18/07/2025
Quand l’Ambassade américaine nous prend pour des canards sauvages
Dans un énième communiqué, les autorités américaines annoncent une prime colossale en échange d’informations menant à la capture de Joseph Wilson, alias Lanmò San Jou, chef du gang 400 Mawozo et membre actif de l’organisation terroriste désignée Viv Ansanm.
Ce qui choque, ce n’est pas la récompense elle-même, mais l’hypocrisie qu’elle dégage. Car Lanmò San Jou n’est pas un fantôme. L’homme s’affiche régulièrement sur les réseaux sociaux. Il parade en armes, distribue de l’argent à la foule, parfois à visage découvert, comme récemment à Thomazeau, non loin de Croix-des-Bouquets. Ses vidéos, souvent relayées sur TikTok, sont à peine voilées d’une mise en scène de Robin des Bois des bidonvilles.
Alors, comment expliquer que les services de renseignement américains, capables de localiser Ben Laden au fin fond du Pakistan, soient soudainement aveugles en Haïti ?
Plus troublant encore : un ancien ambassadeur américain a reconnu, sans gêne, avoir été en contact régulier avec Vitelhomme Innocent, un autre chef de gang haïtien pour lequel Washington a également promis des récompenses faramineuses. Cherchez l’erreur.
Est-ce un jeu d’ombres ? Une pièce de théâtre diplomatique ?
Ou devons-nous comprendre que certains criminels sont utiles jusqu’à ce qu’ils deviennent gênants ?
Dans l’avis du FBI, on nous met en garde : « Ne vous laissez pas tromper. Cet individu n’est pas un bienfaiteur, mais un fugitif recherché pour enlèvements, meurtres, extorsions et terrorisme ».
Le problème, ce n’est pas qu’on le dise. Le problème, c’est qu’on fasse semblant de le chercher.
Elizé Pierre
18/07/2025