13/06/2025
[Haïti] : L’Hôpital universitaire de Mirebalais livré au pillage sous les yeux impuissants des autorités
Quelques jours seulement après la rencontre entre des représentants de la société civile de Mirebalais et le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, l’Hôpital universitaire de Mirebalais subit de lourdes pertes. Tandis que l’État a mobilisé des forces pour protéger la centrale hydroélectrique de Péligre, l’établissement hospitalier, lui, a été abandonné à son sort, sans aucune mesure de sécurité pour prévenir les actes de vandalisme et de pillage.
Un autre symbole national de service public s’effondre : l’Hôpital universitaire de Mirebalais (HUM) est en proie à un vaste pillage.
Selon des informations recoupées par plusieurs médias locaux, des hommes lourdement armés affiliés au groupe criminel « Viv Ansanm » saccagent les installations de ce centre hospitalier d’envergure internationale. Le bâtiment, vidé progressivement de ses équipements médicaux sophistiqués, est laissé sans protection malgré sa valeur stratégique et l’investissement de 16 millions de dollars américains qu’il représente.
Depuis le mois d’avril, l’HUM ne fonctionne plus. Les violences à répétition, les tirs nourris autour de Mirebalais, et l’occupation de plusieurs zones par les gangs ont forcé la suspension des services médicaux. Mais aucune mesure n’a été mise en place pour sécuriser les infrastructures hospitalières, ouvrant ainsi la voie au saccage de l’un des plus importants centres de soins du pays.
Inauguré en 2012 grâce à un partenariat entre l’ONG Partners In Health et l’État haïtien, l’HUM s’était imposé comme un modèle de référence, capable d’accueillir plus de 300 patients, avec des salles d’opération modernes, des cliniques spécialisées et des services rares dans le reste du pays, notamment pour les cas de malnutrition et le VIH.
Aujourd’hui, cette structure sanitaire emblématique s’ajoute à une longue liste de centres de santé mis à mal par l’insécurité. D’après des données disponibles, au moins 35 établissements médicaux ont été contraints de fermer leurs portes ces derniers mois, dont l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), également victime de pillages.
La situation est alarmante sur tout le territoire. À Port-au-Prince comme dans les communes de La Gonâve, de Cornillon, de Léogâne ou de Petit-Goâve, de nombreux centres de santé tournent au ralenti, quand ils ne sont pas fermés. Manque de personnel, absence de sécurité, coupures d’électricité, ruptures de stock en médicaments : les obstacles s’accumulent tandis que l’État peine à restaurer un minimum de fonctionnement.
Pendant ce temps, la population, privée de soins, continue de payer le prix fort d’une crise sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver.