De la piste à la gloire

De la piste à la gloire “J’ai toujours rêvé que mes enfants deviennent pilotes de F1
Aujourd’hui, ce rêve prend vie à travers Clara, héroïne de ma première série de romans.

Pour tous ceux qui aiment les trajectoires audacieuses, et les histoires qui accélèrent le cœur.

11/08/2025

Comment passer de la piste à la gloire ? Tout commence par une passion démesurée pour le sport, par cette envie irrépressible de courir, de sentir l’adrénaline, de dépasser ses limites. Les matins sont rythmés par l’entraînement, la sueur qui perle, la douleur qui vient mais surtout, par la détermination. Les sacrifices s’accumulent, les amis s’éloignent, mais chaque foulée rapproche de l’objectif.

Les compétitions se succèdent, parfois les victoires, parfois les défaites. Chaque course est une leçon, chaque échec, une opportunité pour s’améliorer. S’entourer des bonnes personnes, des coachs inspirants, des amis qui croient en toi, devient fondamental. Ils te poussent à donner le meilleur de toi-même, même dans les moments de doute.

Les sacrifices ne s’arrêtent pas là. La discipline s'intensifie, les heures passées sur la piste en valent la peine. La nutrition, le repos, et la concentration jouent un rôle crucial. Savoir écouter son corps tout en maintenant cette ferveur est essentiel. Les défis mentaux sont tout aussi redoutables que les défis physiques. Forger ta mentalité, c'est la clé de la réussite.

Et puis, une fois que la reconnaissance commence à arriver, l’effort n’est pas terminé. Chaque victoire doit être célébrée, mais attention, la rigueur, la persévérance et l'humilité doivent rester au premier plan. Les podiums, les médailles sont des récompenses visibles, mais le véritable trophée, c'est cette passion qui continue de te porter. Ne jamais perdre de vue tes rêves, même quand les temps sont durs. La gloire n’est pas qu’un aboutissement, c’est un chemin, une aventure faite de luttes et de triumphs.

Oui, la route est semée d'embûches, mais c’est aussi ce qui rend le voyage exceptionnel. Alors vas-y, cours, lutte, et n’arrête jamais de croire en toi. La piste sera ton alliée, et la gloire, ta récompense.

04/08/2025

Chapitre 13 – Lignes d’arrivée, lignes de départ.

Quand tout s’est arrêté, j’ai eu comme un vide. Ce vide profond, presque vertigineux, qui surgit quand la tension se relâche brutalement. La course de validation était finie, le podium redescendu, les moteurs définitivement éteints… et il ne restait plus que moi. Moi, dans ce silence d’après, ce moment suspendu où tout s’efface sauf les battements de mon cœur qui résonnent dans mes tempes. Ce silence que j’avais redouté, presque craint, comme si toute mon identité tenait dans la tension du départ, dans ce rugissement des lignes droites, dans chaque accélération.

Mais ce silence, ce vide, je l’ai accueilli, étrangement. Je n’ai pas cherché à le fuir. Il m’a semblé qu’il fallait faire face à ce moment, le traverser, pour avancer. Parce que dans ce silence se cachait une vérité, celle de ce que j’étais devenue, celle de ce que je pouvais être encore.

Les jours qui ont suivi, j’ai passé du temps à regarder en arrière. Pas seulement sur cette ultime course, mais sur tout le chemin parcouru. Chaque virage, chaque freinage, chaque ligne droite m’est revenu en mémoire comme une scène d’un film que je me repasse sans fin. Depuis ce dimanche après-midi d’innocence, installé sur le canapé avec mon père à mes côtés, regardant les monoplaces de F1 s’élancer dans la pluie battante. Ce moment simple, presque banal, où tout avait doucement commencé, où un rêve fragile s’était niché dans mon cœur.

Depuis, il y a eu tellement de choses… Les circuits régionaux où je me suis battue contre moi-même avant même de me battre contre les autres. Ces pistes qui sont devenues des terrains d’apprentissage, des lieux où j’ai laissé autant de sueur que de doutes. Les rivalités, ces flammes silencieuses qui brûlent sous la surface, parfois éclatantes, parfois sourdes, mais toujours présentes, et qui m’ont poussé à me dépasser. Les défaites, parfois cuisantes, qui m’ont plongée dans la remise en question et l’amertume, mais qui m’ont aussi appris la résilience. Les victoires, ces moments rares où la joie éclate, mais où la petite voix intérieure ne cesse de chuchoter que ce n’est qu’un début, qu’il reste tant à faire.

