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« On n'a jamais vu une dette cachée de cette importance » en Afrique, affirme Edward Gemayel. RFI Le chef de mission du ...
06/11/2025

« On n'a jamais vu une dette cachée de cette importance » en Afrique, affirme Edward Gemayel.

RFI Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal s'est exprimé, jeudi 6 novembre, à l'issue d'une visite de deux semaines pour discuter de la reprise d'un programme de prêt de l'institution internationale. Cette importance explique, selon lui, que les discussions doivent se poursuivre et n'aient pu aboutir, jusqu'à présent, à la conclusion d'un nouveau prêt attendu par le Sénégal.

« Le cas du Sénégal, avec une dette cachée de cette importance, » est inédit, a reconnu auprès de RFI, Edward Gemayel, le chef de mission du FMI à Dakar, en faisant référence à la dette accumulée entre 2019 et 2024 par le Sénégal, de près sept milliards de dollars (sous l(administration de Macky Sall). Et c'est « ce qui complique les choses », dit-t-il au micro de Léa-Lisa Westerhoff. Une façon de justifier que les discussions entamées en août dernier avec le Sénégal prennent du temps et vont devoir se poursuivre à distance dès la semaine prochaine, assure le FMI, qui se dit « engagé » à aboutir à un nouvel accord de prêt « rapidement ».

Parmi les conditions préalables : la mise en place de mesures dites « correctrices » pour éviter qu'une telle dissimulation ne puisse se reproduire. La centralisation des fonctions de gestion de la dette au sein d'un seul ministère est un exemple parmi d'autres. Le FMI attend que le Sénégal mette en place cette mesure, tout comme la publication des résultats de l'audit des arriérés.

Du côté du l'institution monétaire internationale, c'est l'analyse de la viabilité de la dette qui peine à être finalisée. Une étape cruciale – réalisée avec la Banque mondiale – pour statuer si la dette du Sénégal est soutenable. En dépit de l'absence d'accord ce 6 novembre, le FMI se veut rassurant. « Il est rare qu'un nouvel accord soit finalisé après une première visite », assure Edward Gemayel, selon lequel le prochain round de négociations pourrait se terminer en quelques semaines, même s'il ne veut s'engager sur aucune date.

Du côté du Sénégal, la non-conclusion d'un nouvel accord avec le FMI est une mauvaise nouvelle. Elle risque de prolonger et d'aggraver la situation financière du Sénégal, dont la note s'est déjà vue dégradée à trois reprises en un an, « au vu de l'augmentation des risques concernant la trajectoire d'endettement et la situation budgétaire préoccupante du pays », selon l'agence de notation Moody's. La dette du Sénégal s'élève désormais à 132% du PIB.

Les Unes des Journaux de ce jeudi 06/11/2025
06/11/2025

Les Unes des Journaux de ce jeudi 06/11/2025

06/11/2025

Le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, a reçu cet après-midi Mme Netumbo Nandi-Ndaitwah, Présidente de la République de Namibie, en escale technique à Dakar.

Au cours de cette rencontre empreinte de cordialité, les deux Chefs d’État ont échangé sur les excellentes relations d’amitié et de coopération qui unissent de longue date le Sénégal et la Namibie. Ils ont réaffirmé leur volonté commune de renforcer davantage les liens bilatéraux dans divers domaines d’intérêt mutuel.

Cette visite de courtoisie intervient alors que la Présidente namibienne se rend à Belém, au Brésil, pour prendre part à la 30ᵉ Conférence des Parties sur le climat (COP30).

Le communiqué du bureau politique nationale de pastef les patriotes
05/11/2025

Le communiqué du bureau politique nationale de pastef les patriotes

Les Unes des Journaux de ce mercredi 05/11/2025
05/11/2025

Les Unes des Journaux de ce mercredi 05/11/2025

Négociation d’un nouveau programme:Le Fmi prolonge sa mission au Sénégal 🇸🇳  La mission du Fmi qui séjourne actuellement...
04/11/2025

Négociation d’un nouveau programme:Le Fmi prolonge sa mission au Sénégal 🇸🇳


La mission du Fmi qui séjourne actuellement au Sénégal est prolongée de quelques jours, a appris Le Soleil. « L’équipe du Fmi poursuit ses discussions à Dakar avec les autorités sénégalaises. Notre visite a été fructueuse jusqu’à présent, et nous poursuivons les discussions sur les politiques et les réformes qui pourraient étayer la demande des autorités concernant un programme soutenu par le Fmi », déclare un porte-parole de l’institution de Bretton Woods, précisant qu’une déclaration finale sera publiée à la fin de la visite. Entamée le 22 octobre, la mission du Fmi devrait s’achever ce mardi 4 novembre 2025. Elle fait suite au démarrage officiel des négociations pour la conclusion d’un nouveau programme avec le Sénégal, qui ont débuté lors des assemblées annuelles du Fmi et de la Banque mondiale d’octobre 2025.

