qui dépensent davantage d'énergie qu'ils n'en reçoivent en retour de la nourriture qu'ils consomment, finissent tout simplement par mourir (Hagens, 2020). Pensez-vous qu'un guépard vivrait longtemps si il prenait pour habitude de chasser des proies qui lui feraient dépenser plus d'énergie qu'il ne pourrait recevoir en retour ? 🐆
Si les systèmes agro-alimentaires actuels produisent de l'énergie (des calories) pour nous en tant qu'êtres humains, retenez qu'ils ne sont en réalité que des puits d'énergie à l'échelle du système Terre...
Rien qu'en France, 30 000 semi-remorques traversent chaque jour le territoire pour soutenir le système alimentaire (Les Greniers d'abondance, 2020). Les villes actuelles sont non seulement complètement dépendantes des transports routiers pour leur approvisionnement alimentaire, mais elles n'ont également quasiment aucun stock de nourriture... Or il est bon de rappeler que, en France comme ailleurs, le transport routier de marchandises est dépendant à 95 % du pétrole (EEA, 2020). En réalité, nous mangeons du pétrole matin, midi et soir. Et pour ne rien arranger la France importe 99 % du pétrole qu'elle consomme... 🚚
Si nous ne prenons pas davantage au sérieux l'urgence de travailler l'autonomie alimentaire de nos territoires, d'aller vers l'agroécologie, et de recycler localement les nutriments essentiels à l'agriculture (azote, phosphore) (Keller, 2018), moins de pétrole – donc moins de transports de marchandises –, pourrait signifier alors beaucoup moins de nourriture dans nos assiettes...🍽️
Si ce sujet vous intéresse, soyez curieux(se) et venez contribuer à la campagne de crowdfunding Résilience territoriale soutenue par Arthur :
👉 https://www.zeste.coop/fr/resilienceterritoriale
Merci à toutes et à tous ! 😉