24/10/2025
Notre plus grand ennemi, c’est la médiocrité.
Quand un fonctionnaire arrive au bureau à 10h pour repartir à midi, il ne pense pas faire du mal à la nation. Il se dit simplement : “De toute façon, mon salaire tombe.”
Mais il oublie qu’à force d’arriver en re**rd, il re**rde tout un pays.
Il tue chaque jour un peu plus l’espoir de ceux qui croient encore que ce pays peut se relever.
Quand un enseignant vend ses notes, quand il abandonne ses élèves pour aller faire des “répétitions” payantes ailleurs, il ne trahit pas seulement son serment, il trahit l’avenir.
Et ce sont ces élèves médiocrement formés qui, demain, deviendront à leur tour des enseignants, des juges, des infirmiers, des ingénieurs... et qui continueront le cycle de la médiocrité nationale.
Quand un entrepreneur livre un travail bâclé et trouve cela “normal” parce qu’il n’a pas été contrôlé, il perpétue cette culture du “ça va aller”.
Une route qui se casse après la première pluie, un hôpital sans équipements, une école qui s'effondre après un vent, tout cela n’est pas le fruit du destin, mais d’un choix collectif, celui de la médiocrité.
Quand un médecin réclame 15.000 francs avant de toucher un malade, il n’est pas seulement coupable d’avidité, il participe à la destruction du lien social, de la confiance, de la solidarité.
Quand un journaliste transforme son micro en caisse de propagande pour celui qui paie le plus, il n’informe plus, il désinforme. Et un peuple désinformé finit toujours par voter contre ses propres intérêts.
La médiocrité, c’est quand un étudiant plagie un mémoire et se vante ensuite de son “master”.
C’est quand on célèbre la nomination d’un incompétent parce qu’il est “du village”.
C’est quand on applaudit un voleur parce qu’il partage un peu de son butin à la mosquée ou à l’église.
Tant que nous ne considérerons pas la médiocrité comme un danger national au même titre que la pauvreté, l’ignorance ou le terrorisme, nous resterons prisonniers du sous-développement.
Ce ne sont pas les ressources qui manquent, c’est la rigueur. Ce n’est pas l’intelligence qui fait défaut, c’est la discipline.
Un peuple qui choisit la facilité au lieu de l’excellence finit toujours par être dirigé par ceux qui ne méritent pas de le diriger.
Et quand les médiocres montent au sommet, ils font ce qu’ils savent faire le mieux : empêcher les meilleurs d’émerger.
C’est ainsi qu’un pays s’effondre lentement pas sous les bombes, mais sous le poids des petites lâchetés quotidiennes.
Hassane Toro