23/12/2025
📰 Perpignan : plongée dans un climat de peur et d’autodéfense à "Perpignan-sur-trouille", surnom donné par l'indépendant à notre ville le 25/01/1986.
Aujourd’hui, on remonte le temps avec un témoignage publié il y a près de 40 ans, qui dresse un tableau saisissant de l’atmosphère nocturne à Perpignan au milieu des années 80. Une époque où plus de 300 habitants, interrogés dans les rues de St-Jacques, du Vernet, de la Loge ou encore du centre-ville, témoignaient d’un sentiment d’insécurité croissant… et d’habitudes de défense qui peuvent surprendre aujourd’hui.
🔍 Un constat clair : la peur progresse
L’enquête révèle un basculement brutal :
Les Perpignanais interrogés déclarent majoritairement avoir peur la nuit,
Certains n’osent même plus sortir après 22h,
D’autres adoptent des stratégies d’évitement systématique.
Ce climat anxiogène est renforcé par une série d’agressions rapportées à l’époque : violences gratuites, vols, attaques au couteau… Au point que beaucoup affirment que “Perpignan by night, c’est fini”.
🔫 L’autodéfense en vente libre : une réalité oubliée
Les badauds témoignent d'un changement d'habitudes chez les jeunes générations :
➡️ La vente libre d’armes de défense dans les commerces de la ville.
On pouvait ainsi acheter :
des revolvers de défense
du gaz lacrymogène,
des matraques,
des poings américains,
des aérosols “Atomiseur” vendus à 25 francs,
Ces produits s’arrachaient littéralement, preuve d’une inquiétude palpable. Certains buralistes témoignaient vendre jusqu’à une dizaine de sprays lacrymogènes par jour.
👥 Des témoignages marquants
Quelques phrases captées dans la rue résument l’état d’esprit de l’époque :
« Moi à Perpignan, je n’ai jamais eu de problèmes, mais je fais attention. »
« Nous n’osons plus sortir le soir. »
Une habitante affirme même changer systématiquement de trottoir dès qu’elle croise un groupe.
🚓 Police débordée, commerçants résignés
Les forces de l’ordre doivent faire face à une hausse des interventions.
Les taxis roulent désormais portes verrouillées, certains refusent purement et simplement des quartiers jugés trop risqués.
Les commerçants interrogés déclarent :
que la clientèle a fortement diminué en soirée,
qu’ils ferment plus tôt,
et que l’ambiance n’a plus rien à voir avec la décennie précédente.
🔥 Un climat social “explosif”
La presse parlait même de tensions communautaires et de l’impression d’abandon ressenti par certains habitants.
Une autre précision : il y est souligné que l’insécurité nocturne touche toutes les couches sociales, sans distinction.
🏙️ Que reste-t-il aujourd’hui de cette époque ?
Presque quatre décennies plus t**d, ce témoignage constitue une photographie brute et rare du Perpignan des années 80 : une ville en pleine mutation, qui oscillait entre angoisses collectives, recherche d’autoprotection et bouleversements sociaux.