14/04/2025
Partie 2: Derrière ce que vous voyez aujourd’hui, il y a une histoire de courage, de résilience… et de passion.
Après avoir obtenu mon bac à la quatrième tentative, je pensais avoir franchi une étape importante. Mais le plus dur était encore à venir.
À ce moment-là, j’étais déjà mariée depuis 2016. Je poursuivais mes études universitaires en journalisme et communication, tout en élevant ma première fille. Je jonglais entre les cours, les couches, les repas, les révisions… Je vivais à mille à l’heure, mais je n’ai jamais songé à baisser les bras. J’avais une vision claire, un rêve bien ancré.
À l’université, j’étais curieuse, passionnée et déterminée. Mes exposés étaient poussés, mes recherches sérieuses, mes prises de parole assumées. Et c’est cette attitude qui m’a permis d’attirer l’attention de l’administration, qui m’a recommandé auprès d’un de nos professeurs – rédacteur en chef dans un média – pour décrocher mon tout premier stage.
Je faisais le stage de 8h à 16h, puis j’enchaînais avec les cours du soir de 17h à 20h. Et entre-temps, je devais m’occuper de ma fille et de mon foyer. C’était intense, parfois même épuisant. Mais je savais ce que je voulais, alors je me suis accrochée.
J’ai enchaîné plusieurs stages, y compris à la télé de notre université, par passion mais aussi par volonté de me rendre utile. Je voulais toucher à tout, comprendre les rouages du métier. J’ai appris sur le terrain, je me suis auto-formée à la photographie, au montage, à la conception audiovisuelle. Personne ne m’a tenue par la main. C’est la passion et la détermination qui m’ont guidée.
Puis, en 2020, mon cursus universitaire touche à sa fin. Je suis prête, armée de compétences, d’expériences et de volonté. Mais trouver un emploi n’a pas été facile. Alors, pour ne pas rester inactive, je me suis lancée dans la restauration en ligne. Je préparais tous types de plats que je livrais. Ce n’était pas mon domaine, mais j’y mettais du cœur, du sérieux, du professionnalisme.
Un matin, alors que je m’activais dans mes livraisons, je reçois un message du magazine RH pour lequel j’écrivais en tant qu’éditorialiste. Ils m’informent qu’une agence de communication recherche un profil comme le mien. Je passe l’entretien, et le promoteur reconnaît tout de suite mon potentiel. C’est ainsi que j’intègre cette agence comme Journaliste Reporter d’Images (JRI), sur leur Web TV.
Ce poste a été un véritable tournant pour moi. J’ai énormément appris : sur le terrain, en salle de montage, en rédaction, en animation d’émissions. Je voulais toujours être au cœur de l’action. Je couvrais des événements, je rencontrais des personnalités, j’ai même eu la chance de travailler sur des missions aux côtés de ministres, de côtoyer des milieux institutionnels, d’entrer au palais présidentiel. Ce métier me faisait vibrer. Cette agence m’a permis de révéler tout mon potentiel. Elle m’a formée, forgée, transformée.
Mais après un an et trois mois de service, des bouleversements internes ont entraîné un chômage technique. Une fois de plus, je me suis retrouvée face à moi-même, avec des responsabilités, des charges, mais sans emploi fixe.
Alors, fidèle à ma logique de ne jamais rester les bras croisés, je me suis lancée dans la vente de vêtements de friperie en ligne. Je triais, je repassais, j’emballais soigneusement chaque pièce, que je vendais via les réseaux sociaux. Encore une fois, ce n’était pas une passion, mais une nécessité. Et j’ai su la transformer en opportunité.
C’est au cours de cette période, lors d’une simple discussion sous un manguier, dans un restaurant de la place, qu’un ami me lance :
« Mais Fatoumata, pourquoi tu ne crées pas ta propre agence de communication ? Tu es talentueuse, tu es polyvalente, tu as tout ce qu’il faut. »
Et ce jour-là… quelque chose s’est déclenché en moi.
(À suivre dans la Partie 3 : la naissance de mon aventure entrepreneuriale.)