26/06/2025
Seynabou et les Trois Marches du Baobab Sacré
Conte mathématique de l’Empire Wolof – 12ᵉ théorème de Djehouty
Par Dodji Mahouignito Djehouty Olou
Voici un conte mathématique destiné aux enfants de maternelle, inspiré du 12ᵉ théorème de Djehouty, et situé dans le prestigieux et poétique Empire Wolof, célèbre pour ses traditions orales, ses ngoyaan (devinettes), et son esprit d’équilibre dans la nature et les nombres.
Dans le grand village de Ndiadiane, au cœur de l’Empire Wolof, se dressait un baobab si ancien que les anciens disaient qu’il gardait la mémoire des étoiles. Chaque année, à la saison des pluies, les enfants du village devaient gravir ses trois marches invisibles pour que l’eau tombe sur les champs.
Mais cette année, les marches restaient silencieuses. Aucun enfant ne parvenait à les faire briller.
La grande matriarche du village, Yaay Penda, dit :
— Seule une enfant qui comprend le secret du chiffre 6 et le poids du juste équilibre pourra réveiller les marches du baobab. Que vienne celle ou celui qui entend le souffle des nombres !
S’avança alors Seynabou, une petite fille au regard vif, toujours curieuse, qui aimait écouter les oiseaux compter les graines du mil.
Yaay Penda lui demanda :
— Peux-tu nous montrer comment 9 × 6 peut faire fleurir l’arbre ?
Seynabou sourit, et dessina sur le sable deux cercles :
🔶 Le Don : 9 + 6 = 15
🔷 Le Retrait : 9 – 6 = 3
Puis, avec un bâton de bois rouge, elle traça une spirale à trois branches autour du baobab et dit :
— Selon le 12ᵉ théorème de Djehouty, il faut répéter trois fois la somme du don et du retrait.
Donc :
(15 + 3) + (15 + 3) + (15 + 3) = 18 + 18 + 18 = 54
Seynabou s’agenouilla et chanta :
🎵
Quinze, c’est la lumière du partage,
Trois, c’est l’ombre qu’il faut reconnaître,
Je les unis, non pas une, mais trois fois.
Baobab, réveille-toi !
🎵
À chaque répétition, une marche invisible apparut sous ses pieds. Quand la troisième marche se révéla, un tonnerre doux éclata dans le ciel. Les feuilles du baobab frémirent, et les nuages se mirent à danser au-dessus des champs.
La pluie tomba. Les femmes levèrent les bras. Les griots entonnèrent :
— Seynabou a gravé la sagesse du chiffre six dans le ciel du Djolof. Elle a vu que pour grandir, il faut comprendre, soustraire, additionner, et recommencer.
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🌿 Morale du conte :
Le 12ᵉ théorème de Djehouty enseigne que multiplier par 6,
C’est trois fois unir le plus, le moins, et l’équilibre.
C’est comme monter un escalier sacré : pas à pas, mais en rythme.
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Illustration de Seynabou devant le baobab, avec les trois marches brillantes, les chiffres 15, 3 et 54 dans le ciel, et la pluie tombant doucement sur le sable rouge