28/01/2025
Une Gestion Déroutante Qui Met en Péril l’Avenir du Tchad
N'Djaména Info Focus - Tchad
La Société des Hydrocarbures du Tchad (S*T), autrefois un pilier essentiel de l’économie nationale, se trouve aujourd’hui dans une situation de crise profonde, conséquence directe d’une gestion chaotique. L’ascension de Mme Djalila Abderahim à la tête de la S*T a marqué un tournant dangereux pour cette entreprise d’État, autrefois garante de la souveraineté énergétique du pays. Sous sa direction, une série de décisions hasardeuses, de népotisme et de pratiques douteuses ont fragilisé un secteur déjà vulnérable, menaçant non seulement l’avenir du secteur pétrolier, mais aussi celui de l’économie du Tchad tout entier.
Un Leadership Douteux et Irrationnel
La nomination de Mme Djalila Abderahim à la tête de la S*T ne repose sur aucune logique professionnelle. La principale qualification de la dirigeante semble être son lien familial avec le président du Tchad, ce qui soulève des questions sur la compétence réelle de celle qui gère aujourd’hui l’une des plus grandes ressources économiques du pays. L’absence d’expérience dans le secteur pétrolier ne fait qu'aggraver une situation déjà précaire. Les décisions prises sous sa direction, marquées par l’absence de transparence et l’illégalité, ont exacerbé les problèmes au sein de l'entreprise.
L’une des plus graves erreurs a été la falsification des procès-verbaux du Conseil d’administration pour justifier des réorganisations internes qui n’ont servi que les intérêts personnels et familiaux. Des directions stratégiques ont été supprimées, compromettant l’efficacité de la S*T. C’est ainsi qu’une gestion purement politicienne et sans vision à long terme a conduit à la désintégration d’une institution vitale pour le pays.
Une Crise Qui Affecte l’Économie du Tchad
La dégradation de la S*T a des répercussions dramatiques non seulement sur le secteur pétrolier, mais aussi sur l’ensemble de l’économie tchadienne. La réduction de la capacité de production, causée par des décisions de gestion maladroites, a contraint le Tchad à importer du pétrole, notamment du Niger, pour couvrir ses besoins internes. Une situation d’une absurdité crasse, alors même que le pays possède d’importantes réserves pétrolières.
En plus de cela, les pénuries de produits pétroliers affectent la vie quotidienne de la population, provoquant des hausses des prix des carburants et une perturbation des activités économiques. Le Tchad, qui devrait être un acteur majeur dans le domaine énergétique, se retrouve aujourd’hui à importer ce qu’il produit, une situation humiliante pour un pays riche en ressources naturelles.
Le Clanisme et la Corruption : Un Fléau Systémique
Le plus grand mal du secteur pétrolier tchadien n’est pas tant la mauvaise gestion, mais le phénomène de clanisme et de corruption qui gangrène les institutions publiques. La S*T n’est pas un cas isolé : d’autres institutions, comme l’ARSAT (Autorité de Régulation du Secteur Pétrolier), sont tombées sous l'emprise des réseaux familiaux et claniques. Le colonel de salon à la tête de l'ARSAT, nommé sans compétence dans le secteur, est un exemple flagrant de la politique de favoritisme et de népotisme qui a mené à la détérioration des finances publiques. Cette situation a non seulement désorganisé le secteur, mais elle a aussi conduit à la paralysie des institutions publiques.
Une Gouvernance Qui Nuisible au Tchad
Le problème majeur du Tchad aujourd'hui n’est pas seulement la mauvaise gestion des ressources pétrolières, mais bien l'absence totale de gouvernance responsable. L’éradication des pratiques claniques et de corruption au sein de la S*T et d'autres institutions est désormais une nécessité. Tant que les réformes ne sont pas mises en place pour rendre ces institutions transparentes et responsables, le Tchad continuera de se diriger droit vers un effondrement économique.
La société tchadienne ne peut plus se permettre de fermer les yeux sur ces pratiques destructrices. Les conséquences sont bien réelles : un pays qui gaspille ses ressources naturelles, qui se livre à des pratiques de gouvernance douteuses et qui met en péril son avenir énergétique et économique. Une prise de conscience collective et des actions concrètes doivent être entreprises sans délai pour inverser cette tendance.
Une Urgence de Réformes
Il est impératif que des réformes radicales soient entreprises dans les plus brefs délais pour restaurer la stabilité du secteur pétrolier et, par extension, de l’économie tchadienne. Le Tchad ne peut plus se permettre de continuer sur cette voie où les intérêts personnels et familiaux priment sur les besoins du pays. Si cette situation perdure, le Tchad risque de voir son secteur pétrolier s’effondrer, son économie se fragiliser davantage et son peuple sombrer dans la pauvreté. Le temps est venu de redonner au Tchad sa souveraineté énergétique et de bâtir un avenir fondé sur une gouvernance saine et responsable.