31/07/2025
*Le 30 juillet, journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains, est illustré par la sculpture * Marron inconnu *, une œuvre d'art qui met en lumière l'importance de cette journée.*
L'année 1518 marque le début de la traite négrière transatlantique sous l'autorité de Charles Quint. Entre 1750 et 1790, de nombreux hommes pacifiques venus d'Afrique équatoriale furent arrachés à leurs tribus et séparés de leurs familles, enfants et amis, puis transportés par navire jusqu'à la colonie de Saint-Domingue. Ils ne savaient pas qu'on les conduisait sur un autre continent, une terre où ils allaient être sacrifiés, torturés et déshumanisés. Ils partaient sans horizon, comme du bétail, et ne savaient pas qu'ils ne reverraient jamais l'Afrique.
Ils avaient leurs propres croyances, leurs mœurs, leur culture et leurs sciences. Ils venaient de partout : du Togo, du Bénin, du Congo, et ils avaient tous un avenir qui s'est brisé, d'abord sur la mer et par la suite dans les champs de plantations. Mais ce n'était pas le cas pour tous, car l'avenir de cet esclave congolais, nommé François Mackendal, s'éteignait le 20 janvier 1758, mais allait conduire au soulèvement de 1791, 13 ans plus t**d, à l'indépendance de la première nation noire libre et indépendante.
Des années plus t**d, l'architecte et sculpteur haïtien Albert Mangonès a décidé d'immortaliser ce précurseur, symbole de la résistance et de la dignité humaine. Le 22 septembre 1967, il a réalisé une sculpture en bronze baptisée **« Marron inconnu »** en mémoire de tous ces braves hommes qui ont combattu pour la liberté et contre la traite des êtres humains.
Cette sculpture de 2,40 mètres de hauteur et de 3,60 mètres de longueur est l'œuvre de mois de sacrifice, de patience et de souvenir de cet homme légendaire qui a façonné des générations. Elle représente en bronze un homme noir, presque nu, fuyant l'esclavage, le torse cambré, la jambe opposée tendue vers l'arrière et une chaîne brisée à la cheville gauche. Il tient une conque à ses lèvres avec sa main gauche, la tête inclinée vers le ciel pour la souffler, et l'autre main tient une machette au sol.
Cette réalisation, qui se trouve au Champ de Mars, en plein cœur de la capitale d'Haïti, est un symbole historique des combats menés par ce peuple pour mettre fin à l'ordre colonial de l'époque, fondé sur l'esclavage, le racisme et l'exploitation dans tous les domaines. C'est une œuvre immobile, qui n'a ni cris ni expressions, mais en la regardant, on ressent immédiatement le poids des douleurs, des souffrances et des maltraitances subies par les esclaves dans la colonie.
De nos jours, la traite des êtres humains reste encore une menace pour l'humanité malgré les différents accords et les avancées de l'ONU. Toutefois, il faut noter qu'il n'y a plus de code noir ni de système esclavagiste, mais ceux-ci ont pris d'autres formes. D'après les derniers rapports de l'ONU, chaque année, le nombre de victimes augmente, comme en témoigne le fait qu'entre 2020 et 2023, plus de 200 000 victimes ont été détectées dans le monde à travers le travail forcé, l'exploitation sexuelle, la corruption, etc.
Aujourd'hui est la journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains. La statue marron inconnue est l'une des preuves qui nous font prendre conscience de l'importance de cette date et de son utilité dans la lutte pour la dignité humaine.
« Car parfois, l'art n'est pas seulement une simple technique, mais c'est une technique qui peut transpercer l'âme, éveiller notre conscience et immortaliser le passé à travers une mémoire qui ne s'oxyde pas. »
*Auteur : Wally Marc*
Sources d'informations : Récit de Moreau de Saint Méry.
Rafael Lucas- Makandal : personnage historique.
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Gaël Faye * chanson tôt le matin*.
Alejandro Carpentier dans * le Royaume de ce monde*.
Ayiti- Vaudou lakay.
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