Journal L'Aube

Journal L'Aube Journal d'information générale

14/07/2025

CRÉATION DE LA COUR PÉNALE DU SAHEL
Nouvelle ère judiciaire dans l'espace AES
Dans une dynamique d'harmonisation de leurs juridictions au sein de l'espace, les pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) ont annoncé la création officielle de la Cour pénale et des droits humains du Sahel (CPS-DH). Basée à Bamako, cette instance régionale ambitionne de juger les infractions les plus graves, allant des crimes de guerre aux violations systématiques des droits humains, en passant par les actes de terrorisme et crimes contre l'humanité.
Cette initiative illustre la volonté politique affirmée de l’AES de lutter contre l'impunité et de répondre aux défis judiciaires liés aux conflits et aux violences transfrontalières qui affectent durablement la région sahélienne. Face à l'insuffisance des mécanismes nationaux et internationaux pour répondre aux drames vécus localement, les trois États choisissent la voie de la souveraineté judiciaire collective.
La CPS-DH est pensée comme un levier d'harmonisation des systèmes juridiques dans l'espace AES et comme un outil de réparation et de prévention face aux crises sécuritaires. Elle s'inspire en partie du modèle des juridictions pénales internationales, tout en étant adaptée aux réalités sociopolitiques du Sahel.
La Cour sera appuyée par un centre pénitentiaire de haute sécurité adapté au traitement des détenus à profil sensible ; une base de données judiciaire partagée, permettant une traçabilité procédures et des décisions ; une plateforme numérique d'échange d'informations, garantissant une coopération fluide entre les institutions judiciaires des trois pays.
Ce dispositif vise à assurer transparence, efficacité et indépendance dans les enquêtes et les jugements.
Dans un contexte où lAES affirme de plus en plus sa vision souveraine de la gouvernance et de la justice, la création de la CPS-DH sonne comme un signal fort envoyé aux partenaires régionaux et mondiaux : celui dun Sahel qui prend en main son destin judiciaire.
Elle pourrait également devenir un modèle pour d'autres regroupements régionaux africains, dans la perspective de renforcer la sécurité juridique, lutter contre les violences endémiques et restaurer la confiance des populations dans leurs institutions.
La Rédaction

14/07/2025

AUGMENTATIONS SALARIALES DANS LE CADRE DU PACTE SOCIAL
Décryptage d'un engagement tenu par le gouvernement
Le Conseil des Ministres du 9 juillet 2025 a marqué une étape significative dans l'application du "Pacte de Stabilité sociale et de Croissance au Mali". Le gouvernement a donc entériné des mesures de revalorisation salariale, s'inscrivant directement dans les engagements pris avec les partenaires sociaux en août 2023. Un décryptage s'impose pour comprendre la portée de ces décisions au regard de ce cadre stratégique de dialogue social.
Ledit pacte signé le 25 août 2023 entre le gouvernement malien, les organisations syndicales et le patronat, appelé Pacte de Stabilité sociale et de Croissance, a été conçu comme une feuille de route pour apaiser les tensions sociales et stimuler la croissance économique. Dans un Mali confronté à des défis sécuritaires et sociaux persistants, ce pacte est un cadre fondateur visant à créer un climat social apaisé propice à l'émergence économique ; à renforcer le dialogue social entre l'État, les syndicats et les employeurs ; à améliorer les conditions de travail et de rémunération dans la fonction publique et le secteur privé ; et enfin, à soutenir la transformation structurelle de l'économie malienne.
Structuré en 7 chapitres thématiques, il détaille 60 domaines d'engagement et 125 activités programmées sur la période 2023-2027. Ce cadre ambitieux s'inspire des recommandations issues de la Conférence sociale d'octobre 2022 et des Assises nationales de la Refondation. Parmi ses engagements clés figurent l'extinction des procès-verbaux de conciliation en souffrance avec les syndicats, l'organisation des élections professionnelles, l'adoption d'une politique salariale équitable et la mise en place d'un cadre permanent de concertation bipartite.