Et puis, il y a eu mon père. Toujours là, immuable, ce roc silencieux. Son regard posé sur moi, chargé d’une confiance profonde et d’une patience infinie. Ses paroles, parfois rares, parfois insistantes, m’ont guidée sans jamais m’étouffer. Son calme, cette force tranquille, était un refuge dans la tempête des émotions qui secouaient mon esprit. Son soutien n’était pas seulement un encouragement, c’était un pilier, une certitude sur laquelle je pouvais toujours compter.

Il y a eu Martin aussi. Ce garçon à la fois proche et distant, dont le regard changeait à mesure que je progressais. Une sorte d’admiration mêlée à une rivalité retenue, presque silencieuse. Cette façon qu’il avait de se tenir à mes côtés sans jamais trop en dire, comme s’il cherchait lui aussi à trouver sa place dans ce monde impitoyable. Et Zoé, toujours là, tranchante comme une lame, sa présence constante comme un défi lancé à chaque tour. Elle m’obligeait à repousser mes limites, à affirmer qui je suis, à ne jamais me relâcher, à ne jamais céder.

Puis il y a eu Senna. Enfin, sa trace. Pas celle que l’on voit dans les trophées ou les livres d’histoire, mais cette empreinte invisible, presque mystique. Ce souffle qui traverse les générations de pilotes, cette inspiration qui va au-delà des mots. Dans ma conduite, dans mes décisions, dans ce respect que j’ai appris à porter à chaque virage, à chaque freinage, à chaque accélération. Il n’a jamais été un modèle figé, un héros inaccessible, mais un guide intérieur, une voix dans le casque, un murmure qui me ramenait sans cesse à la beauté et à la fragilité de ce sport.

Le tome 1 de mon histoire se referme ici, mais ce n’est pas un point final. C’est une transition. Un passage entre ce que j’étais et ce que je vais devenir. La Formule 2, c’est un autre monde. Un monde plus rapide, plus exigeant, plus impitoyable. De nouvelles vitesses, de nouveaux enjeux, des visages inconnus, des attentes immenses.

Je sais que je vais devoir affronter des adversaires plus grands, plus forts, plus rusés. Que le terrain de jeu ne sera plus le même. Il y aura plus d’argent en jeu, une pression médiatique omniprésente, des décisions à prendre dans l’instant, et des acteurs prêts à tout pour ne laisser aucune place aux nouveaux venus.

Mais je n’ai plus peur. Plus peur de me perdre, plus peur d’échouer. J’ai compris que chaque erreur, chaque chute, chaque défaite, est une leçon, une pierre précieuse qui construit mon chemin.

Je suis prête. Prête à embrasser l’inconnu, à me battre avec force et intelligence, à grandir dans l’adversité.

Le tome 2 s’ouvrira sur un virage inconnu, rapide et serré. Je ne le vois pas encore clairement, mais je le sens profondément. Ce virage sera décisif.

J’ai désormais un nom inscrit sur les feuilles de résultats, une trajectoire qui m’appartient, une manière de piloter qui est uniquement la mienne. Il me reste tant à apprendre, tant à affronter, tant à découvrir… Mais je suis en route.

Vers l’inconnu.

Vers moi-même.

Et ce voyage ne fait que commencer.

28/07/2025

Chapitre 12 — Le souffle de la frontière

On avait roulé toute la nuit. Papa avait pris le volant pendant des heures sans dire un mot, les yeux rivés sur l’autoroute, tandis que moi, à l’arrière, je visualisais chaque virage de la course à venir. J’avais mal dormi, bercée par les vibrations du moteur et par cette pensée : demain, tout peut basculer.

Cette course n’était pas une course comme les autres. Celle-là, c’était la validation. Celle qui ouvrait — ou fermait — la porte de la F2. J’avais franchi tant d’étapes pour arriver là… et maintenant, tout se jouait sur une seule journée. Je savais que j’étais prête. Et pourtant, j’avais peur.

