12/07/2025
« Mes propres enfants m’ont laissé dans une maison de retraite… et sont partis avec tout. Alors j’ai décidé de recommencer. Mais cette fois, sans eux. »
Ils sont venus un dimanche, le sourire doux et les mots bien emballés dans des cartons vides.
Ils m’ont dit que je méritais de me reposer.
Ils m’ont laissé devant une maison de retraite… et ne sont jamais revenus.
Tout était déjà réglé : ils avaient vidé mon compte, vendu la voiture, et m’avaient laissé là… comme on abandonne une vieille chaise.
Ce qui a le plus fait mal, ce n’est pas la trahison.
C’est le silence.
Des mois sans un appel, sans un joyeux anniversaire, sans un simple « comment vas-tu ce matin ? ».
Il ne restait que la solitude… et la compagnie de ceux qui, comme moi, portaient l’étiquette de l’oubli.
Mais dans cet abandon, j’ai découvert quelque chose d’inattendu : la valeur.
L’un savait sculpter le bois, un autre avait été comptable, une dame cousait avec une élégance rare, et un autre peignait avec une beauté qui serrait le cœur.
Et moi… j’avais encore ma tête pour entreprendre.
Je leur ai proposé une idée un peu f***e : créer une petite marque, faite par nous, les “mis de côté”.
Au début, ils ont ri.
Puis, avec le peu qu’on avait, quelque chose est né : des coussins, des carnets, des peintures, des sacs.
On l’a appelée : “Mains Sages”.
On a commencé à vendre sur internet.
Certains petits-enfants nous ont aidés avec les réseaux sociaux.
Et peu à peu, les commandes sont arrivées.
Un reportage à la télé. Puis, un article dans un magazine.
Deux ans plus t**d, nous avions une fondation.
Nous employons aujourd’hui plus de 120 personnes âgées dans différents établissements.
Nous avons une boutique, un atelier de production, et nous distribuons dans tout le pays.
Chaque produit porte un message :
« Fabriqué par quelqu’un que le monde avait rejeté… mais qui avait encore tant à offrir. »
Il y a peu, mes enfants sont revenus me voir.
Ils avaient tout perdu.
Ils m’ont demandé de l’aide.
Je leur ai offert mieux : un emploi.
Je leur ai dit :
— Ici, rien n’est offert. Tout se mérite.
Un seul est resté.
L’autre est reparti, les yeux baissés.
Je ne garde aucune rancune.
Parce que ce qu’ils ont laissé derrière eux… moi, je l’ai transformé en raison d’être.
Aujourd’hui, je ne suis pas seulement un père.
Je suis le fondateur d’une famille invisible… mais inestimable.
« Tous ceux qui t’abandonnent ne t’écrasent pas. Parfois, ils ne font que t’indiquer le chemin de ce que tu es venu bâtir. »
– Don Álvaro Castaño