08/10/2025
À l’automne 1952, à l’école primaire Elysian Heights, en Californie, un chat tigré fit une entrée insolite : il pénétra dans la salle de classe en plein milieu de la leçon, s’installa calmement au centre de la pièce et entreprit de faire sa toilette.
Le chat était maigre et affamé. L’institutrice autorisa les enfants à lui donner un peu de lait. Après avoir passé une bonne partie de la journée à « suivre les cours », il se leva avec majesté et repartit.
Le lendemain, le chat revint à l’école.
Quand il devint évident qu’il comptait venir régulièrement, on lui donna un nom : Room 8 — « Salle Huit » — en souvenir de la classe où il était entré pour la première fois.
Le chat de la Salle Huit devint une véritable légende. Parmi les élèves, aucun privilège n’était plus envié que d’être « celui qui nourrit le chat » ou « celui qui déplace le chat endormi ».
Si l’on ouvre aujourd’hui les vieux albums photos d’Elysian Heights de cette époque, presque toutes les photos de classe (entre 1952 et 1967) montrent le chat posant fièrement à la place d’honneur, au centre.
Bien des années plus t**d, le guitariste Leo Kottke découvrira ces images, écoutera l’histoire qui les accompagne et composera une pièce instrumentale intitulée Room 8.
En 1963, le chat fut blessé lors d’une bagarre, puis, en 1964, il tomba gravement malade d’une pneumonie. Une des enseignantes, Virginia Nakano, lui offrit alors son foyer comme résidence « nocturne ».
Le jour, il continuait d’aller à l’école ; le soir, il rentrait chez elle, de l’autre côté de la rue.
Quand il eut du mal à se déplacer, les employés de l’école le portaient eux-mêmes d’une maison à l’autre.
En 1968, le chat de la Salle Huit s’éteignit, à l’âge estimé de vingt-deux ans.
Il eut droit à sa propre sépulture… et à une nécrologie de trois colonnes dans le Los Angeles Times.
(Image illustration)