On est arrivés tôt sur le circuit de Nogaro, le ciel encore gris. J’ai pris une grande inspiration. L’air avait une odeur de pluie et de gomme chaude, cette odeur qui colle à la peau et te dit que tu es bien là où tu dois être.

Papa m’a tendu mon casque.

— « T’as plus rien à prouver, Clara. Pilote comme tu le sens. »

J’ai hoché la tête, incapable de répondre. Dans son regard, il y avait de la fierté, mais aussi cette inquiétude silencieuse que seuls les pères savent cacher à moitié.

Dans le paddock, tout était plus tendu qu’à l’habitude. Les autres pilotes, même ceux que je connaissais, ne souriaient plus. Il n’y avait plus de place pour les amitiés ou les regards complices. Juste la pression qui se posait sur les épaules de chacun.

J’ai vérifié deux fois mon baquet, mes gants, la position de mes mains. Mes gestes étaient devenus automatiques. Mais dans ma tête, tout était clair : risque calculé, patience en ligne droite, agression propre en virage…

J’avais appris ça. J’avais grandi. Mon père m’avait transmis la passion. Les heures de vidéos ensemble, les dimanches après-midi devant la F1, les virages mythiques qu’on mimait dans le salon. Et puis, il y avait Senna. Ce que j’avais découvert de lui quelques mois plus tôt, dans ce documentaire vu avec Papa, me suivait maintenant partout. Pas en citations ou en symboles. En silence. En sensations. Dans ma façon de freiner t**d, de m’imposer, de chercher le « juste assez ».

Quand la course a commencé, mon cœur battait si fort que je n’entendais presque plus mon moteur. J’étais en troisième ligne. Pas idéale. Mais pas condamnée non plus.

Feux rouges. Silence.
Extinction. Hurlement des moteurs.

Je suis bien sortie. Pas parfaite, mais propre. J’ai glissé à l’intérieur dès le deuxième virage, gagné une place. Et là, la course s’est lancée pour de bon.

Tour après tour, tout s’est effacé : le public, les bruits, les doutes. Il n’y avait plus que la trajectoire, le souffle du vent qui passait contre ma visière, et cette voix intérieure qui répétait : pilote pour toi. Reste toi-même. Ne copie personne.

Un pilote m’a attaquée au 6e tour. Il était plus rapide, agressif. Mais il s’est usé. Et moi, j’ai attendu. Comme dans les images de Senna sous la pluie : maîtrise, calme, rage froide.

Au 12e tour, j’étais deuxième. Il ne restait que quelques boucles. J’ai tenté. Une prise de risque dans un freinage décalé. L’arrière qui chasse. Mais je rattrape. Je tiens. Et je passe. Première.

Mon père a levé le poing dans les stands, je l’ai vu du coin de l’œil.

Les derniers tours ont été les plus longs de ma vie. Pas parce que je doutais. Mais parce que j’avais peur d’y croire trop tôt.

Et puis, drapeau à damier.

Je suis passée la première. Je l’ai fait.

Sur le podium, j’ai levé les bras sans vraiment y croire. J’ai vu les visages. Les miens. Ceux qui me suivaient depuis les débuts. Zoé n’était pas là. Martin était venu me serrer la main. Son regard en disait long. On avait fait du chemin, tous les deux.

Mon père m’attendait plus loin. Il ne disait rien. Mais quand je l’ai serré dans mes bras, j’ai senti qu’il tremblait un peu.

— « Tu passes en F2 », a-t-il simplement dit.

J’ai fermé les yeux.

Oui. Je passais en F2. Le début d’un autre monde. Mais ce jour-là, ce que j’avais surtout compris… c’est que j’étais prête. Vraiment prête.

20/07/2025

Chapitre 11 — “La course de tous les enjeux”

La tension était palpable dans toute la maison. Depuis des semaines, Papa et moi savions que cette course n’était pas une simple compétition de plus : c’était la course de validation. Celle qui pouvait changer toute ma trajectoire.
Si je réussissais aujourd’hui, je pourrais intégrer le programme jeune talent d’une grande écurie. Sinon, tout serait à recommencer.

