Yann Leyi

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Five years already, and counting... đŸ’ȘđŸœâ€
31/07/2025

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Il devrait porter plainte au ministÚre de la Justice et demander réparation. Ce genre de chose ne devrait pas arriver ht...
31/07/2025

Il devrait porter plainte au ministÚre de la Justice et demander réparation. Ce genre de chose ne devrait pas arriver

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PlacĂ© sous mandat de dépôt en octobre 2020 pour tentative d'incendie volontaire, Mexin Koussou, un Gabonais de 38 ans, a été jugé le mardi 29 juillet 2025 par la Cour d'appel judiciaire de Franceville, siégeant en session criminelle ordinaire.

Un rapport des observateurs qui ont assisté au vote. Votre avis ?
17/11/2024

Un rapport des observateurs qui ont assisté au vote.
Votre avis ?

Lisez notre analyse du projet de Constitution, publié sur Tsang'Actu.
13/11/2024

Lisez notre analyse du projet de Constitution, publié sur Tsang'Actu.

INTRODUCTION GÉNÉRALE À L’ANALYSE DES ARTICLES D’UNE CONSTITUTION   Qu’est-ce qu’une constitution ? Une constitution est la loi fondamentale d’un État. C’est le texte juridique suprĂȘme qui dĂ©finit l’organisation politique d’un pays, les droits et les devoirs des citoyens, ains...

13/11/2024

Le débat entre le Oui et le Non au référendum d'hier soir a été marqué par la prestation de ce Monsieur, juriste bien assis dans son domaine.

12/11/2024

ANALYSE DU PROJET DE CONSTITUTION PROPOSÉ AU RÉFÉRENDUM LE 16 NOVEMBRE AU GABON

INTRODUCTION GÉNÉRALE À L'ANALYSE DES ARTICLES D’UNE CONSTITUTION

Qu'est-ce qu'une constitution ?
Une constitution est la loi fondamentale d'un État. C'est le texte juridique suprĂȘme qui dĂ©finit l’organisation politique d'un pays, les droits et les devoirs des citoyens, ainsi que les rapports entre les diffĂ©rents pouvoirs (lĂ©gislatif, exĂ©cutif et judiciaire). Elle est souvent considĂ©rĂ©e comme le contrat social entre l'État et ses citoyens.

Pourquoi analyser les articles d'une constitution ?
L'analyse des articles d'une constitution est essentielle pour plusieurs raisons :
Comprendre le systÚme politique : Elle permet de décrypter les mécanismes de fonctionnement d'un régime politique, d'identifier les institutions clés et leurs pouvoirs respectifs.
Évaluer la protection des droits fondamentaux : Une constitution garantit gĂ©nĂ©ralement un ensemble de droits fondamentaux (civils, politiques, sociaux). L'analyse permet de mesurer le niveau de protection de ces droits.
Identifier les enjeux politiques : Elle met en évidence les enjeux politiques sous-jacents à la rédaction et à l'évolution d'une constitution.
Évaluer la conformitĂ© des lois et des actes gouvernementaux : En tant que loi suprĂȘme, la constitution sert de rĂ©fĂ©rence pour vĂ©rifier la conformitĂ© des autres lois et des actes des pouvoirs publics.
Comprendre les évolutions historiques : L'analyse d'une constitution permet de retracer son histoire, d'identifier les influences idéologiques et les évolutions politiques qui ont marqué sa rédaction et ses révisions.

Les éléments clés d'une analyse constitutionnelle
Une analyse approfondie d'une constitution doit porter sur les éléments suivants :
Les principes fondamentaux : La souveraineté nationale, la séparation des pouvoirs, le respect des droits de l'homme, etc.
L'organisation des pouvoirs de l'État : Le rĂŽle du Parlement, du gouvernement, du prĂ©sident, de la justice constitutionnelle.
Les droits et libertés : Les droits civils, politiques, économiques et sociaux garantis par la constitution.
Les procédures de révision constitutionnelle : Les modalités de modification de la constitution.
Le rÎle des institutions constitutionnelles : Le rÎle de la Cour constitutionnelle, du Conseil constitutionnel ou d'autres organes chargés de veiller au respect de la constitution.

Dans le cas spécifique de la Constitution gabonaise, une analyse approfondie permettrait d'évaluer la mesure dans laquelle elle garantit les droits fondamentaux, favorise la démocratie et le développement du pays.

