29/05/2024
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HAÏTI : CULTURE DE LA CITATION SANS FRONTIÈRES
EXTRAIT D'UNE LETTRE OUVERTE INÉDITE, ÉCRITE PAR GRÉGOIRE MIRBECK WROY ET ADRESSÉE, IL Y A QUELQUES ANNÉES, À LILIANE PIERRE-PAUL, JOURNALISTE
Sixième partie
"À l'occasion du Tremblement de terre du 12 Janvier 2010, que de Projets ont été approuvés. 87 projets d'une enveloppe de 3,2 milliards de dollars US. Quelque 1,7 milliard ont été décaissés... Un dixième des fonds promis par les États-Unis a été décaissé, soit 120 millions de dollars, a-t-on lu. "Onze milliards et demi de dollars sont promis par la communauté internationale à Haïti pour sa reconstruction." Nous sommes en 2018 : 8 ans après. - Regardons autour de nous !
Que sont devenus ces Haïtiens contestataires, bien dans leur peau, avec un moral et une dignité au beau fixe, qui avaient l'habitude de dire "non"?
Il y a de cela 50 ans, le camp des "oui" et le camp des "non" signifiaient quelque chose.
Les gouvernements, à part quelques violations systématiques des droits humains, à part quelques abus de pouvoir dont ils faisaient l'objet, n'avaient pas affiché d'un si grand mépris face aux recommandations citoyennes de la société. Ils prenaient très au sérieux les desiderata.
Aujourd'hui, on est réduits de bric et de broc avec des morceaux pris de tous côtés, à de simples plaignants dont l'écho imite la chorale de Milan, où le dieu en serment refuse de descendre. Ça, c'est de la littérature.
J'aurais voulu verser quelques gouttes de larmes afin d'évacuer les toxines de la douleur. Ça, c'est encore de la littérature.
Mais le jeu n'en valait pas la chandelle. Je crains par prudence, comme prudence est mère de sûreté, que mes larmes n'aillent pas alimenter les potins.
Heureusement, Liliane, vous étiez là au pays. C'est chaque jour et inlassablement, que vous informez, que vous éduquez, que vous faites école, que vous aidez tant de gens à vivre. Encore, toutes mes félicitations !
Moi aussi, vous m'aidez à vivre. Je vous suis, je vous écoute attentivement et avec beaucoup d'intérêt tous les après-midi 4 heures - 6 heures 40 (par extension), avant "Musi-Forum" de Ti Mèt. J'écoute, entre autres, Marvel DANDIN dans "Dim M a Diw". J'écoute "Pâle Poun Vanse", "Nou Tout Anndan", "Enterè Piblik", "Koneksyon", "Alternative". Je n'oublie pas "Parole de Femmes", qui est une émission d'éclairage. Un coup de projecteur sur "Moun Andikape Pa K a Pe", "Dantan Prezan", "Rencontre", "Piti Piti", "Zile Varyete"; "Idéal Tropic", "Media-Sports", "Vin Koute"; les émissions de musique espagnole, latino-américaine; "Kouman Nou Ye? E Kò a", "Fèy Papye Listwa" - avec Pitit Fèy, etc.
Au nom de la majorité active et très silencieuse, qui ne tolère pas tout, qui n'admet pas tout, qui n'espère pas tout, qui ne se conforme pas à tout, qui ne s'implique pas dans tout en minimisant les contrecoups, j'opte aujourd'hui encore pour l'Unité de la Famille Haïtienne à tous les échelons de la vie nationale.
J'opte pour une nation, un pays normal.
Un pays dont les filles et les fils s'unissent et s'harmonisent. Un pays revalorisé où l'inflation, où la décôte de la gourde et où la récession économique diminuent progressivement. Un pays dont la gestion globale est une gestion acceptable. Un pays où enfin la vision politique de l'actuel président de la République, en la personne de S.E.M. Jovenel MOÏSE, passe, non comme une étoile filante; mais s'apparente décidément à une réalité qui balaie l'Ancien système tautologique et titubant et qui laisse une république à genoux, les mains en l'air, cherchant son dieu là où il n'existe pas - pour l'implorer ensuite. Ça, c'est encore de la littérature !
À suivre