Les avancées actées par le Conseil des Ministres du 9 Juillet
Conformément aux dispositions du pacte, le Conseil des Ministres du 9 juillet a validé des mesures concrètes de revalorisation des salaires. Il s'agit notamment d'une majoration progressive du point dindice, échelonnée comme suit : 5,5% en 2026 et 5,5% en 2028, puis 6,5% en 2030.
L'incidence financière de ces augmentations est estimée à plus de 103 milliards de FCFA, un investissement significatif de la part de l'État pour honorer ses engagements.
Pour le gouvernement, ces mesures devraient se traduire par une réduction notable des mouvements de grève dans les services publics, contribuant ainsi à une meilleure continuité et qualité des services offerts aux citoyens.
Malgré cette avancée salariale, l'application du pacte n'est pas exempte de défis et de critiques. Certains syndicats dénoncent encore des retards dans la mise en uvre de certaines mesures et des violations de la liberté syndicale. Des tensions persistent, et des mouvements sociaux continuent d'éclater, notamment dans les secteurs sensibles de la santé et de l'enseignement.
Le bilan dressé par les organisations syndicales reste mitigé. Elles estiment que les bénéfices du pacte profitent davantage aux pouvoirs publics, en termes de stabilité sociale, qu'aux travailleurs eux-mêmes, qui attendent une amélioration plus tangible de leurs conditions de vie. Des défis qui restent encore à relever dans la perspective d'un bilan amélioré.
En somme, le Pacte de Stabilité sociale et de Croissance demeure un outil essentiel de gouvernance sociale et un levier potentiel de développement économique pour le Mali. Les récentes décisions du Conseil des Ministres témoignent de la volonté de l'État d'honorer ses engagements, mais la pleine réussite du pacte dépendra de sa mise en uvre intégrale, de la résolution des points de friction restants et d'un dialogue social continu et sincère.
La Rédaction

14/07/2025

LA TRANSITION FACE AUX DEFIS DE L'HEURE
La Charte révisée et ses enjeux !
Le 8 juillet 2025, le Mali a adopté la Loi n°2025-029, révisant en profondeur sa Charte de la Transition. Ce texte, présenté comme un prolongement de la Constitution de 2023, cristallise les espoirs de refondation mais suscite également des frémissements juridiques et politiques. À l'heure où certains ex-partis contestent leur exclusion devant la justice, le Général d'Armée, Assimi Goïta, Chef de l'État a promulgué la loi, le 10 juillet 2025. La Transition s'est relancée. Analyse !
Ladite réforme s'appuie sur la Constitution du 22 juillet 2023, à laquelle elle réaffirme son attachement intégral. En cas de contradiction, la Constitution prévaut (article 25) et la Cour constitutionnelle est désignée comme arbitre. Cette hiérarchie juridique garantit un cadre légal renforcé, assurant la légitimité du processus de transition quel qu'en soit le scénario qui pourrait résulter dans ce délai avant expiration programmée.

Ancrage constitutionnel et légitimité politique
Fruit des Assises nationales de décembre 2021 et de la consultation populaire d'avril 2025, cette révision s'appuie sur les aspirations des Forces vives de la Nation. Elle acquiert ainsi une portée démocratique en intégrant les voix des militaires, de la société civile, des autorités traditionnelles et de la diaspora malienne.
La Charte révisée enrichit les valeurs constitutionnelles en insistant sur la probité, la transparence, la tolérance, la réconciliation et l'esprit de consensus.
Elle définit également des missions stratégiques pour la Transition comme : la sécurisation du territoire ; la refondation de l’État ; les réformes électorales et administratives ; le Pacte de stabilité sociale ; la refonte de l'éducation ; l'organisation des élections générales.

Prolongation présidentielle et controverse électorale
Une disposition phare de la loi (article 4) autorise le Président de la Transition à exercer ses fonctions pour cinq ans, renouvelables autant de fois que nécessaire, jusqu'à la pacification du pays. Ce mandat peut être raccourci si les conditions d'une élection présidentielle transparente sont réunies.
L'article 9 rend le Président éligible à l'élection présidentielle et aux élections générales de fin de Transition une ouverture vivement débattue.

Gouvernement et CNT: compétence et inclusion
Le Gouvernement, dirigé par un Premier ministre nommé par le Président, est soumis à des critères stricts de moralité et de compétence (article 12). Tous ses membres sont aussi éligibles aux élections.
Le Conseil national de Transition (article 13), avec ses 147 membres, représente une pluralité dacteurs : Forces Armées, société civile, syndicats, confessions religieuses, ordres professionnels, autorités traditionnelles, diaspora, personnes ressources diverses Il incarne une volonté dinclusion politique, bien quil soit également critiqué pour son rôle dominant dans larchitecture transitoire.

