22/10/2025
Les paysans de la plaine des Gonaïves lancent un appel urgent à l’État pour sauver la campagne de haricot
Réunis le vendredi 17 octobre 2025, les agriculteurs de la plaine des Gonaïves ont interpellé les autorités étatiques sur la nécessité de fournir des moyens adéquats pour le curage des canaux d’irrigation, la réparation de la passerelle de la Quinte et la remise en état des pompes à eau. Sans une intervention rapide, préviennent-ils, la campagne de haricot risque d’être compromise.
La plaine des Gonaïves, véritable grenier agricole des Gonaïves, traverse une période difficile. Les paysans réunis au sein du Mouvman Revolisyonè Peyi Plantè Plèn Gonayiv (MRPPPG) tirent la sonnette d’alarme face à la dégradation des infrastructures agricoles et au manque d’appui de l’État.
Lors d’une rencontre avec la presse tenue le vendredi 17 octobre 2025, plusieurs responsables d’organisations paysannes ont dressé un tableau sombre de la situation. Selon Joanème Compère, président du MRPPPG, « sou 32 ponp dlo ki enstale nan plèn nan, gen 10 ki tonbe an pàn nan men nou depi plizyè mwa». Une situation qui menace directement la campagne de haricot, culture essentielle pour la survie économique de centaines de familles.
M. Compère a également insisté sur la nécessité urgente de curer les canaux d’irrigation, devenus pratiquement inutilisables à cause de l’ensablement et du manque d’entretien. Il a en outre sollicité la réparation de la passerelle de la Quinte, infrastructure stratégique pour la circulation des produits agricoles.
De son côté, Obenson Cinéus, secrétaire général du MRPPPG, a dénoncé la « passivité de l’État » dans le renforcement du secteur agricole, en particulier dans la plaine des Gonaïves. Il estime que sans une politique publique forte en faveur des agriculteurs, l’Artibonite risque de perdre son statut de département moteur de la production nationale.
Même son de cloche du côté de Luc Rosemond, représentant du mouvement Koze Pèp, qui plaide pour le renforcement des moyens techniques et logistiques. Il réclame notamment la mise à disposition de machines agricoles, l’aménagement des routes agricoles et le nettoyage régulier des canaux d’irrigation afin de relancer efficacement la production locale.
Face à ces appels répétés, les paysans de la plaine des Gonaïves espèrent une réaction rapide et concrète des autorités centrales. Car, rappellent-ils, « sans agriculture, il n’y a pas de développement durable dans l’Artibonite ».
🖋 Tandans7