Dans la cuisine, Papa m’observait en silence tandis que je terminais mon petit déjeuner. J’avais à peine faim.
— “Clara,” dit-il doucement, “peu importe ce qui arrive, aujourd’hui tu pilotes pour toi.”
Je hochai la tête. Je savais ce qu’il voulait dire. Me libérer de la peur. Ne pas porter tout l’avenir sur mes épaules au risque d’en perdre mon pilotage naturel.

En partant, je pris dans ma poche le petit pendentif en forme de casque de Senna que Papa m’avait offert après cette fameuse soirée où nous avions découvert son histoire. Il ne me portait pas chance comme un gri-gri, il me rappelait seulement de piloter avec cœur, d’oser, d’aller chercher ce qu’il y avait au fond de moi.
Et aujourd’hui, j’en aurais besoin.
La piste du jour était un monstre d’exigence.
Un enchaînement de virages rapides, de freinages violents et de longues lignes droites où chaque dixième de seconde volait à une vitesse f***e.
En arrivant, je sentis mon estomac se nouer. Les stands étaient bondés. Les ingénieurs, les recruteurs, les managers… Tous les regards étaient braqués sur nous.

Je retrouvai Zoé, déjà en pleine discussion avec son mécanicien. Son regard croisa le mien : froid, concentré. Elle aussi savait ce que cette course représentait.
Martin me fit un léger signe de la main au loin, un sourire tendu aux lèvres.
Nous n’étions plus des enfants jouant aux pilotes : aujourd’hui, nous étions des candidats à l’élite.
Les essais libres se passèrent correctement. Sans éclat, mais sans faute. Je préférais garder mes vraies cartouches pour la suite.
Je me calquai sur l’enseignement que j’avais retenu en regardant les courses de Senna : cacher son jeu, préparer son attaque au bon moment.

Pendant le briefing avant la course, les officiels nous rappelèrent l’enjeu : cette épreuve était une sélection. Pas un simple championnat. Il fallait non seulement être rapide, mais montrer sa capacité à lire une course, à s’adapter, à se battre avec intelligence.

Dans mon casque, juste avant de démarrer, je me répétai comme un mantra :
“Pas de peur. Pas d’hésitation. Sois toi-même.”
Le départ fut d’une violence incroyable.
Dès le premier virage, la moitié du peloton semblait vouloir prendre la tête à tout prix. Je me faufilai à travers le chaos, concentrée sur mon seul objectif : rester propre, rapide, précise.

Au fil des tours, j’entrai dans une autre dimension.
Chaque freinage, chaque accélération me semblait naturel. J’étais dans ma bulle.
Je sentais la voiture vivante sous moi, prête à répondre à la moindre de mes décisions.

Zoé était juste devant. Martin juste derrière.
Un trio formé par le destin, par toutes ces années passées à grandir, à se battre, à rêver ensemble — parfois contre, parfois côte à côte.
À mi-course, un incident changea tout.
Un drapeau jaune fut agité après un accrochage dans les derniers virages. La voiture de sécurité entra en piste, ralentissant tout le peloton.

J’en profitai pour respirer.
Un redémarrage sous safety-car était toujours une opportunité : certains pilotes perdaient leur concentration, ou relâchaient leur vigilance.

À la relance, je décidai d’attaquer.
Inspirée par les vidéos que j’avais regardées mille fois, par ces dépassements audacieux de Senna dans des conditions improbables, je pris une décision instinctive : plonger à l’intérieur du virage, prendre le risque.

Ma manœuvre était nette, limite, mais légale. Je passai devant Zoé.
Une montée d’adrénaline énorme m’envahit.
Les derniers tours furent un calvaire mental.
Chaque virage, chaque vibration dans le volant, chaque bruit suspect semblait amplifié par la pression.
Je me forçai à respirer profondément, à ne pas penser aux recruteurs dans les gradins, ni au drapeau à damier qui approchait.

Seulement conduire.

Seulement être Clara, comme Papa me l’avait appris, comme Senna me l’avait inspirée.

À deux tours de l’arrivée, Martin tenta une attaque désespérée. Je la bloquai proprement, sans mouvement brusque, juste avec l’intelligence de la trajectoire.
Lorsque je franchis la ligne d’arrivée, ce fut un mélange brutal de fatigue et d’euphorie.

Troisième place.

Pas une victoire, mais une performance impeccable, visible aux yeux de ceux qui comptaient.
Le directeur sportif d’une écurie connue s’approcha de mon stand, son regard croisa le mien quelques secondes. Il hocha la tête. Juste ça.

