18/10/2025
𝐅𝐄𝐌𝐀𝐅𝐎𝐎𝐓 : 𝐕𝐞𝐫𝐬 𝐮𝐧 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐡𝐨𝐥𝐝-𝐮𝐩 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐨𝐫𝐚𝐥 ?
𝑳𝒂 𝑭é𝒅é𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒎𝒂𝒍𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒅𝒆 𝒇𝒐𝒐𝒕𝒃𝒂𝒍𝒍 (𝑭𝑬𝑴𝑨𝑭𝑶𝑶𝑻) 𝒓𝒆𝒑𝒍𝒐𝒏𝒈𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒛𝒐𝒏𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒖𝒓𝒃𝒖𝒍𝒆𝒏𝒄𝒆 𝒊𝒏𝒔𝒕𝒊𝒕𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍𝒍𝒆. 𝑨𝒍𝒐𝒓𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆 𝒎𝒂𝒏𝒅𝒂𝒕 𝒅𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒊𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒐𝒓𝒂𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒎𝒊è𝒓𝒆 𝒊𝒏𝒔𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒆𝒕 𝒅’𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍 𝒂 𝒐𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒆𝒍𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒓𝒊𝒔 𝒇𝒊𝒏 𝒍𝒆 16 𝒐𝒄𝒕𝒐𝒃𝒓𝒆 2025, 𝒍𝒆 𝑪𝒐𝒎𝒊𝒕é 𝒆𝒙é𝒄𝒖𝒕𝒊𝒇, à 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒍𝒂 𝒅é𝒄𝒊𝒔𝒊𝒐𝒏 𝑵°004/2025-2026/𝑪𝑬-𝑭𝑬𝑴𝑨𝑭𝑶𝑶𝑻, 𝒂 𝒑𝒓𝒐𝒄é𝒅é à 𝒍𝒂 𝒎𝒊𝒔𝒆 𝒆𝒏 𝒑𝒍𝒂𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒊𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒐𝒓𝒂𝒍𝒆𝒔 𝒂𝒅 𝒉𝒐𝒄 𝒍𝒆 𝒗𝒆𝒏𝒅𝒓𝒆𝒅𝒊 17 𝒐𝒄𝒕𝒐𝒃𝒓𝒆 2025. 𝑼𝒏𝒆 𝒅é𝒄𝒊𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒒𝒖𝒊 𝒔𝒐𝒖𝒍è𝒗𝒆 𝒅𝒆 𝒗𝒊𝒗𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒆𝒔𝒕𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒎𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒅𝒖 𝒇𝒐𝒐𝒕𝒃𝒂𝒍𝒍 𝒎𝒂𝒍𝒊𝒆𝒏, 𝒑𝒍𝒖𝒔𝒊𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒂𝒄𝒕𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒅é𝒏𝒐𝒏ç𝒂𝒏𝒕 𝒖𝒏 « 𝒉𝒐𝒍𝒅-𝒖𝒑 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒐𝒓𝒂𝒍 » 𝒆𝒏 𝒑𝒓é𝒑𝒂𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏.
𝐔𝐧 𝐯𝐢𝐝𝐞 𝐣𝐮𝐫𝐢𝐝𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐦𝐚𝐥 𝐜𝐨𝐦𝐛𝐥é 𝐞𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩é𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝é𝐭𝐨𝐮𝐫𝐧é𝐞
En théorie, le Comité exécutif dit vouloir combler un vide juridique qu’il volontairement crée à travers son refus de convoquer dans le délai l’assemblée devant permettre le renouvellement des commissions électorales. En pratique, il viole les textes mêmes de la FEMAFOOT. Le Code électoral, en son article C.2.1, stipule clairement que les membres des commissions électorales sont élus par l’Assemblée générale, sur proposition du Comité exécutif et/ou des membres, pour un mandat de quatre ans.
Autrement dit, ces commissions ne peuvent en aucun cas être nommées unilatéralement par le Comité exécutif.
Certes, l’article 67 des statuts de la FEMAFOOT autorise le Comité exécutif à créer des commissions ad hoc, mais uniquement pour des fonctions techniques ou temporaires relevant de sa compétence. Or, les commissions électorales sont des organes indépendants, régis par le Code électoral, et non subordonnés au Comité exécutif.