Le Soleil

Extradition de Madiambal Diagne : la justice française examine la demande du Sénégal, des clés USB au cœur de la défense...
04/11/2025

Extradition de Madiambal Diagne : la justice française examine la demande du Sénégal, des clés USB au cœur de la défense

La Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles, équivalent français de la Chambre d’accusation sénégalaise, se penche ce mardi 4 novembre sur la demande d’extradition visant le journaliste et homme d’affaires Madiambal Diagne. Selon L’Observateur, cette audience doit permettre d’évaluer la conformité de la requête sénégalaise avec les conventions internationales, notamment en ce qui concerne les garanties procédurales et les droits de la défense.

Toujours d’après le quotidien, Madiambal Diagne, installé en France après avoir quitté illégalement le Sénégal via la Gambie, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le fondateur du groupe de presse Avenir Communication est visé par une enquête de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) pour des transferts jugés suspects de 12 milliards de francs CFA, dans le cadre d’un marché de sous-traitance estimé à près de 21 milliards avec le groupe Ellipes Project. À Dakar, cette affaire a déjà conduit à l’arrestation et au placement sous mandat de dépôt de son épouse et de ses deux enfants majeurs, associés avec lui dans la SCI Pharaon.

La défense de Madiambal Diagne, composée d’avocats sénégalais et français, s’est réunie à Paris pour affiner sa stratégie. Son principal objectif est d’obtenir l’annulation de la procédure d’extradition. Les avocats contestent la régularité du mandat d’arrêt et estiment qu’un retour de leur client au Sénégal compromettrait ses chances de bénéficier d’un procès équitable, conforme aux standards internationaux.

Pour appuyer leurs arguments, les conseils de Madiambal Diagne prévoient de présenter des éléments enregistrés sur clés USB, notamment des contenus diffusés sur les réseaux sociaux assimilés à des campagnes de dénigrement, ainsi que des vidéos montrant les arrestations des journalistes Babacar Fall et Maïmouna Ndour Faye, interpellés après avoir interviewé leur client.

Emedia

Les Unes des Journaux de ce mardi 04/11/2025
04/11/2025

Les Unes des Journaux de ce mardi 04/11/2025

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a accordé, cet après-midi, une audience à M. Abebe Aemro Selassie,...
03/11/2025

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a accordé, cet après-midi, une audience à M. Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI).

Accompagné du chef de mission du FMI au Sénégal, M. Selassie a salué la qualité du dialogue entre les autorités sénégalaises et l’institution financière internationale. Il s’est également félicité de l’état d’avancement des discussions en cours, visant à la conclusion d’un nouveau programme de partenariat.

LA CHRONIQUE DU DIMANCHE DE BKD (19ᵉ Numéro) - Les « Kulunas » et les « Moutons » : quand les mots déchirent la Nation s...
03/11/2025

LA CHRONIQUE DU DIMANCHE DE BKD (19ᵉ Numéro) - Les « Kulunas » et les « Moutons » : quand les mots déchirent la Nation sénégalaise

Dim 2 nov 2025 (19e numéro) - Depuis quelque temps, un discours inquiétant s’installe dans notre pays. On parle d’un Sénégal divisé, d’un « Sénégal à deux vitesses ». D’un côté, il y aurait les « Kulunas », ce mot emprunté aux bandes violentes de Kinshasa, désormais utilisé chez nous pour désigner ceux qui s’opposent ou se font remarquer par leur radicalité. De l’autre, les « moutons », terme méprisant pour qualifier ceux qui obéissent, qui suivent, ou qui préfèrent le calme à la confrontation.

Derrière cette apparente plaisanterie, c’est une faille sociale qui s’élargit. On la retrouve dans les rues, dans les maisons, dans les débats télévisés, sur les plateaux de radio, et surtout sur les réseaux sociaux, là où tout se répète, s’exagère et s’enracine. Des mots qui divisent, qui classent, qui humilient. Et pendant que les adultes s’écharpent, nos enfants écoutent, retiennent, copient.

