
24/09/2025
Né en 1895 à Columbus, en Géorgie, Eugène Jacques Bullard quitte très jeune les États-Unis pour l’Europe et s’installe à Paris, la ville qui deviendra sa patrie d’adoption.
En 1914, lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il s’engage dans la Légion étrangère française. Grièvement blessé à Verdun en 1916, il poursuit son engagement en intégrant l’aviation militaire. Breveté pilote, il effectue des missions de reconnaissance et de combat au sein de l’armée française. Surnommé « l’Hirondelle noire », il est décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire pour son courage. Pilote de l’armée française, il incarne l’esprit de sacrifice et de bravoure des combattants de la Grande Guerre.
Après l’armistice, Bullard choisit de rester en France et s’installe à Montmartre. Il devient une figure de la vie culturelle parisienne, en ouvrant des cabarets et en fréquentant les grands noms du jazz. Ses établissements accueillent musiciens, écrivains et artistes venus du monde entier, faisant de Paris un lieu central de l’effervescence artistique des années folles. Homme de culture à part entière, il contribue à l’essor du jazz et de la vie nocturne parisienne, tout en cultivant sa passion pour le sport et la boxe.
En 1939, la Seconde Guerre mondiale le rappelle aux armes. À nouveau engagé, il est blessé puis contraint de quitter la France occupée. Réfugié aux États-Unis, il mène ensuite une existence discrète, travaillant tour à tour comme vendeur, gardien, interprète et opérateur d’ascenseur au Rockefeller Center.
Eugène Bullard s’éteint en 1961. Deux ans auparavant, le général de Gaulle l’avait fait chevalier de la Légion d’honneur, saluant un « véritable héros français ». En 1994, l’US Air Force lui rendra également hommage à titre posthume.
Aujourd’hui, plusieurs statues honorent sa mémoire : l’une à Macon, en Géorgie, sa région natale, et une autre au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, en France.