Contexte et enjeux
Le projet de constitution gabonaise de 2024 s'inscrit dans un contexte de transition politique marquĂ© par le coup d'État de 2023. Ce nouveau texte fondamental vise Ă  refonder les institutions et Ă  rĂ©pondre aux aspirations d'une partie de la population pour une gouvernance plus dĂ©mocratique et transparente. Aussi, La Constitution doit ĂȘtre Ă©crite de sorte que si des personnes mal intentionnĂ©es arrivent au pouvoir, ils constatent qu’aucune disposition constitutionnelle le leur donne la possibilitĂ© de faire du mal aux gabonais. C’est dans cet esprit que la Constitution doit ĂȘtre Ă©crite. Il nous faut une loi fondamentale qui non seulement sĂ©curise le fonctionnement rĂ©gulier de l’Etat mais surtout qui s’élĂšve au-dessus des hommes, de sorte que personne ne se sente supĂ©rieur Ă  l’autre, Ă  cause de la fonction qu’elle occupe, mais se sente obligĂ© d’obĂ©ir Ă  la loi.

Les principaux enjeux liés à cette réforme constitutionnelle sont donc :
La Stabilité politique : La nouvelle constitution cherche à renforcer la stabilité du régime en clarifiant les rÚgles de succession et en limitant les pouvoirs du président.

DĂ©mocratie : Le projet met l'accent sur le renforcement de la dĂ©mocratie participative et reprĂ©sentative, en particulier Ă  travers l'Ă©lection des reprĂ©sentants et le contrĂŽle de l’action gouvernementale.

Développement économique : La constitution vise à créer un cadre juridique favorable au développement économique en garantissant les droits de propriété, en encourageant l'investissement et en promouvant une gestion transparente des ressources naturelles.

Justice sociale : Le texte accorde une importance particuliÚre aux droits sociaux et économiques, tels que le droit à l'éducation, à la santé et à un travail décent.

Nous avons mis l’accent sur certaines clĂ©s de ce projet de constitution que nous allons Ă©numĂ©rer ci-dessous.

1- DES PRINCIPES DE LA RÉPUBLIQUE GABONAISE (articles 1 à 9)

De l’Etat unitaire dĂ©centralisĂ© :
En droit, L'État unitaire constitue l'une des formes que peut revĂȘtir un État, ce dernier se caractĂ©risant par l'existence d'un seul et mĂȘme pouvoir politique, Ă  l'Ă©chelle nationale, et qui exerce la souverainetĂ© Ă©tatique. Au sein d'un État unitaire, la dĂ©centralisation correspond au fait que le pouvoir ne soit pas concentrĂ© uniquement dans les mains d'une seule personne, mais plutĂŽt divisĂ© entre plusieurs groupements.
Pour le cas du Gabon, il s’agirait ici des collectivitĂ©s locales. Mais dans les faits, malgrĂ© la promulgation de la Loi organique N° 001/2014 du 14/06/2015 relative Ă  la dĂ©centralisation, le pouvoir reste toujours largement entre les mains de l’administration centrale.
Les futures autorités accepteront-elles de partager le pouvoir et les ressources avec des structures locales ? Au risque de leur donner un tremplin politique qui pourrait servir de base à une possible prise de pouvoir ?

De la laïcité :
La conversion de Albert-Bernard Bongo Ă  l’Islam a clairement cassĂ© la thĂ©orique neutralitĂ© de l’executif en RĂ©publique Gabonaise. Dans les faits, le dĂ©funt PrĂ©sident de la RĂ©publique - qui Ă©tait Ă©galement le RaĂŻs de la communautĂ© musulmane - soutenait entiĂšrement la cause islamique, au point de faire rentrer le pays au sein de l’Organisation de la coopĂ©ration islamique, sachant que le pays est Ă  80-90% chrĂ©tien. Est-ce que la laĂŻcitĂ© sera prĂ©servĂ©e par le futur pouvoir ?

Le drapeau
Le choix des couleurs pour nous est sujet au dĂ©bat, vu le caractĂšre obscur des origines de cette composition. Les trois bandes horizontales, bien qu’exprimant trĂšs bien des rĂ©alitĂ©s physiques et Ă©conomiques du pays, ne reflĂštent que le caractĂšre exploitant que cette ancienne colonie revĂȘtait pour le colon. Le bois, l’or et les ressources halieutiques, voilĂ  ce que nous Ă©tions pour eux. Nous pensons donc que les gabonais auraient pu rĂ©flĂ©chir eux-mĂȘme Ă  ce qui les caractĂ©rise le mieux.

