18/05/2025
🔴 Opinion – Solidarité sélective ? Et les nôtres, qui les protège ?
Ces derniers jours, l'actualité à Maurice est marquée par le licenciement brutal de 1 463 employés contractuels dans les collectivités locales. Une vague de détresse humaine s’abat sur autant de familles, laissées sans revenus, sans explication valable, si ce n’est un mot jeté : « recrutement illégal ».
Pendant ce temps, certains appellent à faire venir des enfants de Palestine à Maurice, pour les accueillir en sécurité. Et oui, quelle belle idée, noble et humaine ! Car la souffrance d’un enfant, qu’il soit mauricien ou palestinien, mérite notre attention et notre compassion.
Mais soyons cohérents : comment un pays peut-il prétendre nourrir, loger et éduquer des enfants venus d’ailleurs, alors qu’il laisse les siens sans travail, sans ressources, sans avenir ? Comment allons-nous assurer un futur à des enfants réfugiés quand les enfants de nos propres citoyens risquent de ne plus aller à l’école faute de moyens ?
Il ne s’agit pas d’opposer une cause à une autre. La solidarité ne doit pas avoir de frontières. Mais la justice sociale commence à la maison. Et aujourd’hui, chez nous, ce sont des pères, des mères, des jeunes sans piston mais pleins de bonne volonté, qui se retrouvent à la rue, pendant que certains cherchent à savoir « s’ils ont été recrutés légalement ».
Alors quoi ? Parce qu’ils sont mauriciens, leur souffrance vaut moins ? Parce qu’ils n’ont pas les bons contacts, ils doivent être sacrifiés sur l’autel de la « légalité » administrative ?
Au lieu de les écraser, aidons-les à régulariser leur situation, à prouver leur mérite, à reconstruire leur dignité. Car la vraie politique, ce n’est pas l’exclusion, c’est l’intégration juste et humaine.
Oui, accueillons les enfants de Palestine avec amour. Mais n’oublions pas ceux qui, ici même, ont voté pour le changement, et se retrouvent aujourd’hui chassés de leur emploi.
Un vrai pays se mesure à sa capacité à protéger tous les innocents, d’où qu’ils viennent, en commençant par les siens.