Fin de Transition programmée et pluralisme préservée
La Transition prendra fin avec l'élection présidentielle, la prestation de serment et la passation de pouvoirs (article 22) conformément à la Constitution du 22 juillet 2023. Jusque-là, les organes transitoires continueront d'exercer leurs fonctions (article 26), assurant la continuité institutionnelle qui vaut à la Transition une prolongation de cinq ans renouvelables.
Mais dans l'actualité brûlante du procès des partis dissous, cette continuité est battue en brèche. Les formations interdites accusent l'État d'avoir violé les libertés fondamentales et la Constitution de 2023.

Pour une souveraineté nationale et démocratique affirmée
En mettant l'accent sur la pacification comme condition de retour à l'ordre constitutionnel, les autorités transitoires placent la sécurité au-dessus du pluralisme. Cela soulève une question cruciale : est-il incompatible de refonder l'État tout en restreignant les libertés politiques pour préserver l'ordre public ?
La Charte affirme des principes nobles de justice, d'inclusion et de dialogue. Mais la mise en œuvre de ces valeurs affirmées et le déroulement des missions étendues du CNT font face aux contentieux politiques et à la bataille judiciaire en cours. Un véritable test de la souveraineté démocratique du Mali a commencé. Surveillons le comme du lait sur le feu vu les implications et ingérences étrangères qui peuvent s'y greffer.
Khaly-Moustapha LEYE

Relevé des points saillants pour plus de clarification juridique
La révision adoptée le 3 juillet 2025 marque un jalon significatif dans la gestion de la Transition au Mali. En intégrant la Constitution du 22 juillet 2023 comme norme suprême, le texte redéfinit les fondations légales du pouvoir provisoire. Toute disposition contradictoire à la Constitution est désormais considérée comme inapplicable consolidant la hiérarchie des normes, tout en laissant place à d'éventuelles interprétations floues en cas de désalignement des textes. Un tournant dans la gouvernance transitoire

Résultat du vote du Conseil national de Transition
- Pour : 131 voix
- Contre : 0
- Abstention : 0
- Absent : non communiqué
Un vote à l'unanimité qui témoigne dun consensus manifeste au sein de l'organe législatif de la Transition.

Modifications majeures introduites
- Durée du mandat fixée à 5 ans, renouvelable indéfiniment jusqu'à la pacification du pays
- Possibilité d'écourter le mandat si les conditions pour une élection transparente sont réunies
- Éligibilité étendue : le Président de la Transition, les membres du gouvernement et ceux du CNT peuvent se présenter aux élections générales
- Primauté constitutionnelle : en cas de conflit, la Constitution prévaut
Réactions institutionnelles et tensions politiques
- La Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) a exprimé des inquiétudes sur les droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression et la participation politique

Points de convergence et ouverture au dialogue
- Accord sur la Constitution comme socle juridique supérieur
- Objectif partagé de restaurer la paix, la stabilité et l'ordre démocratique
- Valorisation des droits civils et sociaux dans les deux textes.

