15/06/2025
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Rouhollah Moussavi Khomeini Écouterⓘ (en persan : روح الله موسوی خمینی), également retranscrit Khomeiny ou Khomeyni, né le 24 septembre 1902[1],[2] à Khomein (Sublime État de P***e) et mort le 3 juin 1989 à Téhéran (république islamique d'Iran), est un dignitaire religieux chiite et homme d'État iranien, fondateur de la République islamique d'Iran — instaurée à la suite de la révolution de 1979 qui renverse le chah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi —, dont il est le Guide suprême de 1979 à sa mort le 3 juin 1989 à Téhéran
Retour en Iran et avènement de la république islamique
Khomeini retourne en Iran le 1er février 1979, à un moment où la révolution entre dans sa phase victorieuse. Il confie la direction d'un gouvernement provisoire à Mehdi Bazargan alors que les combats se poursuivent avec les derniers fidèles du shah. Le 11 février marque la victoire de Khomeini qui s'affirme dès lors comme le dirigeant de facto du pays, d'abord en tant que « chef de la révolution en Iran », puis en tant que « chef spirituel suprême ». La république islamique est instituée par référendum les 30 et 31 mars, puis par un second référendum une constitution est adoptée le 2 décembre suivant.
Le 4 février 1980, Khomeini approuve l'élection d'Abolhassan Bani Sadr au titre de premier président de la république islamique d'Iran.
Dans la république islamique voulue par Khomeini, la Constitution reconnaît le chiisme duodécimain comme religion d'État et précise que la loi iranienne doit être en accord avec la charia.
Crise des otages américains
Au début de la révolution entre 1979 et 1981 a lieu l’évènement connu sous le nom de crise iranienne des otages. Des étudiants membres d'un groupe appelé Partisans de la ligne de l'Imam enlèvent 52 citoyens des États-Unis et les retiennent en otage dans l'ambassade des États-Unis à Téhéran durant 444 jours[16]. Khomeini indique le 23 février 1980 devant le Parlement iranien que le destin des otages dépend de l'ambassade américaine, celle-ci devant exiger des États-Unis l'extradition du chah en vue de son procès en Iran. Le président des États-Unis Jimmy Carter lance une opération commando pour sauver les otages, mais la tentative échoue car les hélicoptères s'écrasent dans le désert aux environs de Tabas. Plusieurs commentateurs avancent que cette débâcle a joué sur la défaite de Carter à l'élection présidentielle américaine de 1980 au profit de Ronald Reagan[17].
Guerre Iran-Irak et répression politique
Peu de temps après son arrivée au pouvoir, Khomeini commence à appeler de ses vœux la propagation de la révolution islamique aux autres pays musulmans. Ambitionnant d'occuper les zones pétrolifères d'Iran (en particulier le Khuzestan) et opposé à la diffusion d'un chiisme militant tel qu'il est promu par Khomeini, la république laïque irakienne, dirigée par Saddam Hussein, envahit alors l'Iran, commençant ce qui deviendra pendant une décennie la guerre Iran-Irak. Au début de la guerre le peuple iranien se rassemble autour de Khomeini et son régime : sa popularité et sa puissance personnelle s'en trouvèrent inégalées. Toutefois, la durée du conflit aidant, au bout de huit ans de guerre, Khomeini qui qualifiait cette guerre de « don divin », accepte le cessez-le-feu en 1988 en le qualifiant de « coupe de poison ».
La guerre terminée, Khomeini ordonne l'exécution des prisonniers politiques. En l'espace de trois mois, plusieurs milliers de prisonniers sont exécutés[18]. Le dauphin de Khomeini, l'ayatollah Montazeri proteste contre ce massacre, ce qui lui vaut la disgrâce et l'assignation à résidence.
Fatwa contre Salman Rushdie
En 1989, Khomeini décrète la mort de l'écrivain Salman Rushdie à travers une fatwa — « contrat » d’un montant de 1 million de dollars — qui accuse celui-ci de « blasphème » contre le prophète de l'islam Mahomet.
En mars 1989, fait unique dans sa vie, il reçoit à Qom une personnalité étrangère, le ministre des Affaires étrangères soviétique, Edouard Chevardnadze, qu'il qualifie de « messager de Gorbatchev ».
Mort
Enterrement de Khomeini, le 4 juin 1989.
Après onze jours passés à l'hôpital du fait d'une hémorragie interne, Khomeini meurt le 3 juin 1989. Ses obsèques réunissent une foule de plus d'un million d'Iraniens. Il est enterré dans un mausolée situé à côté du Behesht-e Zahra, le plus grand cimetière d'Iran, au sud-ouest de Téhéran.
Influences
Pour la chercheuse Sabrina Mervin, « les doctrines de Ruhollâh Khomeini […] s'inscrivent en partie dans la tradition des utopies islamiques passant par Farâbî, Ibn 'Arabî et Mollâ Sadrâ Shirâzi, elles-mêmes inspirées par le concept du sage vertueux qui gouverne la cité dans La République de Platon »[19].
Évoquant le choix du terme de République pour le régime qu'il met en place, le philosophe Anoush Ganjipour estime qu'« il ne comprenait certainement pas ce que voulait dire la République au sens moderne mais en revanche, […] dans ses oreilles sonnait immédiatement La République de Platon, les textes qu'il enseignait pendant toute sa vie »[20].