10/10/2024
La situation en Martinique a pris une tournure inquiétante avec la montée des tensions liées aux manifestations contre la vie chère. Le 9 octobre 2024, des affrontements violents ont éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre, notamment au Carbet, où un bâtiment de la gendarmerie a été incendié. Ce bâtiment, qui servait de local, a été entièrement dégradé, et plusieurs feux de poubelles ont été signalés dans la zone. Malgré ces tensions, aucune victime n'est à déplorer dans l'incendie du bâtiment.
Face à cette recrudescence de violence, la préfecture de Martinique a annoncé un couvre-feu et une interdiction de manifester, après que des barricades enflammées ont été érigées dans plusieurs communes. Douze gendarmes ont été blessés, dont un par b***e, lors des opérations de levée de barrages au Carbet. La situation est particulièrement tendue sur la RN2, l'un des principaux axes routiers de l'île, où des centaines de véhicules ont été bloqués. Les forces de l'ordre ont dû recourir à la force après avoir tenté de négocier avec les manifestants qui les attaquaient avec des projectiles.
Ces manifestations s'inscrivent dans le cadre d'un mouvement "île morte" organisé par plusieurs syndicats et groupes militants, dénonçant la répression policière exercée par la CRS 8 contre les militants anti-vie chère. Ce mouvement a été déclenché début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), qui réclame un alignement des prix des produits alimentaires avec ceux de la métropole, où les prix sont 40 % moins élevés.
La crise actuelle fait écho à des mouvements similaires survenus dans les Antilles françaises ces dernières années. La préfecture, qui a déjà organisé quatre tables rondes sans parvenir à un accord satisfaisant pour les protestataires, a annoncé une cinquième réunion pour présenter un plan d'action.
Les violences urbaines qui secouent l'île ont amené les autorités à mobiliser la CRS 8, unité spécialisée dans la gestion des troubles urbains, après des nuits d'affrontements dans plusieurs quartiers de Fort-de-France et du Lamentin. La situation reste tendue, et les autorités tentent de rétablir l'ordre tout en cherchant à apaiser les revendications sociales.