07/07/2025
Obone AI : une Gabonaise veut briser la barrière linguistique avec une intelligence artificielle fang
Et si l’intelligence artificielle parlait enfin aux villages ?�C’est le pari audacieux de Melba Orlie Nzang Meyo, une Gabonaise installée au Sénégal, qui a conçu Obone AI, une technologie inédite capable de comprendre et de répondre en langue fang. Loin des laboratoires des géants de la tech, cette entrepreneure autofinance son projet pour redonner aux langues locales leur place dans la révolution numérique. À travers Obone AI, elle veut prouver que l’inclusion numérique ne doit pas laisser les plus modestes sur le bord de la route.
Obone AI est un pari audacieux, autofinancé, et profondément ancré dans la volonté de rendre la révolution numérique plus accessible aux populations rurales, souvent éloignées de l’information et des services numériques. « Nos parents, nos grands-parents, qui vivent dans les villages, ont eux aussi droit à la banque, à l’information, à la santé connectée », martèle Melba Orlie Nzang Meyo, convaincue que la fracture linguistique est l’un des freins majeurs au développement numérique en Afrique.
Inspirée par son parcours du Gabon à l’Institut de Gestion (INSG), puis au Sénégal où elle a affûté ses armes dans le marketing digital et le design d’expérience utilisateur la jeune femme a su se forger une solide expertise. Après avoir contribué à la mise au point d’Awa, la première IA parlant wolof au Sénégal, elle a voulu apporter cette même dynamique au Gabon. « Pourquoi ne pas utiliser mes compétences chez moi ? Il y a un vrai besoin », explique-t-elle.
Si Obone AI n’est pas encore disponible en ligne, les tests se multiplient avec des locuteurs fang, notamment grâce à des collaborations avec des linguistes de l’UOB qui valident les traductions. Portée par la startup ZAIA Technologie, Obone AI suscite déjà l’intérêt d’administrations publiques gabonaises et de partenaires potentiels.
Mais pour voir grand, Melba Orlie Nzang Meyo appelle à l’aide. Après avoir tout financé de sa poche, elle espère des subventions et un soutien institutionnel pour faire d’Obone AI un outil à la portée de chaque jeune, chaque citoyen.
Au-delà de la technologie, son message est clair : oser. Oser croire que l’Afrique centrale peut, malgré les obstacles, s’approprier l’intelligence artificielle ; oser porter des projets à forte valeur culturelle ; oser transformer la langue en levier d’émancipation numérique.
Un pari ambitieux, à l’image de cette entrepreneure visionnaire, qui affirme haut et fort : « Le Gabon a non seulement le droit, mais le devoir d’entrer dans la dynamique de l’intelligence artificielle. »