14/07/2025

CHRONIQUE
Entre devoirs et déboires
Dans une situation de crise aiguë, en tant que citoyens, nous avons des devoirs envers la Nation, malgré nos déboires. Les urgences se succèdent à un rythme infernal, laissant souvent très peu de répit. Qui plus est, les urgences varient d’un individu à l’autre, d’un milieu à l’autre. Il y a surtout ceux qui crient beaucoup, qui se plaignent de tout et de rien, pensant qu’il n’y a pas plus malheureux qu’eux.
A côté d’eux, il y a certains qui gardent le silence, un silence qui cache souvent de grosses tempêtes intérieures. Car après tout, aussi forts sommes-nous que nous n’en sommes pas moins vulnérables. Face aux difficultés innombrables et paraissant insurmontables, la foi peut vaciller et l’espoir être mis en berne. Des moments durant lesquels on a plus tendance à voir plus les défauts que les efforts.
Il y a des instants où l’on se sent tellement impuissant qu’on se dit à quoi bon parler ? Comment pouvoir trouver les mots pour expliquer l’inexplicable ? Les pesanteurs de la vie étant ce qu’elles sont, il nous arrive de ne pas bien distinguer le futile de l’utile. Mais avoir le dos au mur face aux difficultés ne signifie pas, de façon fatidique, une fin. Cela peut nous inciter à nous réinventer pour une renaissance.
C’est quelque part l’école de la vie, entre devoirs et déboires. Et on ne peut s’empêcher de faire siens ces propos du chanteur qui disait : « à l'école de la vie, y'a des matières obligatoires. Et certains cours sont en option pour te former à ton histoire. La vie démarre souvent avec le prof d'insouciance, il est utile, il t'inspire et puis il te met en confiance. Mais juste après vient le cours des responsabilités. Tu découvres les maux de tête et les premiers contrôles ratés. Le cours de curiosité est un passage important, en le comprenant assez tôt, on gagne pas mal de temps ». Et les autres cours vont se succéder jusqu’à la fin de notre vie. C’est pourquoi les sages disent qu’on ne cesse jamais d’apprendre et que chaque évènement, heureux ou malheureux, constitue des leçons de vie.
Puissions-nous tirer les leçons de tout ce qui nous arrive avec discernement et sans passion. Puissions-nous savoir nous remettre en cause, sans parti pris et chercher à gommer ce qui ne va pas afin de laisser briller le meilleur de ce qu’on a en nous. Entre devoirs et déboires, il y a les hauts et les bas, des bas qui doivent servir de tremplin pour mieux rebondir et prendre de la hauteur.
Salif SANOGO

14/07/2025

LES CHAMPIONNES D'AFRIQUE MALIENNES PRIVÉES DE MONDIAL U19 EN REPUBLIQUE TCHÈQUE
-Prague sacrifie le sport !
-La FIBA interpellée !
À la veille du coup d'envoi du Championnat du monde féminin de basketball U19, une nouvelle sidérante secoue le monde sportif africain : l'Équipe nationale du Mali, détentrice du titre de Championne d'Afrique, ne participera pas à la compétition qui a débuté le samedi 12 juillet 2025 en République Tchèque. La raison ? Un refus pur et simple de délivrance de visas aux joueuses maliennes (Championnes d'Afrique) par l'ambassade de la République Tchèque basée à Dakar, un scandale politico-sportif d'une gravité sans précèdent et qui interpelle fortement la FIBA.
Cette exclusion est d'autant plus incompréhensible que l'équipe malienne, composée de jeunes joueuses exceptionnellement talentueuses, s'était brillamment qualifiée en remportant la Coupe d'Afrique des Nations U18, s'affirmant ainsi comme le porte-étendard du basket africain. Attendues pour défier les meilleures nations du monde, la sélection malienne s'est vue bloquée administrativement, bafouant ainsi ses droits sportifs acquis sur le terrain.
Une décision jugée arbitraire et discriminatoire par les autorités sportives maliennes, qui parlent d'une "exclusion incompréhensible". Les démarches pour l'obtention des visas auprès de l'ambassade de la République Tchèque à Dakar ont été entravées par des exigences administratives excessives et une absence totale de coopération consulaire sous prétexte de la présence de deux cadres militaires dans le staff sportif de l'équipe.
Me Jean Claude Sidibé, président de la FMBB, visiblement outré, a dénoncé une manœuvre orchestrée visant à priver l'Afrique de sa représentativité dans une compétition mondiale. Il appelle la FIBA à intervenir sans délai pour garantir l'équité et le respect des droits sportifs. M. Sidibé poursuit : « Nous avons respecté toutes les procédures. Ce refus est une atteinte à la dignité de nos athlètes et à l'image du sport africain. Nous allons saisir les instances compétentes pour que justice soit rendue. Cest un scandale diplomatique et sportif. Nos filles ont gagné leur place sur le terrain, pas dans un bureau. Ce refus est une humiliation pour le Mali et pour l'Afrique ».
Ailleurs, la nouvelle a eu un retentissement considérable sur le continent. Plusieurs voix s'élèvent au sein du monde sportif africain, dénonçant un véritable "déni de sport et d'opportunité pour nos jeunes athlètes", comme l'a fermement déclaré un dirigeant de FIBA Afrique : "Empêcher des jeunes filles de défendre leur titre mondial, c'est nier le sport comme vecteur d'unité et de mérite". Pourtant, malgré la gravité de la situation, aucune réaction officielle des autorités tchèques n'est venue clarifier ou justifier ce refus. Ce silence assourdissant ne fait qu'alimenter les suspicions d'un traitement discriminatoire et d'une exclusion profondément injuste.

