22/07/2025
Ceci est devenu cela sur la rue marchande de Tombouctou, la rue 312, celle qui relie le grand marché (yobou ber) au nouveau marché (yoobou taawo).
Nous assistons impuissants ou complices à la bétonisation de Tombouctou, véritable blessure à l'architecture de terre avec l'alhor et la terre de Bourem.
Je vous avais dit que dans la ville de Paris, personne ne peut changer même la couleur de la façade de sa maison sans s'en référer à la mairie, je vous avais aussi dit que des architectes sénégalais sont en train de travailler à remplacer les briques en béton par des briques en terre, j'avais dit aussi...mais tout cela c'est comme de l'eau qui coule sur la carapace d'une tortue.
L'autre fait bizarre c'est utiliser des portes en fer sur lesquelles on peint des motifs de portes ouvragées cloutées ALGALOUM et ceci existe même au niveau du très célèbre IHERI-ABT, intolérable, inadmissible. Mais tout est question de vigilance et de fermeté.
Quand les locaux de la nouvelle direction de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture de Tombouctou ont été achevés, il n'y avait que des portes en fer, le Directeur de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture de l'époque, mon grand frère Boubacar Mahalmadane Touré a refusé de réceptionner avec autant de portes en fers alors que des efforts ont été faits pour intégrer l'alhor dans l'architecture. Pour lui les portes ouvragées ALGALOUM avaient toute leur place ici. Sa fermeté et son intransigeance ont payé. Il est très mal seyant d'imiter le cri de la chèvre en sa présence, mais ne vous en faites pas avec des gens qu'on "met en garde d'enfanter de gros bébés et qui donnent naissance à des éléphanteaux".
Nous crions fort que Tombouctou ne mérite pas ça mais nous ne faisons rien pour changer, changer de comportement et d'attitude avant de vouloir changer les choses. C'est d'ailleurs une remarque très pertinente que mon neveu Askia a faite et qui a fâché, c'est que les protestations, condamnations et autres incartades dans le très bon français sur les comptes whatsapp ne payent pas sans des actions concrètes sur le terrain. Nulle association, quel que soit son engagement ne peut arriver à un résultat sur l'enflammée toile, il faut affronter la rudesse du terrain.
Mohamed Ibrahim l'ancien maire, quoi qu'on lui reproche, a fait oeuvre utile sans tambours ni trompettes au cours du Maouloud en assurant l'assainissement de l'artère du Kalémé, on peut dire qu'il a commencé par balayer devant sa porte. La démission a atteint un tel niveau que des chiens se promènent entre les fidèles à la place sankoré cadi al akib (peut - être qu'eux aussi sont fidèles ) attendant la prière sans être inquiétés, des hommes murs urinent aux alentours de la mosquée pendant que les toilettes sont ouvertes sans être interpellés par un muezzin ou un quelconque membre du comité de gestion. Les choses ont vraiment changé à Tombouctou où, à une certaine époque, celui qui satisfaisait le petit besoin dans la rue perdait sa qualité de témoin devant le cadi. En certains endroits il est bien écrit "défense d'uriner 1000 francs ou 5000 francs" mais sans conséquence. J'ai vu à Abidjan inscrit sur un mur : "Si tu es mouton il faut uriner ici". La mairie doit penser à une vaste opération - urinoir, mais j'oubliais que les mauvaises langues disent que Tombouctou n'a pas de mère (maire), elle a un père, le gouverneur.
Pourtant il y a de bons exemples au sein de la médina d'hommes comme les mahamoudou sékou baber, bania attaher, alpha ismaïl cissé dit baba alpha, sidi yahia Himahou et bien d'autres qui ont reconstruit en béton en recouvrant entièrement en alhor, que c'est beau ! Elles valorisent aussi les portes cloutées, Algalum - ganbu. Nous y reviendrons.