Je compris que mon chemin venait de s’ouvrir.
Papa me serra contre lui, sans mot dire, juste en me tapant doucement dans le dos comme il l’avait fait après ma toute première course.
Il savait.

Je savais.

L’histoire ne faisait que commencer.

Elle ne rêvait pas seulement de vitesse. Elle rêvait de gloire.🚦 De la piste à la gloire – Tome 1 : La piste de l’ambiti...
20/07/2025

Elle ne rêvait pas seulement de vitesse. Elle rêvait de gloire.

🚦 De la piste à la gloire – Tome 1 : La piste de l’ambition
🖋️ Un roman signé Julien Lacquement
📅 Sortie prévue : fin 2025

Dans ce premier tome haletant, plongez dans l’univers du karting aux côtés d’une héroïne déterminée à tout donner pour se faire une place. Trajectoires millimétrées, rivalités intenses, et moments de doute… Jusqu’où ira-t-elle pour atteindre son rêve ?

📚 Une lecture inspirante pour les passionnés de sport, de dépassement de soi… ou simplement d’histoires humaines puissantes.

💬 Dites en commentaire si vous aimez les romans qui font vibrer autant que les moteurs !

13/07/2025

Chapitre 10 – L’Épreuve du Feu

Je descendis du kart, le cœur battant, les mains encore crispées sur le volant imaginaire. Papa m’attendait au bout des stands, son sourire discret cachant mal son inquiétude. Ce week-end-là, la course n’avait rien d’une formalité : c’était une manche régionale décisive, avec de nouveaux concurrents, plus expérimentés, plus féroces. Mon nom commençait à circuler dans le milieu, et avec lui, les attentes, parfois lourdes à porter.

Je sentais le poids de ce regard collectif sur mes épaules, cette pression invisible qui s’insinuait à chaque instant. Pourtant, je devais transformer ce poids en force. Papa posa sa main sur mon épaule, ferme et rassurante.
— « Reste fidèle à toi-même, Clara. Pas de précipitation. »

Ses mots sonnaient justes, mais dans ma tête, tout se mélangeait : le besoin de prouver, la peur de décevoir, et cette envie viscérale de montrer que je pouvais vraiment exister dans ce monde de vitesse et de précision.

Le samedi, les essais libres furent compliqués. Le soleil brillait haut dans le ciel, mais la chaleur ne m’aidait pas à me concentrer. Mes trajectoires étaient hésitantes, mes freinages trop t**difs, mon kart parfois capricieux dans ses réactions. Je sentais le regard pesant des autres autour de moi : Martin Voltaire, encore plus rapide et concentré qu’avant, et Zoé, son éternelle rivale, froide et précise, un modèle de maîtrise.

La piste semblait large, mais dans ma tête, je me sentais enfermée, comme dans une cage invisible tissée de doutes. Chaque erreur me paraissait grossir, chaque ralentissement un aveu de faiblesse. Pourtant, je devais me battre contre ces pensées pour me libérer.

Après les essais, dans notre petit coin de paddock, papa déploya la tablette et me montra des ralentis de mes passages. Il pointait les détails, les petits ajustements qui pouvaient faire toute la différence.
— « Regarde ici, tu forces trop à l’entrée du virage. Inspire-toi des pilotes que tu admires… de Senna par exemple. Ce n’est pas la vitesse pure qui compte, c’est la fluidité. »

J’acquiesçai sans trop parler, l’esprit ailleurs. Senna… Oui, je voulais piloter avec cette justesse féline, cette agressivité douce, cette élégance dans le chaos. Mais comment trouver cette grâce quand chaque seconde me semblait une bataille contre mes propres limites ?

La nuit fut courte et agitée. Couchée dans mon lit, les yeux ouverts, je repassais les trajectoires dans ma tête, les conseils de papa résonnant comme un mantra. Je m’imaginais glisser sur la piste, respirer avec le kart, devenir une seule entité, un tout harmonieux. J’avais besoin de croire que je pouvais dominer mes peurs et transcender mes faiblesses.

Dimanche matin, l’air était lourd, chargé d’une humidité étouffante. Le vent portait des odeurs de gomme brûlée et d’essence, me remplissant d’une excitation nouvelle. Je sentais chaque muscle de mon corps tendu, prêt à bondir.

