09/11/2025
𝐏𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐝𝐫𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭-𝐢𝐥𝐬 𝐧𝐞𝐮𝐭𝐫𝐚𝐥𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮’𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐌𝐨𝐫𝐲 𝐊𝐚𝐛𝐚?
• 𝐏𝐫𝐨𝐟𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐦𝐞𝐧𝐚𝐜𝐞 𝐩𝐨𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞 : un candidat comme Mory Kaba — technocrate, crédible sur l’économie, jeune image non-clivante — peut capter un électorat urbain, lettré, et déstabiliser une dynamique de transfert de légitimité du militaire vers le « civique contrôlé ». Sa trajectoire (discours de vertu, promesses de gouvernance) en ferait un outsider dangereux car il peut rassembler les indécis qui refusent la junte mais cherchent une alternative non-exilé et non-apparente à l’ancien système. 
• 𝐌𝐞́𝐜𝐚𝐧𝐢𝐬𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐞𝐮𝐭𝐫𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐢𝐥𝐞́𝐠𝐢𝐞́𝐬 : dans un régime qui a déjà modifié la Constitution et restructuré l’appareil électoral, les outils de rejet sont principalement techniques et juridico-administratifs : irrégularités supposées dans le dossier (pièces, délégations, procurations), inaptitude médicale « constatée », non-respect de règles de résidence, vice de forme dans la constitution du mandat financier (caution), ou encore recours à des procédures judiciaires/administratives ciblées. Ces méthodes gardent une façade légale tout en éliminant un rival. Les exclusions récentes de figures comme Lansana Kouyaté montrent l’efficacité politique de ce mode opératoire. 
• 𝐏𝐞𝐮𝐫 𝐝’𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐫𝐩𝐫𝐢𝐬 : psychologiquement et stratégiquement, un général qui a conquis le pouvoir par les armes peut craindre une « surprise électorale » — pas nécessairement un renversement par les urnes, mais la construction rapide d’un récit de légitimité citoyenne autour d’un candidat crédible qui capterait l’image d’alternative sérieuse (soutien des élites économiques, relais médiatiques, mobilisation civile).
Neutraliser préventivement ces candidats évite une campagne libre où le doute sur la légitimité du vainqueur pourrait se cristalliser. Les réformes constitutionnelles et la pression sur l’opposition coïncident avec cette logique de verrouillage.
𝐀𝐥𝐬𝐞𝐧𝐲 𝐁𝐀𝐇, 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐄𝐧𝐬𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭-𝐂𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐞𝐮𝐫