Le sceau de la République
La fameuse « MaternitĂ© allaitant », dont les origines peuvent ĂȘtre retrouvĂ©es chez Marianne - symbole de la rĂ©volution française et image de la mĂšre patrie gauloise -, illustre bien ce que nous affirmons : Les symboles de la RĂ©publique Gabonaise n’ont pas Ă©tĂ© pensĂ©s par des gabonais, encore moins pour eux. Cette femme serait donc l’image de la France qui nourrit le petit Gabon, femme seule, sans soutien masculin, et ne correspondant pas Ă  nos valeurs culturelles. Comment peut-on espĂ©rer vivre une vĂ©ritable croissance et une solide indĂ©pendance dans ce contexte ?

2- DES DROITS, DES LIBERTÉS ET DES DEVOIRS (les articles 10 À 40)

Les articles 11 à 13 condamnent toutes formes de tortures, de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
L’histoire rĂ©cente du pays montre que les autoritĂ©s n’avaient aucune considĂ©ration pour le respect de ces critĂšres liĂ©s aux droits humains les plus basiques. Quelles seront donc les mesures d’accompagnement de cette mesure ? Comment pourrait-on s’assurer que les conditions de dĂ©tention sont humaines et que les contrevenants sont systĂ©matiquement punis ? S’il n’existe pas de moyen de rĂ©pression solide et encadrĂ©, le mal perdurera.

L’Article 14 dit que l’Etat garantit aux citoyens l’égal accĂšs Ă  l’information.
Est-ce un Ă©quivalent de la fameuse non ingĂ©rence de l'État dans les activitĂ©s des mĂ©dias aux Etats-Unis ? En effet, dans le pays de l’oncle Sam, il n’existe pas de mĂ©dias d’Etat, la libertĂ© des journalistes et leur capacitĂ© d’investigation est donc totale. On sait que ce n’est pas le cas au Gabon. Alors, qui donne accĂšs Ă  l’information, lorsqu’il s’agit, par exemple, d’une enquĂȘte sur un cadre de la fonction publique ? Il est Ă©vident que cette “libertĂ©â€ ne trouverait pas d'effectivitĂ© tant que le pouvoir que l’Etat exerce sur la presse n’est pas endiguĂ©, ou carrĂ©ment supprimĂ©.

L’article 16 dit que nul ne peut ĂȘtre dĂ©tenu, gardĂ© Ă  vue ou placĂ© sous mandat de dĂ©pĂŽt de façon arbitraire. Plus loin il dit que “la dĂ©tention prĂ©ventive ne doit pas excĂ©der le temps prĂ©vu par la loi.”
Tout Gabonais connaĂźt au moins une personne qui a Ă©tĂ©, ou qui est actuellement, Ă  sans-famille, sans condamnation et sans procĂšs. Le systĂšme judiciaire doit ĂȘtre revu pour Ă©viter ce genre de dĂ©viance qui ne redore pas l’image du pays.

L’article 25 affirme : “la famille est la cellule de base naturelle de la sociĂ©tĂ©. Le mariage, union entre deux personnes de sexe opposĂ©, en est le support lĂ©gitime. Ils sont placĂ©s sous la protection de l'Etat.”
Cet article vient clairement enterrer le dĂ©bat malsain autour de l’homosexualitĂ© au Gabon, avec une dĂ©pĂ©nalisation qui avait fait couler beaucoup d’encre quelques annĂ©es en arriĂšre.
Nous pensons que le mariage est une institution divine et qu’il ne doit souffrir d’aucune ambiguĂŻtĂ©. Nous aurions d’ailleurs suggĂ©rĂ© que la loi stipule clairement ne pas soutenir tout changement de sexe ou affirmation de genre, car dans les faits, un mariage pourrait survenir au gabon entre un homme, nĂ© homme, et une femme, nĂ© homme (ayant effectuĂ© une chirurgie Ă  l’étranger avec changement de statut civil).
La cellule la plus petite d’une nation c’est la famille, et il faut que ses fondements, culturels et spirituels, soient prĂ©servĂ©s.

Le service militaire est rendu obligatoire pour les Gabonais des deux sexes dans l’article 27.
Nous approuvons cette proposition, nĂ©cessaire pour une appropriation plus efficace des symboles de la rĂ©publique et pour susciter le caractĂšre patriotique chez les Gabonais de naissance ou d’adoption.