En créant ces structures ad hoc pour superviser le processus électoral prévu le 15 novembre 2025, le Comité exécutif s’octroie donc un pouvoir que les statuts ne lui reconnaissent pas.
𝐔𝐧𝐞 𝐦𝐚𝐧œ𝐮𝐯𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫ô𝐥𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 ?
Selon plusieurs membres de la FEMAFOOT, cette nomination serait motivée par la volonté du Comité exécutif de reconduire illégalement les anciens membres des commissions, dont le mandat est arrivé à terme. Une stratégie qui viserait à maintenir sous contrôle le processus électoral et écarter les candidatures jugées hostiles à l’équipe dirigeante actuelle.
Pourtant, le Code électoral, dans son article C.2.3, est sans ambiguïté : « Les membres de la Commission électorale ne peuvent être élus que pour un mandat unique de quatre ans. »
Cette disposition exclut donc toute possibilité de reconduction, même si l’article 70.2 des nouveaux statuts permet théoriquement la réélection de certaines commissions indépendantes. En l’espèce, cette clause ne s’applique pas aux commissions électorales, dont le fonctionnement est strictement encadré par le Code électoral.
Face à cette situation, certains membres influents du football malien ont publiquement dénoncé une violation flagrante des textes. A l’exemple de Sékou Diégo KEITA ancien vice-président de la FEMAFOOT et Président de Lafia Club de Bamako (LCBA).
« Nous rejetons carrément ces commissions électorales ad hoc, illégitimes et infondées. Leur mise en place unilatérale transgresse toutes les dispositions statutaires et réglementaires », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Le vice-président ferait mieux d’apprendre les textes du football plutôt que de ridiculiser encore notre institution. »
Le Comité exécutif justifie sa démarche en s’appuyant sur une ancienne décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), mais cette référence, selon plusieurs observateurs, démontre surtout son manque de rigueur juridique.
L’épisode n’est pas sans rappeler la période du Comité de normalisation, lorsque des commissions électorales avaient également été installées de manière exceptionnelle, contre les recommandations de la FIFA, qui avait alors insisté sur la nécessité de préserver l’indépendance institutionnelle de ces organes.
𝐃𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐢𝐬é𝐞𝐬
Depuis plusieurs années, la FEMAFOOT est minée par des conflits électoraux récurrents, souvent liés à la manipulation des commissions électorales. Celles-ci interviennent à tous les niveaux, ligues régionales, districts, sous-districts, football professionnel et féminin et sont devenues, selon plusieurs acteurs, l’arme favorite du Comité exécutif pour neutraliser les opposants.
Le Code électoral de 2021 prévoyait la création de commissions électorales locales dans chaque ligue. Quatre ans plus t**d, aucune n’a été installée. Pire, la Ligue de Ségou, dirigée à l’époque par Mamadou Sow, avait tenté de s’y conformer, avant de se heurter à un refus injustifié du Comité exécutif à travers la commission électorale de première instance.
𝐔𝐧 𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 à 𝐥𝐚 𝐭𝐮𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞
Face à cette nouvelle crise institutionnelle, nombreux sont ceux qui appellent le ministère des Sports à intervenir pour faire respecter les textes.
« L’objectif des dirigeants ne doit pas être de se maintenir au pouvoir à tout prix, mais de redonner espoir au football malien », rappellent plusieurs observateurs.
Car derrière cette bataille juridique se joue l’avenir d’un football malien gangrené par la mauvaise gouvernance, incapable depuis des décennies d’atteindre les grandes compétitions mondiales, non pas par manque de talents, mais par excès de manœuvres politiques.
En résumé, la création des commissions électorales ad hoc par le Comité exécutif de la FEMAFOOT apparaît comme une violation manifeste des textes et une tentative de contrôle du processus électoral. Une nouvelle crise qui risque encore de plomber la crédibilité du football malien, à moins que la tutelle ne réagisse pour rétablir l’ordre statutaire.
Le Buteur