Le Mali et l'appel à la justice sportive
La Fédération malienne, les familles des joueuses et l'ensemble des amateurs de basketball manifestent leur colère, mais aussi leur détermination inébranlable ". Elles seront privées de compétition, mais pas de reconnaissance. Elles sont nos championnes !", a clamé un responsable malien, visiblement en colère.
Plusieurs fédérations et personnalités sportives ont exprimé leur solidarité avec les joueuses maliennes. Des appels pressants ont été lancés à la FIBA pour qu'elle intervienne de toute urgence, afin de garantir des règles équitables d'accès aux compétitions et d'éviter que des manœuvres extra-sportives ne deviennent de véritables outils d'exclusion.
Malgré une qualification acquise de haute lutte sur les parquets africains, les jeunes basketteuses maliennes n'ont pas pu obtenir les documents nécessaires pour rejoindre Brno (ville Tchéquie abritant la compétition) et porter haut le flambeau du basketball africain au Championnat du monde féminin U19. Cette compétition, sans les championnes d'Afrique, se tient dans un climat de frustration et d'un profond sentiment d'injustice. Et pour cause...
L'exclusion des basketteuses maliennes du Mondial U19 n'est ni une question de sport, ni de mérite. Le Mali, champion d'Afrique, n'est pas présent à cette compétition. Pour compenser, la FMBB envisage d'organiser un tournoi de solidarité à Bamako pour honorer nos braves championnes et dénoncer l'injustice subie et que leurs talents puissent continuer à s'exprimer pleinement dans les arènes de la discipline sportive. Devant cette "exclusion politique déguisée", la voix du Mali résonne partout.
La Rédaction

14/07/2025

FOCUS
Stabilité sociale !
Au moment où le gouvernement engage une politique salariale ambitieuse dans le cadre du Pacte de Stabilité sociale et de Croissance, l'annonce d'une grève de 144 heures par le CEN-SNESUP, du 7 au 12 juillet 2025, soulève autant de questions que d'inquiétudes. Ce mouvement, bien qu'adossé à des revendications considérées légitimes, intervient paradoxalement dans un contexte de revalorisation générale des salaires publics. Cette démarche, décidée par les autorités de la Transition, visait précisément à apaiser les tensions et à répondre aux attentes des travailleurs.
Le timing de cette grève interpelle. Tandis que le gouvernement fait preuve d'une volonté politique manifeste en honorant ses engagements financiers plus de 103 milliards FCFA mobilisés pour la hausse du point d'indice d'ici 2030 certains syndicats jugent les efforts insuffisants. Ils dénoncent une surdité institutionnelle, illustrant un décalage préoccupant entre les actions concrètes de l'exécutif et la perception des acteurs syndicaux. Faut-il y voir une crise de confiance, ou une tentative de récupération d'un mécontentement latent par des courants politiques en quête d'influence ? Le climat social se tend, et les étudiants deviennent les premières victimes collatérales d'un bras de fer dont lissue reste incertaine.
Le Pacte de Stabilité sociale et de Croissance, signé le 25 août 2023, incarne pourtant une volonté assumée de rénover le dialogue social, de réduire les inégalités et de soutenir la transformation économique du Mali. Composé de 125 activités programmées, il repose sur une logique tripartite, associant gouvernement, syndicats et patronat dans une vision commune de justice sociale. C'est un cadre ambitieux, conçu pour garantir l'équité et le progrès.
Cependant, la pleine efficacité de ce Pacte est mise à l'épreuve par des entraves. L'absence d'élections professionnelles dans plusieurs secteurs et le flou autour de certains mécanismes dévaluation continuent d'entretenir le doute sur les intentions des syndicats vis à vis de la Transition. Les majorations salariales, bien qu'importantes et symboliquement fortes, ne sauraient résoudre à elles seules l'intégralité des frustrations accumulées trop longtemps. Les revendications dépassent souvent la simple rémunération pour toucher de manière opportuniste aux conditions de travail, à la reconnaissance professionnelle ou à la liberté syndicale, des aspects fondamentaux pour un dialogue social serein et constructif.
À l'heure où le Mali est confronté à des crises sécuritaires persistantes, maintenir la paix sociale n'est pas seulement un objectif louable, mais un impératif national. La Transition mise sur le Pacte de Stabilité comme un outil structurant pour asseoir sa légitimité et assurer la stabilité d'un pays en crise. Elle doit néanmoins composer avec une exigence citoyenne croissante et la présence d'acteurs politiques opportunistes présents dans le milieu syndical, et souvent enclins à transformer les revendications sociales légitimes en un procès politique contre le pouvoir.
Si le dialogue franc et la transparence ne prévalent pas, le Pacte de Stabilité risque de devenir un document dintentions sans portée transformative réelle. Or, la stabilité sociale ne se décrète pas ; elle se construit avec constance, un dialogue continu, une transparence accrue et, surtout, un courage politique inébranlable des deux côtés.
Le Mali est à la croisée des chemins. LÉtat doit continuer à traduire les engagements en actes, à écouter attentivement les voix divergentes, tout en ayant la fermeté nécessaire pour réaffirmer la centralité de l'intérêt général. La paix sociale est à ce prix, et elle est non négociable pour l'avenir de la nation.
Aujourdhui, plus que jamais, nous voulons la paix pour nos épouses, familles, enseignants, étudiants, et pour toute une nation qui a assez souffert et qui aspire maintenant à reconstruire sa souveraineté dans le développement durable de ses ressources avec dignité et sérénité. Rien de plus !
La Rédaction