La collation des grades demeure la prĂ©rogative de l'État selon l’article 32.
Le mot « collation », du latin collatio, signifie « confĂ©rer un titre ». L’Etat est donc le seul Ă  pouvoir attribuer un titre ou diplĂŽme universitaire Ă  quiconque a Ă©tĂ© formĂ© sur le territoire Gabonais. La mesure est nĂ©cessaire, afin certainement de limiter la prolifĂ©ration des faux diplĂŽmes et des Ă©tablissements non-reconnus.
L’Etat gagnerait Ă©galement Ă  rendre le paysage universitaire plus compĂ©titif au Gabon, en crĂ©ant un classement des grandes Ă©coles et universitĂ©s (pourquoi pas Ă©galement des lycĂ©es et collĂšges) afin d’attirer un maximum de personnes de l’étranger et faire entrer des devises.

L’article 33 dit que l’Etat affirme son attachement à la politique nataliste.
Mais nous trouvons cette assertion trĂšs dangereuse. En effet, il s’agit ici de mettre sur pied une politique nataliste sans encourager le mariage et la culture de la famille. Les dĂ©rives ne sauraient ĂȘtre peu nombreuses, surtout quand on sait qu’actuellement la majoritĂ© des gabonaises font leurs enfants hors-mariage, crĂ©ant de facto une sociĂ©tĂ© de plus en plus dĂ©bridĂ©e.
La politique nataliste doit aller avec l’affirmation coutumiĂšre et institutionnelle du mariage, un dĂ©couragement du concubinage et des activitĂ©s sexuelles chez les jeunes adultes, ainsi qu’un encouragement Ă  renforcer la responsabilitĂ© et la prĂ©sence paternelle dans tous les foyers gabonais. En Asie, la majoritĂ© des pays dĂ©passe la centaine de millions d’habitants, avec la quasi-totalitĂ© des habitants Ă©tant mariĂ©s. Il est donc possible d’avoir une politique nataliste et maritale.

3- LE POUVOIR EXÉCUTIF (Articles 41 À 75)

Les articles 41 Ă  75 de la Constitution gabonaise de 2024 dĂ©finissent de maniĂšre prĂ©cise le rĂŽle et prĂ©rogatives du PrĂ©sident de la RĂ©publique et du Gouvernement. Ils constituent le cƓur du pouvoir exĂ©cutif au Gabon.

Article 42 : Le Président de la République est élu pour sept (07) ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois.
Une grande partie de nos analystes sont d’accord pour dire que cinq (5) ans suffisent pour appliquer sa politique en tant que chef d'État. La majoritĂ© des dĂ©mocraties limitent d’ailleurs les mandats prĂ©sidentiels entre quatre et cinq ans.
Avec la fiĂšvre du troisiĂšme mandat qui gangrĂšne actuellement les États africains, espĂ©rons que les futurs leaders auront la maturitĂ© nĂ©cessaire pour tenir cet engagement.

Article 43 du projet de Constitution relative aux conditions d’éligibilitĂ© pour la prĂ©sidence de la rĂ©publique
Ce projet de Constitution, Ă  travers certaines dispositions, reflĂšte les stigmates de la souffrance du peuple gabonais durant le magistĂšre d’Ali Bongo. Et malheureusement plusieurs points de dĂ©saccord ressortent Ă  l'Ă©vocation de l’article 43.
On pourrait dĂ©battre profondĂ©ment sur la pertinence du fait que le PrĂ©sident doive, ou pas, avoir une femme gabonaise, mais en rĂ©alitĂ© la nationalitĂ© de la femme du PrĂ©sident n'a pas d'incidence directe sur l’institution qu’il reprĂ©sente. En effet, ce sont les hommes qui sont mauvais, quel que soit leur origine. Il faudrait juste s'assurer que les garde-fous autour des arcanes du pouvoir soient assez solides pour empĂȘcher tous les excĂšs.
Nous sortons d'une pĂ©riode oĂč un chef d'Etat, qui a Ă©tĂ© victime d'un AVC, a Ă©tĂ© maintenu au pouvoir, afin que des proches et amis puissent piller impunĂ©ment les caisses de l'État. Nos institutions et le patriotisme des citoyens ne doivent plus jamais permettre cela. Le fait d'avoir une femme Ă©trangĂšre n'est donc qu'un fait collatĂ©ral et ne doit pas dĂ©finir qu'elle nationalitĂ© on doit, ou ne doit pas, Ă©pouser.

