07/11/2025
CMA-CGM et le Mali : de la suspension annoncée à la continuité d’un engagement sous tension
Au lendemain d’une annonce de suspension temporaire de ses services routiers vers le Mali, le groupe CMA-CGM, géant mondial du transport maritime, a finalement choisi la voie du dialogue et de la continuité. Entre impératifs sécuritaires, pénurie de carburant et exigences contractuelles, l’épisode met en lumière la fragilité logistique d’un pays enclavé et la responsabilité partagée entre acteurs publics et privés pour maintenir le commerce vivant. Une leçon à la fois juridique et stratégique sur la dépendance des États africains à leurs corridors d’approvisionnement.
I. Une annonce qui a semé le doute
Le 4 novembre 2025, le groupe CMA-CGM, acteur majeur du transport maritime mondial, a annoncé la suspension temporaire de ses services routiers vers le Mali, invoquant des risques sécuritaires accrus sur les corridors terrestres et une pénurie de carburant affectant la logistique intérieure du pays. Cette décision, relayée par plusieurs canaux de communication du groupe, concernait l’ensemble des corridors reliant le Mali aux ports d’Abidjan, de Dakar, de Tema et de Conakry. Pour un pays enclavé dont plus de 90 % du commerce extérieur dépend de ces axes, la nouvelle a immédiatement suscité inquiétude et réactions au sein des milieux économiques et institutionnels maliens.
II. La réaction rapide des autorités maliennes
Face à l’onde de choc provoquée par cette annonce, le ministère malien des Transports et des Infrastructures a convoqué, dès le 6 novembre 2025, une réunion d’urgence avec les représentants de CMA-CGM et des principaux opérateurs logistiques. À l’issue de cette concertation, le groupe français a finalement revu sa position. Dans un communiqué rectificatif, il a précisé qu’il maintenait ses opérations vers le Mali, y compris le transport terrestre, tout en reconnaissant des conditions logistiques difficiles, des délais allongés .