Pendant le tour de formation, mon kart vibrait sous moi comme un animal sauvage prêt à s’élancer. Le moteur ronronnait, chargé d’une énergie contenue. Quand les feux s’éteignirent, je fus immédiatement happée par la mêlée, cette danse chaotique où chaque pilote cherche sa place, son avantage.

Premier virage, un accrochage juste devant moi. Réflexe : je l’évitai d’un écart millimétré, retrouvant cet état second que j’avais découvert depuis peu — comme une concentration totale, presque hors du temps. Les bruits, les mouvements, tout s’effaçait sauf l’instant présent. Ma vision se rétrécissait, focalisée uniquement sur la trajectoire parfaite, la ligne idéale, le rythme juste.

La course devint un combat intense, une lutte contre le chrono et les autres pilotes. Tour après tour, je remontais, m’appliquant à rendre mes gestes les plus doux possible, à laisser la piste venir à moi au lieu de la forcer. Je sentais mon corps s’adapter, mes muscles se détendre malgré l’effort, et cette danse avec le danger devenait peu à peu une seconde nature.

À quatre tours de l’arrivée, j’étais troisième, Martin juste devant. Je le suivais de près, guettant la moindre faille, mon esprit vif et affûté comme une lame. Chaque décision était rapide, chaque manœuvre précise.

À l’entrée d’un double gauche rapide, il hésita, freina un rien trop tôt. Mon instinct, nourri de toutes mes heures passées à observer les manœuvres d’attaque de Senna, hurla : vas-y !

Je me glissai à l’intérieur, roues contre roues. Mon kart mordit les vibreurs, trembla, mais je tins bon. À la sortie, j’étais passée.

Papa sauta sur place dans les stands, les bras levés, incapable de contenir sa joie. Je sentis son énergie traverser la piste, me donnant un surcroît de force et de confiance.

Mais il restait deux tours. Deux tours où Zoé, en tête, allait tout donner pour garder son avance. Je tentai de combler l’écart, me jetant dans chaque virage avec la foi d’une funambule, consciente que chaque erreur pouvait être fatale.

Mon cœur battait à tout rompre, mais j’avais trouvé un calme intérieur, une sorte de paix dans la lutte, une harmonie fragile entre tension et contrôle.

Dernier tour. L’écart n’était plus que d’une poignée de mètres. À la dernière chicane, je freinai plus t**d que jamais, effleurant presque ses pneus. La pression était à son comble, chaque fibre de mon être tendue vers ce moment crucial. Mais elle ferma la porte proprement, et je franchis la ligne en deuxième position.

À l’arrivée, je retirai mon casque, suffoquant sous l’effort et l’émotion, les jambes tremblantes. Mon père courut jusqu’à moi et m’enlaça brièvement, ses yeux brillants de fierté et d’émotion.
— « Tu as piloté comme une lionne. À ta manière, en t’inspirant des plus grands… mais en restant Clara. »

Sur le podium, la coupe dans les mains, j’eus un moment de vertige en regardant la foule. C’était ça que je voulais vivre. Pas la victoire facile. Mais le combat juste, intense, où chaque dépassement, chaque décision avait du sens.

Je compris aussi que ce jour-là, même sans gagner, j’avais franchi un cap. Je n’étais plus seulement une petite fille qui courait après un rêve. Je devenais peu à peu une pilote, une vraie, avec ses doutes, ses peurs, mais surtout sa passion et sa détermination.

Et dans ce feu de l’épreuve, quelque chose de nouveau brûlait en moi : une confiance, une envie indomptable d’aller toujours plus loin, de repousser mes limites, de m’élever.

Je savais que ce n’était que le début. Que d’autres batailles m’attendaient, plus dures, plus longues. Mais aussi que je n’étais plus la même. Que j’avais trouvé ma place.

06/07/2025

Chapitre 9 – L’instinct en éveil

Le bruit du moteur vibrait jusque dans mes côtes. Pourtant, ce matin-là, tout semblait différent. Comme si, enfin, mon kart et moi ne faisions qu’un.
Papa avait remarqué ce changement sans rien dire, se contentant de me taper doucement sur l’épaule en ajustant ma combinaison. Je n’avais pas besoin de mots pour comprendre qu’il sentait, lui aussi, que quelque chose s’était transformé en moi.