L’article 46 et la vacance du pouvoir.
Ce sujet est l’un des plus controversĂ©s de l’histoire du Gabon, car les deux passations de pouvoir effectuĂ©es de façon dĂ©mocratique par le passĂ© impliquent la mort ou la maladie du prĂ©sident en exercice. Dans le cas d’Ali Bongo, il a fallu que la Cour Constitutionnelle lĂ©gifĂšre en urgence, car la constitution de l’époque ne prĂ©voyait pas ce cas de figure. Dans les faits, Ali Bongo devait etre dĂ©clarĂ© incapable d’exercer le pouvoir et le prĂ©sident du SĂ©nat devait prendre la suite, en l’occurence Mme Milebou Aubusson.
D’entrĂ©e de jeu rappelons que le rĂ©gime proposĂ© dans ce projet de constitution est un rĂ©gime prĂ©sidentiel, contrairement au rĂ©gime semi-prĂ©sidentiel prĂ©cĂ©dent.
On constate que tantĂŽt le Vice-PrĂ©sident de la RĂ©publique (personnalitĂ© non Ă©lue, mais nommĂ©e par le prĂ©sident) peut exercer provisoirement les fonctions de PrĂ©sident de la RĂ©publique, pour que ce soit en dĂ©finitive le PrĂ©sident du SĂ©nat qui assure l’intĂ©rim si la vacance est dĂ©finitive. De plus, l’article prĂ©cise que dans tous les cas, ni l’un ni l’autre ne peut ĂȘtre candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle.
Que doit-on comprendre ?
En fait, il n’y a pas de continuitĂ© dans le systĂšme proposĂ©. On passe d’une Ă©lection Ă  une autre (aux frais du contribuable), quand il aurait juste suffi que l’intĂ©rimaire termine le mandat Ă©lectif, comme c’est censĂ© ĂȘtre le cas dans un rĂ©gime prĂ©sidentiel.
Notons que le fait que le vice-prĂ©sident ne soit pas Ă©lu est incomprĂ©hensible (article 48, 51). Sauf si la fonction n’a pour seul but que de contrĂŽler un potentiel Ă©lectorat en s’appuyant sur la fameuse gĂ©opolitique tant dĂ©criĂ©e par la sociĂ©tĂ© civile gabonaise.

Les conditions de promulgation des lois, selon l’article 52
Cette proposition ne souffre d’aucune contestation tant que dans les faits le PrĂ©sident n’utilise pas le dĂ©lai de promulgation, pendant lequel il demande au Parlement une nouvelle dĂ©libĂ©ration, afin d’influencer le parlement et faire passer ses projets tels quels.

De la dissolution de l’assemblĂ©e nationale dans l’article 62
Le rĂ©gime prĂ©sidentiel encense la sĂ©paration et l’équilibre des pouvoirs. Nous notons ici une entorse majeure si l’on souhaite faire respecter ce systĂšme, qui a dĂ©jĂ  fait ses preuves ailleurs. Si le prĂ©sident peut dissoudre l’assemblĂ©e nationale, l’assemblĂ©e devrait pouvoir en retour ĂȘtre capable de faire une motion de destitution contre le prĂ©sident et/ou son gouvernement. Il s’agit lĂ  dĂ©jĂ  d’un point de contentieux majeur lors des dĂ©bats rĂ©fĂ©rendaires.

L’article 69 introduit la notion d’un Vice-PrĂ©sident du Gouvernement
Ce VPG, diffĂ©rent donc du Vice-PrĂ©sident de la RĂ©publique, VPR, est censĂ© assurer la coordination de l’action gouvernementale.
Dans les faits, le PR n’est donc pas le chef du gouvernement, et la responsabilitĂ© du chef de l'État, prĂŽnĂ©e par les autoritĂ©s de transition n’est pas complĂšte.
Le VPG servira de fusible pour le PR, de la mĂȘme façon qu'un premier ministre l’aurait fait. L’objectif, Ă©vident, est d'empĂȘcher que le prĂ©sident soit tenu responsable par le parlement, et Ă  la place ce VPG sera celui Ă  qui l’on demandera des comptes.
Il s’agit ici d’une autre entorse visible au rĂ©gime prĂ©sidentiel