L'Aube 1359 du lundi 14 juillet 2025
13/07/2025

L'Aube 1359 du lundi 14 juillet 2025

30/06/2025

MOMENTS CLÉS DE LA VISITE HISTORIQUE DE ASSIMI À MOSCOU
Carnet de voyage au pays de Vladimir Poutine
Moscou a fait ses adieux au Général d'Armée Assimi Goïta. Le chef de l'Etat a quitté la Fédération de Russie le jeudi 26 juin 2025 pour rallier Bamako avec le même avion de commandement affrété à son honneur au nom de l'amitié russo.maliennes vieille de plusieurs décennies comme il l'a eu à le rappeler dans ses allocutions
La fin de ce séjour officiel du président Goïta, laisse un sentiment palpable : celui d'un tournant. Cinq jours intenses, d'une portée diplomatique et stratégique telle qu'ils marqueront sans doute les annales de l'histoire malienne et africaine. C'est le récit d'un Mali en pleine réaffirmation, venu sceller des alliances nouvelles, avec une détermination sans faille.
Au moment où les ministres de la Défense des pays membres de l'AES se réunissaient à Bamako, Moscou s'apprêtait à recevoir Assimi Goïta pour insuffler une nouvelle âme à la coopération Mali-Russie. Avant même que l'avion présidentiel ne décolle, le terrain était préparé. En effet, quelques jours auparavant, les 18 et 19 juin, Bamako avait vibré au rythme de la rencontre des ministres de la Défense de l'Alliance des États du Sahel (AES). Cette rencontre avait mis en lumière la volonté inébranlable du Mali, du Burkina Faso et du Niger de forger une sécurité régionale souveraine, face à des menaces qualifiées de "mafieuses et criminelles" et aux "manipulations d'acteurs extrarégionaux". Le ministre malien avait d'ailleurs insisté sur une défense commune, soulignant les succès des opérations comme YEREKO et la coordination aérienne renforcée. L'approbation du Concept dOpérations (CONOPS) commun et l'annonce de la Force Unifiée AES (FU-AES) avec un futur centre de commandement conjoint d'ici fin 2025, conféraient au Général Goïta une légitimité renforcée, une mission claire : celle de concrétiser une vision de souveraineté régionale sur la scène mondiale. C'est avec ce mandat fort que le Président s'est envolé.

Cap sur Moscou ou la trajectoire d'une rupture
Samedi 22 juin 2025. L'horloge affichait 21h02 à Bamako lorsque les moteurs de l'avion long-courrier, spécialement affrété par la Fédération de Russie, se sont éveillés sur le tarmac de l'aéroport international Modibo Keïta-Sénou. À bord, le Chef d'État, silhouette impassible, portait le poids d'une nation et l'audace d'une nouvelle trajectoire. Ce n'était pas seulement un déplacement ; c'était un message, une trajectoire assumée. L'utilisation d'un appareil russe, à elle seule, était une anecdote éloquente, une déclaration silencieuse sur le choix résolu de diversifier les partenariats du Mali.
À l'arrivée à Moscou, l'accueil fut à la hauteur des enjeux. Le Président Goïta fut reçu avec tous les honneurs dignes de son rang par les plus hautes autorités russes et le corps diplomatique. Au pied du Kremlin, l'atmosphère était solennelle, empreinte d'une reconnaissance réciproque. Dès cet instant, le ton était donné : cette visite ne serait pas ordinaire.

