07/07/2025
Projet de nouvelle Constitution, une opportunité sociale à saisir, pas un simple changement juridique
Lorsqu’un pays ouvre le chantier constitutionnel, ce n’est jamais un acte banal. Ce n’est pas seulement une affaire de textes, de commissions ou d’articles à renuméroter. C’est une occasion rare de revisiter le socle sur lequel repose la République. En Guinée, ce débat a souvent été capté par des considérations politiciennes, notamment la durée de mandat, régime politique, équilibres institutionnels. Pourtant, ce qui est réellement en jeu dépasse ces querelles de sommet. Il s’agit de savoir ce que cette nouvelle Constitution changera concrètement dans la vie des citoyens. En d’autres termes, quels droits nouveaux, quelles garanties sociales, quels instruments de justice pour bâtir une société plus humaine, plus équitable, plus forte ?
Ce projet de nouvelle Constitution, s’il est pris au sérieux et débarrassé des lectures réductrices, offre une réelle opportunité de transformation sociale. Car une Constitution n’est pas qu’un texte juridique, c’est d’abord un contrat moral entre l’État et son peuple. C’est la promesse d’une société meilleure, ancrée dans les réalités de son temps. Et c’est justement pour cela que le peuple doit se mobiliser massivement pour voter OUI au référendum du 21 septembre prochain.
Cette nouvelle constitution garantit des droits sociaux fondamentaux, pour tous, sans distinction. L’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau potable, à un logement décent, à la protection sociale n’est plus un rêve lointain, mais un droit reconnu. Il s’agit désormais d’engagements fermes de l’État envers ses citoyens. Une femme enceinte de Kissidougou, un vieil ouvrier de Matam, un enfant de Mandiana ou un jeune diplômé de Labé auront enfin des recours clairs, inscrits dans la loi, si leurs droits sont bafoués. C’est une véritable révolution silencieuse.
Plus encore, la nouvelle Constitution consacre la dignité du travailleur guinéen. Dans un pays où plus de 80 % de l’économie repose sur l’informel, où les femmes vendent au marché sans protection, où les jeunes « débrouillent » sans couverture sociale, ce texte constitutionnalise le droit à un travail décent, à un salaire juste, à la sécurité, à la retraite. Ce n’est pas une promesse vague, c’est un engagement écrit. Pour la première fois, le travailleur guinéen, qu’il soit planteur à Forécariah, tailleur à Siguiri ou conducteur de taxi-moto à Coyah, devient un sujet de droit, respecté par la loi suprême.
L’égalité entre les sexes ne sera plus une phrase de discours. Elle devient une norme. La nouvelle Constitution brise les plafonds de verre, garantit aux femmes l’accès équitable à la terre, au crédit, à l’héritage, à la vie publique. Une fille née à Dabola doit avoir les mêmes chances qu’un garçon né à Dixinn. Cela, la nouvelle loi fondamentale l’impose. Elle contraint l’État à mettre en œuvre des politiques correctrices. Elle ouvre une ère de responsabilité partagée.
Autre progrès majeur, la reconnaissance des inégalités territoriales et l’obligation de les corriger. Trop longtemps, les régions de l’intérieur ont été les oubliées du développement. Désormais, l’État aura l’obligation d’assurer un accès équitable aux services sociaux dans toutes les préfectures, de Télimélé à Lola. Les zones rurales ne seront plus considérées comme des périphéries, mais comme des piliers de la nation. L’égalité des territoires devient un impératif constitutionnel.
Mais le vrai tournant de cette Constitution, c’est sa priorité donnée à la jeunesse. Dans un pays où 7 citoyens sur 10 ont moins de 35 ans, il était temps. Le texte affirme le droit à une éducation de qualité, à la formation professionnelle, à l’emploi, à l’expression citoyenne. Il crée les conditions pour que la jeunesse ne soit plus seulement une statistique, mais un acteur central du développement. Un jeune de Tombolia, de Kankan ou de Mali n’a plus à attendre qu’on parle en son nom. La nouvelle Constitution lui donne la parole, les outils et la place qu’il mérite.
Ce projet est donc bien plus qu’un changement juridique. Il est un changement de cap national. Il ouvre la voie à une Guinée plus équitable, plus inclusive, plus protectrice. Il appelle une nouvelle génération de citoyens à s’engager, à construire, à défendre leurs droits et à respecter leurs devoirs.
Il ne tient qu’à nous de transformer cette promesse en réalité. Pour cela, il faut voter OUI, massivement, clairement, dignement, le 21 septembre 2025. Voter OUI, ce n’est pas donner un chèque en blanc à un régime. C’est donner une voix forte à nos enfants, à nos aînés, à nos rêves. C’est dire haut et fort que nous croyons en une Guinée qui protège, qui élève, qui rassemble.
L’histoire nous regarde. La jeunesse nous écoute. L’avenir nous attend. Disons OUI, ensemble, à une Constitution qui parle enfin de nous.
________________________________________ Yakouba Deva Konaté
Citoyen engagé pour le développement national, Acteur du changement positif