L’article 70 et le cumul des fonctions pour les membres du gouvernement
Il est dit ici que les membres du Gouvernement sont choisis au sein du Parlement et en dehors de celui-ci. Qui plus est, ces membres du Gouvernement sont Ă©ligibles Ă  un mandat national ou Ă  un mandat local. Ils peuvent donc ĂȘtre soit dĂ©putĂ©s ou maires.
Nous pensons que, sauf si le rĂ©gime est parlementaire, Ă  l’exemple du Royaume-Uni - oĂč ils sont exclusivement des dĂ©putĂ©s, les membres du gouvernement ne devraient pas ĂȘtre issus de l’assemblĂ©e. Les cas de cumul des fonctions sont lĂ©gion au Gabon comme en France - oĂč mĂȘme encore rĂ©cemment, dans le Gouvernement Attal, l’opinion dĂ©nonçait la prĂ©sence dĂ©putĂ©s-ministres. Dans le contexte d’un rĂ©gime prĂ©sidentiel, les membres du gouvernement devraient tous ĂȘtre issus de l’administration ou du civil, pas du parlement, car il existe, sur ces bases lĂ , un conflit d'intĂ©rĂȘt Ă©vident. L’autre raison de ne pas valider de telles pratiques est pĂ©cuniaire. La possibilitĂ© de cumuler des fonctions expose l'État Ă  plus de dĂ©penses et de contraintes au niveau budgĂ©taire.
Notons que l’article 73 semble contredire l’article 70 : “Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice d’un mandat parlementaire.”
Peut-on finalement ĂȘtre dĂ©putĂ© et ministre en mĂȘme temps ?

Retenons, pour cette partie, que ces articles dessinent les contours d'un rĂ©gime prĂ©sidentiel fort. Ils constituent un cadre juridique important pour la vie politique du pays, mais leur mise en Ɠuvre effective dĂ©pendra de nombreux facteurs, notamment de la volontĂ© politique des acteurs et de la maturitĂ© de la sociĂ©tĂ© civile.

4- LE POUVOIR LÉGISLATIF (articles 76 À 93)

Le Titre 4 du projet de constitution aborde le Pouvoir Législatif. Il traite de la composition du pouvoir législatif et du statut des parlementaires

L’article 76 affirme que le pouvoir lĂ©gislatif est reprĂ©sentĂ© par un Parlement composĂ© de deux Chambres : l’AssemblĂ©e Nationale et le SĂ©nat.

Nous pensons, de façon unilatĂ©rale, que le Gabon n’a pas besoin de deux chambres Ă©lectives. En effet, qui pourrait nous dĂ©montrer l’importance d’avoir 2 chambres pour ce pays, sachant que la deuxiĂšme chambre fait Ă©cho des activitĂ©s de la premiĂšre ? La suppression du sĂ©nat aura quel impact nĂ©gatif sur le pays ? Rappelons qu'avant 1997 il n’y avait pas de sĂ©nat au Gabon, et pourtant, depuis son institutionnalisation, il serait difficile de quantifier son apport au pays.
Le Portugal, la Nouvelle-ZĂ©lande, l'Estonie, la GrĂšce ou, plus rĂ©cemment, l’Égypte - lors de la rĂ©volution, ont fait le choix de n’avoir qu’une seule chambre d’élus. Le Gabon peut avoir uniquement l’AssemblĂ©e nationale et l’équivalent d’une assemblĂ©e de sages (comme la Chambre des Lords au Royaume-Uni), des anciens issus de chaque groupe ethnique du Gabon.
Nous ne sommes que 2 millions d’habitants, il n’est pas nĂ©cessaire de faire dans la sur-reprĂ©sentativitĂ©.

L’article 81 et les interpellations du parlement
Il est stipulĂ© ici que le Vice-PrĂ©sident du Gouvernement et les autres membres du Gouvernement rĂ©pondent aux interpellations devant la Chambre du Parlement Ă  l’initiative. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique n’est visiblement pas concernĂ©, or ce serait le cas dans un vĂ©ritable rĂ©gime prĂ©sidentiel.

L'article 90 et la fidélité à un bord politique pour les députés
Le texte stipule que chaque parlementaire est le reprĂ©sentant de la Nation toute entiĂšre. Et d’ajouter que tout mandat impĂ©ratif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est libre et personnel.
Dans les faits, cette mesure facilite l’instabilitĂ© politique des Ă©lus et l'inefficacitĂ© des chefs de groupe parlementaire Ă  faire respecter telle ou telle dĂ©cision au niveau du parti ou la coordination des votes. Elle peut Ă©galement inciter Ă  la corruption et Ă  l’achat des votes.
Plusieurs parlent actuellement d’instaurer un systĂšme de blocs politiques dans l’assemblĂ©e nationale, donc de pousser les politiques Ă  s’identifier par idĂ©ologie ? Pourquoi donc ouvrir une aussi grande brĂšche susceptible de dĂ©baucher certains et de donner naissance Ă  des parlementaires hybrides ou renĂ©gats, n’ayant aucune obĂ©dience et pouvant brader leur vote au plus offrant ?

