06/11/2025
J’ai grandi dans le rap français quand il n’y avait presque aucune femme.
Dans beaucoup de regards, j’étais un spécimen rare. Pour ne rien arranger, j’étais eurasienne 😅. Ni tout à fait “d’ici”, ni tout à fait “de là-bas”. Y’a pas 36 solutions : ça te forge ou ça te casse.
Quand j’ai découvert Boulomsouk Svadphaiphane, j’ai ressenti un écho immédiat.
Née entre deux mondes, elle a dû se faire une place dans un pays qui pense te connaître avant même que tu ouvres la bouche.
Fille d’immigrés. Artiste. Femme. Trois batailles en une seule…
Grandir en tant que personne asiatique c’est pas toujours simple, ta famille veut que tu sois « raisonnable », la société veut que tu sois « docile » et les institutions veulent que tu sois « reconnaissante ». (Merci !)
Lorsque toi, tu veux juste être libre.
Dans ce Confidentielles très spécial pour moi, vous l’aurez compris, on a parlé du regard des autres, du racisme silencieux, du parcours de la famille de Boulomsouk en partant d’un camp de réfugiés.
Nous sommes toutes les deux issues de cette communauté que l’on utilise comme un contre-exemple pour taper sur d’autres minorités. Et sincèrement c’est plutôt lourd à porter. Car quand tu es asiatique en France, on te dit souvent « vous, au moins, vous vous intégrez ». Ca me fait un peu penser à la phrase de qui vous savez “je ne suis pas raciste, j’ai un ami noir”.
Pour moi c’est simplement une autre forme de racisme juste un peu plus poli.
Au fond la question que je me pose c’est : le racisme, il est social, racial ou sociétal ? Ou c’est juste une vieille maladie que la France refuse d’admettre ? 🤔
Si tu t’es déjà senti à côté du monde, si tu as déjà eu l’impression de jouer un rôle qui n’est pas le tien, alors cette interview va te toucher.
Et peut-être te faire sourire aussi. Parce qu’on a appris à rire pour survivre.
Et abonne-toi si toi aussi, tu connais ce sentiment de ne pas rentrer dans les cases.
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