
20/09/2025
đź“… 20 septembre 1979.
Il y a 46 ans, la France mettait fin, par l’opération Caban, à l’Empire centrafricain de Bokassa Ier.
🔻 Les faits sont limpides : en pleine nuit, un commando du Service Action du SDECE se pose discrètement à Bangui. Quelques heures plus t**d, l’ancien président David Dacko, déposé treize ans plus tôt, est réinstallé au pouvoir par Paris. L’« opération Caban » n’aura duré que quatre heures. Sa sœur jumelle, l’opération Barracuda, déploie des troupes françaises régulières pour sécuriser la capitale. Ainsi s’achève dans l’ombre une séquence impériale que Bokassa avait voulu grandiose mais qui, vue de l’Élysée, était devenue embarrassante.
🇫🇷 Derrière le discours officiel – restaurer la République centrafricaine et mettre fin à un régime jugé autocratique et violent – se cache une réalité plus crue : la France, parrain de ses anciennes colonies, reprenait la main sur un territoire stratégique, riche en diamants et fragile sur le plan géopolitique. Bokassa, longtemps protégé par Paris, avait franchi la ligne rouge après le « massacre des écoliers » de Bangui en avril 1979, mais surtout parce qu’il devenait trop encombrant pour les équilibres françafricains.
📖 Relire l’opération Caban aujourd’hui, c’est comprendre que la souveraineté africaine restait conditionnelle. En Centrafrique comme ailleurs, les dirigeants qui déviaient du sillon tracé par l’ancienne puissance coloniale s’exposaient à l’éviction. Bokassa, homme de son temps et produit de la machine coloniale, fut sacrifié non pas tant pour ses dérives que pour avoir cessé de convenir aux intérêts de la métropole.
🌍 Quarante-six ans après, la question demeure : l’Afrique a-t-elle vraiment échappé à la logique des « Caban » ? Les ingérences militaires se sont transformées, mais la dépendance stratégique, économique et sécuritaire reste, elle, toujours palpable.
👉🏿 En ce 20 septembre, l’opération Caban nous rappelle qu’en Afrique, la liberté politique n’est jamais un acquis : elle se conquiert, se défend et se construit au prix de l’indépendance réelle.