30/05/2025
Mort de Bénédicte Bélair : la justice
ordonne une reconstitution de la scène
de crime huit ans après ‼️
La juge d’instruction en charge du dossier Bélair avait refusé la demande de la partie civile de
procéder à la reconstitution de la scène de crime. La chambre de l’instruction d’Amiens vient
d’ordonner la réalisation de cet acte judiciaire
Sylvaine Grévin (à droite), aux côtés de sa mère, Marie-Hélène Bélair, et de sa sœur, Gwenola
Bélair, à Lanvéoc (Finistère), le 23 mai dernier, pour inaugurer un banc rouge en hommage à toutes
les femmes victimes de féminicides.
Par Valérie Auribault
Le 29 avril 2025, le parquet de Senlis a classé sans suite une plainte pour non-assistance à personne
en péril contre un gendarme, qui était intervenu au domicile du couple dix jours avant la mort de
Bénédicte Bélair. Le conjoint n’avait pas été écarté du domicile, ni mis en cause.
Mais voilà que le ciel s’éclaircit de nouveau : le 23 mai, la chambre de l’instruction d’Amiens, saisie par
la sœur de Bénédicte Bélair, Sylvaine Grévin, et ses avocats, Mes Olivier Morice et Célia Chauffray, a
autorisé une reconstitution de la scène de crime.
« C’est une avancée phénoménale », se réjouit Sylvaine Grévin. La chambre de l’instruction estime que
la scène de découverte du corps de Bénédicte Bélair présente des particularités notables, notamment
quant à son positionnement dans la pièce. La victime était partiellement dénudée et recroquevillée
devant un canapé. Elle pointe également que les photos de mauvaise qualité, versées au dossier, ne
rendent pas parfaitement compte de la configuration d’ensemble des lieux, et l’enquête parcellaire
concernant l’emploi du temps du conjoint le jour des faits.
« Nous attendons que cette reconstitution puisse démontrer avec certitude que la thèse du décès
accidentel, qui est celle de l’accusation depuis le départ, ne résiste pas à la réalité au regard des
éléments de preuves scientifiques qui ont été recueillis jusqu’ici, explicite Me Chauffray. C’est quand
même assez singulier de devoir aller devant la chambre de l’instruction pour obtenir la réalisation d’un
acte qui s’imposait depuis l’origine. »
C’est la troisième fois que la chambre de l’instruction accède aux demandes de la partie civile.