22/07/2025
Un dimanche au cœur de la Renaissance africaine :
Plongée dans l’âme d’un continent en marche
Dakar le 20 juillet 2025/Par un dimanche ensoleillé à Dakar, j’ai eu l’occasion de visiter le Monument de la Renaissance africaine.
Ce monument impressionnant, perché sur les hauteurs de Ouakam, surplombe la ville et l’océan. C’est un symbole fort pour tout le continent africain.
Lors de cette visite, j’étais accompagné de mon ami Mamadou Saliou Barry, venu tout droit du Delaware, en partance pour Conakry.
À nos côtés se trouvait aussi Khadija Diallo, membre de la famille de Saliou.
Nous étions tous les trois curieux de découvrir ce lieu chargé d’histoire.
Pour commencer la visite, nous avons déboursé 9 000 francs CFA, soit 3 000 francs chacun.
Cette somme nous donnait accès à toutes les salles du monument, guidés par un homme passionné, qui connaissait parfaitement l’histoire et la signification de chaque espace.
La visite a débuté dans une salle vidéo où nous avons visionné un film sur la construction du monument. On y apprend que l’architecte sénégalais Pierre Goudiaby Atepa a conçu les plans, et que la statue a été construite par des ingénieurs venus de Corée du Sud.
C’est une œuvre immense : elle pèse 7 000 tonnes et mesure 52 mètres de haut, ce qui en fait la deuxième statue la plus grande du monde juste avant celle de la liberté de New York.
Ce monument a été inauguré le samedi 3 avril 2010 par Son Excellence Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, en présence des chefs d’État des pays suivants : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, les Comores, le Congo, le Gabon, la Gambie, la Guinée Équatoriale, le Libéria, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, la République populaire démocratique de Corée, la Sierra Leone, le Tchad, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe.
Cette cérémonie grandiose, à la veille du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal, symbolisait l’unité et la solidarité panafricaines autour des idéaux de renaissance et de progrès.
Ensuite, nous avons traversé un couloir qui raconte l’histoire douloureuse de la colonisation en Afrique. Des images, des objets et des témoignages y sont présentés avec respect et émotion.
Le sculpteur Djibril Goudiaby a réalisé une partie de cette exposition, divisée en deux sections : l’une dédiée à la mémoire de l’Afrique, l’autre à la famille sénégalaise.
En montant au premier étage, nous avons découvert des représentations de plusieurs peuples africains : les guerriers dogons du Mali, les Massaï, des figures d’Afrique du Sud, ainsi qu’un hommage à l’Égypte ancienne. Un peu plus loin, un espace rend hommage aux tirailleurs sénégalais qui ont combattu pendant les guerres mondiales.
On y retrouve aussi des figures importantes comme le Grand Serigne de Dakar, le chef de la communauté touareg du Niger ou encore le Moronaba du Burkina Faso. Un symbole fort rappelle aussi la traite négrière, pour ne jamais oublier ce passé.
Un espace entier est dédié aux communautés vivant au Sénégal. On y voit des représentations des Olofs âgés, des Bassaris, des Peuls du Fouta, mais aussi des éléments de la médecine traditionnelle et moderne. Une statue Diola attire l’attention : elle illustre la lutte contre l’infécondité. Un Mandingue joue de la kora, et les Sérères sont également représentés à travers des figures de leaders.
Au deuxième étage, nous avons visité le salon présidentiel. C’est ici que le président Abdoulaye Wade a accueilli, le 3 avril 2010, dix-neuf chefs d’État venus à Dakar pour l’inauguration du monument, à la veille de la célébration de l’indépendance du Sénégal. Dans cette salle, on peut voir les nombreux cadeaux offerts par ces dirigeants.
Un peu plus loin, dans la salle du trône, un hommage est rendu au président Abdoulaye Wade, qui est à l’origine de ce gigantesque monument. C’est lui qui a porté cette idée avec courage, dans le but de rendre fierté et dignité à toute l’Afrique.
Le monument représente une famille africaine : un père, une mère et leur enfant. Tous trois sortent symboliquement de la terre, tournés vers l’avenir. L’enfant montre le chemin du progrès. C’est une image puissante qui donne de l’espoir et invite à croire en l’avenir du continent.
En repartant, aux côtés de Mamadou et Khadija, je ressentais encore toute l’émotion de cette visite. Le Monument de la Renaissance africaine n’est pas seulement une statue : c’est un lieu de mémoire, de fierté, et une invitation à se reconnecter à nos racines pour mieux construire notre avenir.
Par Aboubacar SAKHO
Expert en Communication auprès du Haut-Commissariat de l’OMVS-Dakar