Journée historique au cœur du Kremlin
La journée du lundi 23 juin 2025 restera gravée comme un moment pivot. En matinée, un hommage solennel et porteur de sens donne le ton. Dès l'aube, dans la fraîcheur sereine du Jardin Alexandre, le Président Goïta a procédé à un dépôt de g***e de fleurs sur la Tombe du Soldat inconnu. Face à la flamme éternelle et aux gardes d'honneur russes, son geste fut empreint d'une profonde solennité, un hommage silencieux aux sacrifices pour la patrie. Cette anecdote protocolaire était bien plus qu'une formalité : elle posait le cadre d'une journée placée sous le sceau du respect mutuel, de la souveraineté assumée et de la volonté d'inscrire les relations bilatérales dans une dynamique durable.
Dans l'après-midi, le dialogue au sommet avec le Président Poutine en toute simplicité, fut tout de même empreinte d'une charge émotive partagée avec la Diaspora. Les dorures séculaires du Kremlin ont accueilli le cœur politique de la visite. Le Président de la Transition a été reçu par Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie. Dans ce cadre historique, Vladimir Poutine a rappelé avec une chaleur notable les 65 ans de liens diplomatiques et l'impressionnant bilan de plus de 10.000 Maliens formés dans les universités russes. Le chef d'État russe a esquissé un avenir commun ambitieux, couvrant l'énergie, la sécurité, l'économie et les investissements. Le Général Assimi Goïta, avec une assurance toute militaire, a répondu : «Nous reconnaissons l'excellence de notre partenariat avec la Fédération de Russie. Grâce à lui, nous obtenons de bons résultats». Ces mots résonnent comme une approbation claire et une vision pragmatique.
Mais au-delà des poignées de main officielles, une anecdote a particulièrement marqué les esprits : l'accueil en masse de la communauté malienne établie à Moscou, reçue par le Président Poutine lui-même au Kremlin. L'effervescence de la diaspora, son enthousiasme palpable, traduisait une fierté immense et une reconnaissance du lien direct qui se tissait. Ce fut un moment émouvant, soulignant l'importance humaine de cette alliance.

Les accords révélateurs : trois piliers pour l'avenir du Mali
Le point culminant de cette journée fut la signature de trois accords majeurs dans la prestigieuse salle de négociation du Kremlin, des actes qui dessinent une nouvelle ère pour le Mali. Avec la création d'une Commission intergouvernementale russo-malienne sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, un cadre structurant innovant, c'est une porte ouverte sur des investissements russes concrets dans des secteurs clés comme l'agriculture, les infrastructures, et le numérique, facilitant ainsi l'accès à des technologies de pointe.
L'autre accord stratégique lie le Mali à la société d'État russe ROSATOM sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. C'est une réponse structurelle et audacieuse à la crise énergétique malienne, promettant le développement d'infrastructures, le transfert de compétences et la formation d'ingénieurs maliens. C'est un instrument puissant de souveraineté énergétique.
Un accord de principe sur les fondements des relations bilatérales a été trouvé pour établir un pacte politique global qui va au-delà de la diplomatie. Il renforce la coopération sécuritaire (lutte antiterroriste, crime organisé), prévoit formation et fourniture d'équipements, et assure un appui mutuel dans les enceintes internationales. Un message clair : Moscou et Bamako partagent désormais des intérêts stratégiques et entendent les défendre ensemble.

Au-delà de Moscou, visite guidée des Centres d'Innovation
Les journées suivantes, du mardi 24 au jeudi 26 juin, ont permis d'approfondir la portée de cette visite. L'attention s'est portée sur la concrétisation des engagements et l'exploration de nouvelles synergies. L'une des étapes les plus révélatrices fut la visite du Président Goïta à Kazan, dans le Tatarstan, et notamment à Innopolis. Ce n'est pas un hasard : le Tatarstan est un «laboratoire industriel et technologique de la Russie moderne». Cette plongée au cœur de l'innovation russe a démontré la volonté du Mali de miser sur l'avenir, sur la transformation et sur l'indépendance économique. C'est une anecdote puissante qui contredit l'idée d'une simple alliance militaire ; elle illustre un partenariat tourné vers le développement concret et la valorisation des ressources humaines. Ces jours ont été assurément jalonnés de sessions de travail, de rencontres techniques, et de discussions pour ancrer durablement les projets sur le terrain.