5- LE POUVOIR JUDICIAIRE (articles 109 Ă  145)

Ces articles de la Constitution gabonaise de 2024 consacrent l'organisation et les principes fondamentaux du pouvoir judiciaire. Ils doivent garantir l'indĂ©pendance de la justice, l'impartialitĂ© des juges et l'accĂšs Ă  la justice pour tous. D’entrĂ©e de jeu, l’absence de sĂ©paration des pouvoirs, par le fait que le prĂ©sident de la RĂ©publique prĂ©side le conseil supĂ©rieur de la magistrature, remet en cause l’indĂ©pendance de la justice.

L’article 123 dit que la Cour Constitutionnelle comprend neuf (9) membres nommĂ©s pour huit (8) ans, renouvelable.
Pour garantir l'indĂ©pendance de ces juges, membres de la plus haute instance de justice, il aurait fallu qu’ils soient Ă©lus, ou positionnĂ©s selon un systĂšme oĂč ils ne seraient redevables Ă  personne. Le fait qu’ils dĂ©pendent d’une nomination, tous les huit ans, les expose Ă  la corruption. Le Gabon a dĂ©jĂ  vĂ©cu dans une Ă©poque oĂč cet organe Ă©tait totalement corrompu et ne servait plus la justice, mais juste une famille. Si le prĂ©sident vous nomme, vous lui ĂȘtes redevables, et c’est grĂące Ă  l’exĂ©cutif que vous occupez des postes de responsabilitĂ© dans l’appareil judiciaire de l’Etat. Il faut que les lois donnent plus d’indĂ©pendance Ă  ces juges.

Article 128 : Le Conseil Supérieur de la Magistrature est présidé par le Président de la République
Cet article est source de grande polĂ©mique, et Ă  raison, car cette instance rĂ©gule la vie des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions. Si le PR est Ă  sa tĂȘte, cela signifie qu’il cumule dans les faits les pouvoirs exĂ©cutifs et judiciaires. Il ne devrait pas en ĂȘtre ainsi. Le PR ne devrait avoir aucun lien avec cette instance, idem pour les membres du parlement. Il faudrait laisser les justices rĂ©gler leurs affaires entre eux, de façon totalement indĂ©pendante. C’est aussi ça la dĂ©mocratie !
Quant à la nomination de ces juges, nous pensons qu'il aurait été plus équitable qu'ils soient élus par le peuple, comme exprimé plus haut, ou que leur nomination ne soit pas faite que par le Président et le Parlement, mais également par la société civile.

Article 136 et 137 : La Haute Cour De Justice
La Haute Cour de Justice est une juridiction d’exception non permanente. Elle juge le PrĂ©sident de la RĂ©publique en cas de violation du serment ou de haute trahison. Il s’agit de la seule instance devant laquelle le prĂ©sident de la rĂ©publique peut rendre des comptes. Et comme nous le disions plus haut, ceci montre le caractĂšre non Ă©quilibrĂ© des pouvoirs de ce rĂ©gime prĂ©sidentiel.
Elle a pour rĂŽle de juger le prĂ©sident pour Haute Trahison, mais il faudra que les critĂšres qui dĂ©finissent la Haute Trahison soient contextualisĂ©s, vu l’histoire rĂ©cente du pays.
La fraude Ă©lectorale par exemple devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un acte de haute trahison. En effet, il s’agit ici de compatriotes qui ont choisi de ne pas respecter la constitution et le verdict des urnes, et qui tuent afin de rester au pouvoir. Le PrĂ©sident qui valide de telles actions doit ĂȘtre jugĂ© pour cela (trĂšs difficile si la sĂ©paration des pouvoirs n’est pas effective).
Le rĂ©gime qui cautionne les dĂ©tournements de fonds, ou la signature des contrats lĂ©onins sur les ressources naturelles du sol et sous-sol, au profit d’entitĂ©s morales locales ou internationales devrait ĂȘtre jugĂ© pour corruption et haute trahison. Lors d’une tournĂ©e rĂ©cente dans la province de l’OgoouĂ©-Ivindo, le prĂ©sident de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a pas mĂąchĂ© ses mots : « Ceux qui sont allĂ©s signer la convention d’exploitation du gisement de fer de BĂ©linga Ă  DubaĂŻ sont allĂ©s vendre le pays. » Le gisement de BĂ©linga est considĂ©rĂ© comme l’un des plus importants gisements de minerai de fer hĂ©matite Ă  haute teneur inexploitĂ©s au monde. Ceux qui ont nĂ©gociĂ© ce contrat et le prĂ©sident de l’époque devraient ĂȘtre traduits en justice, mĂȘme si c’est de façon rĂ©troactive.

