26/07/2025
LES RÉSEAUX SOCIAUX, UNE MENACE POUR LE JOURNALISME?
Longtemps considérés comme les gardiens de l’information, les journalistes sont perçus comme les seuls détenteurs de la liberté d’expression. Or, cette liberté est un droit fondamental garanti à tous.
L’article 14 de notre Constitution le rappelle en ces termes : «Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression, dans le respect de la loi.»
Les réseaux sociaux, en donnant la parole à chacun, incarnent cette liberté universelle. Ils ne constituent pas une menace pour le journalisme. Ils en redéfinissent les contours.
Il est essentiel de distinguer liberté d’expression et liberté de la presse. Cette dernière, propre aux journalistes, est encadrée par des principes déontologiques clairs.
Selon l'article 1 du code de déontologie du journaliste au Mali, «Le journaliste a droit dans l’exercice de ses fonctions au libre accès à toutes les sources d’information et d’enquêtes sur tous les faits de la vie publique. Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés.»
Pour rappel, ce code de déontologie est mis à jour le 15 juin 2005.
L'article 15 de la constitution du 22 juillet 2023 s'inscrit dans le même cadre : « La liberté de presse et le droit d’accès à l’information sont reconnus et garantis. Ils s’exercent dans les conditions déterminées par la loi.»
Ce rôle implique rigueur, vérification et responsabilité, là où les réseaux sociaux laissent place à toutes formes d’expression, y compris la désinformation.
En réalité, les réseaux sociaux ont permis aux journalistes de contourner les pressions, de toucher un public plus large et d’enrichir leur travail.
Ils ne les remplacent pas, mais leur offrent de nouveaux outils. Comme l’affirme Reporters Sans Frontières : « Le respect des faits et du droit du public à la vérité est le devoir primordial du journaliste. »
Ainsi, les réseaux sociaux ne sont pas une menace pour le journalisme, mais un défi : celui de rester crédible et indispensable dans un monde où chacun peut parler, mais où seuls les journalistes sont appelés à informer.
A.O.S