Les enseignements d'une visite
Cette visite de cinq jours n'est pas une simple page dans l'agenda diplomatique. Elle marque un véritable réalignement souverain. Dans le contexte d'un Sahel confronté au retrait progressif d'anciens partenaires et à la montée en puissance d'alternatives, le Mali opère un choix décisif : celui de la diversification, de l'autonomie et d'une coopération pragmatique. Un Mali souverain sur l'échiquier mondial est en train de naître de cette Transition. Pour preuve, l'initiative d'une raffinerie industrielle d'or à Bamako, détenue majoritairement par l'État malien avec l'appui russe, en est la parfaite illustration : le Mali veut transformer ses richesses sur son propre sol, affirmer son indépendance économique.
En se rendant à Moscou, le Général Assimi Goïta n'a pas seulement répondu à une invitation. Il a pris position. Dans un monde qui tangue, le choix de ses alliés vaut déclaration de doctrine. La sienne semble désormais claire : le Mali se tient debout, et s'adresse à ceux qui ne le regardent pas de haut. C'est l'affirmation d'un Mali acteur, et non plus spectateur, de son propre destin et de celui de l'AES.
Dans ce repositionnement géopolitique, cette mission de six jours n'est ni une simple visite de courtoisie, ni une énième opération de communication. Elle est, par son essence même, un acte de souveraineté diplomatique retentissant. Elle est le fruit d'une vision claire et non négociable : celle d'un État africain qui refuse catégoriquement d'être assigné à résidence géopolitique, qui rejette le paternalisme international sous toutes ses formes, et qui tisse désormais ses partenariats sur la base inaliénable de l'égalité et du respect mutuel. C'est l'affirmation d'une Afrique qui, forte de ses aspirations légitimes, dit "oui" à elle-même, sans sexcuser d'exister ni de choisir sa voie.
Khaly-Moustapha LEYE

MALI-RUSSIE : un nouvel ordre sahélien
Alors que les plaques tectoniques de la géopolitique mondiale grondent sous nos pieds, que le Moyen-Orient s'embrase et que les institutions africaines peinent à répondre aux aspirations profondes de leurs peuples, le Mali trace un sillon nouveau. Un sillon souverain, déterminé, orienté vers l'autonomie stratégique et le respect mutuel. C'est ce qu'incarne la visite de six jours du Président de la Transition.

Contexte général
Le Mali, sous la conduite de Assimi Goïta, adopte une orientation souverainiste en renforçant ses liens diplomatiques et économiques avec la Russie. Ce partenariat dépasse la coopération militaire traditionnelle pour intégrer le commerce, l'énergie, la technologie et les sciences.

Visite officielle et accords bilatéraux
Le Président Goïta a été reçu avec les honneurs au Kremlin à Moscou. Une série d'accords structurants a été signée avec la Russie, marquant un élargissement du partenariat à des domaines économiques et stratégiques. Le Kremlin soutient activement le Mali, le plaçant au cœur de son dispositif diplomatique en Afrique.
Tatarstan : catalyseur du partenariat
Région industrielle clé, le Tatarstan est un hub d'innovation technologique et logistique. Ses zones économiques spéciales (comme Alabouga) et son technopôle (Innopolis) offrent des opportunités d'investissement ciblées pour le Mali. Il joue un rôle dinterface directe entre les acteurs économiques russes et les besoins de développement du Mali.

Objectifs stratégiques communs
- Relance énergétique et infrastructurelle du Mali ;
- Accès aux technologies de pointe et transfert de compétences.
Positionner le Mali comme destination fiable d'investissements pour les entreprises russes.

Signification géopolitique
Ce rapprochement illustre une nouvelle diplomatie malienne, plus affirmée et stratégique, où le pays n'est plus un espace d'influence, mais un acteur géopolitique à part entière.

Adresse

Kita

Téléphone

0022363322532

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