Confusion au niveau de l’article 141
De l’article 136 Ă  140 il s’agit de la Haute Cour de Justice. Au niveau de l’article 141 le texte aborde sans transition une instance infĂ©rieure : La Cour de Justice de la RĂ©publique. Mais si le lecteur n’y prĂȘte pas attention il pourrait se dire qu’il s’agit toujours de la Haute Cour, et qu’elle juge donc Ă©galement le Vice-PrĂ©sident de la RĂ©publique, le Vice-PrĂ©sident du Gouvernement, les PrĂ©sidents et Vice-PrĂ©sidents des institutions constitutionnelles, les Ministres, les Chefs des Hautes Cours et les membres de la Cour Constitutionnelle.
Une transition est nécessaire ici, afin de clarifier le texte.

L’article 167 parle de la rĂ©vision de la constitution
Le texte dit que “la rĂ©vision de la Constitution est acquise par rĂ©fĂ©rendum, mais que le PrĂ©sident de la RĂ©publique peut dĂ©cider, Ă  son initiative ou Ă  la demande de la majoritĂ© des membres de l’AssemblĂ©e Nationale ou du SĂ©nat, la Cour Constitutionnelle consultĂ©e, de recourir Ă  la voie parlementaire pour l’adoption du projet ou de la proposition de rĂ©vision.”

Dans les faits, cet article donne au prĂ©sident le pouvoir de modifier la constitution Ă  volontĂ© (pour obtenir un troisiĂšme mandat par exemple). Le seul moyen de modifier la constitution devrait ĂȘtre le rĂ©fĂ©rendum, et rien d’autre.
Si les autoritĂ©s ont confiance en cette constitution et qu’elle est validĂ©e par le peuple, pourquoi souhaiter la modifier de façon dĂ©tournĂ©e, sans son assentiment ?

PS : L’absence de dĂ©claration du patrimoine du chef de l’Etat et des prĂ©sidents d’autres institutions rĂ©vĂšlent un manque de transparence au sommet de l’état. Non seulement il devrait faire une dĂ©claration de son patrimoine avant d’entrer en fonction, il devrait Ă©galement le faire Ă  sa sortie. Ce rapport devrait ĂȘtre publiĂ©e au journal officiel et non conservĂ© tel un secret d’Etat.

6- CONCLUSION GÉNÉRALE

L'analyse approfondie des articles de la Constitution gabonaise que nous avons menĂ©e montre une volontĂ© de structurer l'État, et de garantir les droits fondamentaux.

Les principaux points Ă  retenir sont les suivants :

État de droit et dĂ©mocratie : La Constitution consacre les principes fondamentaux de l’État de droit, tels que la sĂ©paration des pouvoirs, l'indĂ©pendance de la justice, et le respect des droits de l'homme. Elle instaure Ă©galement un rĂ©gime dĂ©mocratique fondĂ© sur le suffrage universel et le multipartisme.
DĂ©centralisation : La Constitution favorise la dĂ©centralisation administrative, transfĂ©rant ainsi certaines compĂ©tences de l'État central aux collectivitĂ©s locales. Cela vise Ă  promouvoir un dĂ©veloppement plus Ă©quitable et Ă  renforcer la dĂ©mocratie participative
Protection des droits fondamentaux : La Constitution garantit un large éventail de droits fondamentaux, civils, politiques, économiques et sociaux.
Gouvernance économique et sociale : La Constitution encadre les politiques économiques et sociales, en privilégiant un développement durable et inclusif.
ContrÎle de la constitutionnalité : La Cour constitutionnelle joue un rÎle essentiel dans la garantie du respect de la Constitution.

Cependant, plusieurs défis demeurent :

Mise en Ɠuvre : La simple existence de dispositions constitutionnelles ne suffit pas. Leur mise en Ɠuvre effective nĂ©cessite une volontĂ© politique forte, des institutions solides et une sociĂ©tĂ© civile active.
Adaptation aux évolutions : La Constitution doit pouvoir s'adapter aux évolutions de la société et aux nouveaux enjeux, tels que la mondialisation, le changement climatique ou le développement numérique.
Participation citoyenne : Il est essentiel de renforcer la participation citoyenne à la vie politique et à la prise de décision.

En conclusion, la Constitution gabonaise offre un cadre juridique solide pour le dĂ©veloppement du pays. Sa mise en Ɠuvre effective et son adaptation aux enjeux du 21Ăšme siĂšcle constituent des dĂ©fis majeurs pour les prochaines annĂ©es.

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