12/10/2025
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2025 – SECOND TOUR: LA MISSION D'OBSERVATION ÉLECTORALE A LIVRÉ SA DÉCLARATION PRÉLIMINAIRE
Par/Fabrice Guitrie/ Ismaël Yatoumba
La Coordination commune MOE-OSC/MOCET a livré, ce samedi 11 octobre à Libreville, sa déclaration préliminaire sur le second tour des élections législatives 2025. Appuyée par le projet PACEM, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par ECES, la mission a mobilisé 266 observateurs déployés à travers le pays selon les standards internationaux.
Un scrutin globalement calme et bien organisé
Selon la mission, les opérations de vote se sont déroulées dans un climat calme et pacifique, malgré quelques incidents isolés sans incidence majeure sur la régularité du scrutin. La majorité des bureaux observés (94,9%) ont ouvert à l’heure, avec un matériel complet et la présence des représentants des candidats. Le vote s’est globalement tenu dans le respect du Code électoral et des principes démocratiques, a souligné la Coordination.
Les observateurs de la MOE-OSC ont couvert 56 bureaux de vote, tandis que la MOCET en a observé plus de 400 au cours de la journée. Dans 98,4% des bureaux, l’environnement de vote était calme et apaisé, et 99% disposaient du matériel nécessaire.
Quelques incidents relevés
Malgré cette bonne organisation, la mission a rapporté quelques incidents ponctuels :
restriction d’accès à certains observateurs à Akournam 2 ;
altercation à Mongo entraînant une interruption temporaire du vote ;
interpellation d’un électeur à Ntoum pour détention de plusieurs cartes ;
tentative de vote frauduleux d’un assesseur à Melen (bureau n°6) ;
procès-verbal rédigé au crayon à Nzeng-Ayong.
Ces cas isolés, selon la Coordination, n’entachent pas la crédibilité du processus.
Déroulement et dépouillement satisfaisants
Le dépouillement a démarré immédiatement après la fermeture des bureaux dans 97,1 % des cas. Dans 100 % des bureaux observés, les urnes ont été ouvertes publiquement et les résultats proclamés sur place.
Cependant, la mission note un taux de participation inférieur à celui du premier tour (70,9%), traduisant une certaine démobilisation des électeurs.
Un appui européen pour une observation crédible
Le projet PACEM, financé par l’Union européenne, a permis à la MOE-OSC et à la MOCET de renforcer leurs capacités d’observation, contribuant ainsi à la transparence et à la crédibilité du processus électoral. La Coordination a salué cet accompagnement, qui marque une avancée importante pour l’observation électorale nationale.
Recommandations pour l’avenir
Dans sa déclaration, la mission a formulé plusieurs recommandations, notamment :
1. Améliorer l’accessibilité des bureaux de vote pour les personnes à mobilité réduite, alors que 83 % des sites ne disposaient pas d’aménagements adaptés.
2. Renforcer la sensibilisation civique afin d’encourager la participation électorale, particulièrement parmi les jeunes et les femmes.
3. Poursuivre la formation des membres des bureaux de vote pour éviter les erreurs de procédure.
4. Garantir un accès sans entrave aux observateurs électoraux.
5. Mieux encadrer la gestion des incidents et des plaintes sur le terrain.
6. Pérenniser le transfert de compétences vers les organisations de la société civile pour consolider une observation nationale indépendante.
La déclaration, signée par Jeanne Clarisse Dilaba, cheffe de mission de la MOE-OSC, et Ben-Emery Mague, chef adjoint de la MOCET, salue la maturité du processus électoral gabonais et réaffirme l’engagement de la société civile à œuvrer pour des élections transparentes, inclusives et crédibles.