Sur la piste, la tension montait. Martin ajustait son casque, Zoé vérifiait encore ses réglages. Moi, je m’étirais lentement, presque sereine.
Depuis notre dernière course, j’avais commencé à écouter cette petite voix intérieure, celle qui me disait quand pousser, quand temporiser, sans avoir besoin de réfléchir.
Senna disait que la course, c’était écouter ses émotions. Je comprenais enfin ce qu’il voulait dire.

Le feu passa au vert.
Je jaillis.
Pas de calcul, pas d’hésitation. Seulement l’envie pure d’aller chercher chaque virage, chaque opportunité.

Martin tenta un dépassement audacieux dès la première courbe. Je laissai parler mes instincts : plutôt que de fermer la porte brutalement, je pris une trajectoire légèrement plus large pour garder plus de vitesse en sortie. Résultat : je repris la position avant même la ligne droite suivante.

La course devenait presque une danse.
Je ne me battais plus contre les autres, je dansais avec eux, anticipant leurs gestes, profitant de leurs erreurs sans même y penser.
Zoé essayait de me déstabiliser, freinant plus t**d que d’habitude, changeant ses lignes. Mais je restais calme, patiente, presque légère.

Papa m’attendait à chaque tour du regard, debout au bord du grillage, poings serrés. Je savais qu’il voyait cette évolution. Que pour la première fois, je ne pilotais plus seulement avec ma tête ou mon ambition, mais avec mon cœur.

La mi-course arriva.
Mes bras étaient tendus, mes jambes crispées, mais je sentais une sorte de joie immense, brute, éclater en moi.
Même Martin, qui d’habitude me bloquait sans merci, paraissait différent face à moi. Comme s’il sentait aussi que je jouais désormais dans un autre registre.

À trois tours de la fin, tout s’accéléra.
Zoé tenta une attaque intérieure violente au virage du fond. Son kart me frôla, mais je ne paniquai pas.
Un léger contre-braquage, un choix d’appui instinctif, et je la repris aussitôt en sortie, à la limite de l’adhérence.

À ce moment précis, je n’avais plus besoin de penser à rien.
Je savais que c’était là ma place : sur cette piste, à ce moment précis, avec ces risques-là.

La dernière ligne droite.
Le moteur hurlait.
Martin en embuscade, Zoé collée derrière. Je laissai l’adrénaline me porter sans l’étouffer, sans me crisper.
Je freinai plus t**d que jamais au dernier virage, kart flottant presque hors de contrôle.
Mais il tenait. Il tenait parce que je ne doutais plus.

Je franchis la ligne d’arrivée dans un éclat de bruit et de lumière, épuisée, mais vivante comme jamais.
Pas de victoire écrasante.
Pas de grande célébration.
Juste la certitude, profonde, que j’avais franchi un cap.

Papa m’attendait à la sortie des stands, un sourire discret caché derrière sa main. Il ne me serra pas dans ses bras, pas tout de suite. Il se contenta de marcher à mes côtés, en silence, tandis que je retirais mon casque, la respiration encore hachée.

Je compris alors que le chemin que je suivais n’était plus celui des autres.
Il était devenu mon chemin, nourri de leur inspiration mais façonné par mes propres mains, ma propre volonté.

Et pour la première fois, je me sentais vraiment prête pour la suite.

29/06/2025

Chapitre 8 — Les lignes de fracture

Le bruit des moteurs, même assourdi par les caissons du paddock, vibrait dans l’air chaud de l’après-midi. Assise sur une caisse à outils, je fixais mon casque posé sur mes genoux, sans vraiment le voir. Papa parlait avec un mécano un peu plus loin, me laissant un moment seul avec mes pensées.

Depuis quelques courses, quelque chose s’était fissuré.
Non pas dans mon envie de piloter, ni dans ma passion pour la piste. Mais dans ce que je ressentais en moi, chaque fois que je descendais du kart : un mélange amer d’incompréhension, de colère et de doutes.
Je savais que j’étais capable de mieux. Je sentais que j’avais grandi dans ma façon de piloter, mais… les résultats ne suivaient pas. Pire encore, chaque petite erreur me semblait grossir jusqu’à devenir une montagne.

Je frottai nerveusement mon gant contre le liseré de mon casque, comme pour effacer mes pensées.

— « Prête ? » demanda la voix douce de Papa en s’approchant.

Je hochai la tête sans un mot. Il n’insista pas. Depuis quelques temps, il avait compris que me forcer à parler ne servait à rien. Mais son regard posé sur moi restait là, patient, solide.

Nous marchâmes ensemble vers la prégrille. Mon kart semblait attendre, tranquille, posé sur ses roulettes. Pourtant, moi, je sentais une tempête sous mon crâne.
Je m’installai dans le kart, bouclai mes sangles, et baissai la visière. Le monde extérieur se réduisit au ronflement grave des moteurs et au cliquetis métallique des mécanos. Je respirai lentement, essayant de calmer le tremblement discret de mes mains.

Le départ fut donné. Immédiatement, tout disparut dans l’urgence. Les trajectoires, les dépassements, l’instinct.
Pourtant, au fond de moi, quelque chose clochait.

Premier virage : trop prudente. Deuxième virage : je me fais enfermer à l’intérieur.
Un pilote me dépasse. Puis un deuxième. Chaque dépassement me donne l’impression de recevoir un coup de poignard dans l’orgueil. Mon cœur tambourine. Je force trop. Je fais l’inverse de ce que Papa m’a toujours appris : piloter avec le corps, pas avec la colère.

Et bien sûr, à la sortie d’un virage rapide, je glisse légèrement.
Pas assez pour partir en tête-à-queue, mais assez pour perdre une précieuse seconde.

Je rage intérieurement. Je hurle contre moi-même.

À la fin de la manche, je suis loin, très loin des places que j’espérais.

Quand je coupe le moteur et enlève mon casque, je garde la tête baissée. Je n’ose même pas croiser le regard de Papa.

Dans l’abri où nous ramenons le kart, je reste silencieuse. Papa nettoie la visière, ajuste une sangle. Toujours calme. Jamais un mot plus haut que l’autre.

Finalement, il s’assoit à côté de moi et dit, d’une voix simple :

— « Tu crois que t’es la seule à passer par là ? » reprend-il doucement. « Tous les pilotes, tous, traversent ce moment. Le moment où t’as beau donner tout ce que t’as… ça ne suffit pas. »

— « Alors tu as deux choix, Clara. Tu peux continuer à te battre contre toi-même… ou apprendre à écouter ce que la course essaye de te dire. »

Je relève enfin les yeux vers lui. Son regard est sérieux, mais plein d’une confiance inébranlable.
Le lendemain matin, je me réveille plus tôt que d’habitude.
Le ciel est encore gris au-dessus du paddock. Le bruit des premières mécaniques en chauffe flotte dans l’air frais.

Je marche seule vers la piste d’essai. Juste moi, mon casque sous le bras, et une idée fixe en tête : retrouver ce que j’aime dans la course. Pas les podiums. Pas les chronos. Juste le plaisir de conduire.

Je m’élance sur la piste déserte.
Aucune pression. Aucun chrono à battre. Seulement le bruit du moteur, la vibration sous mes gants, le vent contre ma combinaison.

À chaque tour, je sens quelque chose revenir. Comme une petite lumière qu’on croyait éteinte.
À la manche suivante, je suis sur la grille, prête.

Pas tendue. Pas furieuse.
Juste… présente.

Le feu passe au vert. Je prends un départ solide. Premier virage : propre. Deuxième virage : j’ose un intérieur serré.
Ça passe.
Je gagne une place.

À mesure que les tours s’enchaînent, je ne pense plus à l’erreur d’hier, ni aux résultats. Je pense juste à mon kart, à mes pneus, à mon corps qui respire avec la machine.

Au drapeau à damiers, je termine mieux placée. Pas un podium. Pas une victoire éclatante.
Mais une course propre. Une course pleine.

Ce jour-là, j’ai compris que la course, ce n’étaient pas seulement des victoires.
C’étaient aussi des chutes, des doutes, des cicatrices invisibles. Et que parfois, il fallait se perdre un peu pour mieux se retrouver.

Adresse

12 Chemin Du Caveneau
Souzay-Champigny
49400

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