Ce climat n’est pas anodin. L’histoire du monde nous le rappelle douloureusement. Au Rwanda, avant le génocide de 1994, on avait commencé par des mots : « les cafards », « les ennemis de la nation ».
Ce ne sont pas les machettes qui ont ouvert les plaies, ce sont les discours, répétés, banalisés, entretenus par des médias, par des leaders, par des voisins. Et quand le feu a pris, plus personne ne pouvait l’arrêter.

Dans d’autres pays encore, la fracture verbale a précédé la fracture nationale. Entre « bons » et « mauvais » citoyens, entre « vrais » et « faux patriotes ». Partout où les mots ont perdu la mesure, les peuples ont perdu la paix.

Le Sénégal a toujours été ce pays du dialogue, du cousinage à plaisanterie, du respect de la différence. Nous ne pouvons pas laisser les étiquettes prendre le dessus sur notre humanité. Car le jour où les mots deviennent des murs, la République s’effrite.

Ce n’est pas seulement une question politique ; c’est une question de société, d’éducation, de transmission. Il faut parler à nos enfants, leur rappeler que le Sénégal ne se divise pas en deux camps, mais se partage entre des millions de visages qui méritent le même respect.

Un pays n’avance pas en désignant des ennemis intérieurs. Il avance quand il apprend à débattre sans détruire. Le danger, aujourd’hui, n’est pas dans nos différences, mais dans la manière dont nous les utilisons.

Le Sénégal n’a pas besoin de « Kulunas » ni de « Moutons ». Il a besoin de citoyens lucides, engagés, respectueux, conscients du poids des mots. Car un mot peut blesser, mais il peut aussi reconstruire.

Et si, au lieu de nous traiter de noms d’animaux, nous réapprenions à nous regarder comme des humains ?

Boubacar Kambel DIENG
BKD…

Déclaration du Secrétariat du Comité Central SOUTIEN RENOUVELÉ AUX TRAVAILLEURS EN LUTTE DE L’HÔTEL RADISSON DIAMNIADIO ...
03/11/2025

Déclaration du Secrétariat du Comité Central

SOUTIEN RENOUVELÉ AUX TRAVAILLEURS EN LUTTE DE L’HÔTEL RADISSON DIAMNIADIO

Voilà plus de 50 jours que 143 travailleuses et travailleurs sénégalais de l’hôtel Radisson de Diamniadio sont en grève et occupent, de façon pacifique et responsable, leur lieu de travail qu’ils entendent préserver à tout prix. Dans des conditions bien difficiles, ils font face à l’injustice, à l’oppression et à l’arrogance d’une direction turque qui, manifestement, est dans une position de défiance vis-à-vis de nombreuses autorités du pays : ministres, tribunal et inspection du travail.
En effet, sur la base d’un contrat de gérance signé avec l’État du Sénégal en décembre 2024, la toute puissante direction, faisant fi des lois du pays, notamment du Code du Travail, s’est permise d’une part de remplacer des cadres, chauffeurs et agents de sécurité sénégalais par des personnels de nationalité turque, d’autre part de licencier à tour de bras quand elle n’intimide pas certains agents pour leur imposer des départs faussement dits « négociés ». Pire encore, la direction se livre à une concurrence déloyale envers le Radisson en inaugurant, à moins d’un demi-kilomètre, un nouvel établissement baptisé Court Yard !
Face à ces agressions et au mutisme des autorités compétentes, pourtant saisies depuis des mois, les travailleurs et travailleuses acculés de l’hôtel Radisson de Diamniadio ont été contraints à la résistance depuis des semaines.
Le PIT-Sénégal s’indigne du mutisme assourdissant du Gouvernement concernant ce conflit social qui perdure et déstabilise grandement les travailleurs et leurs familles. En effet, la direction actuelle se rend coupable d’une violation manifeste de la législation du travail dans la plus grande impunité.
Pour le PIT-Sénégal, il est inacceptable que 143 jeunes travailleurs sénégalais soient sacrifiés avec la coupable complicité des autorités sénégalaises.
Le PIT exprime sa solidarité la plus sincère et son soutien total aux travailleurs en lutte, et demande au Gouvernement de prendre, sans délai, des mesures fermes permettant une issue à la crise, dans le respect des droits et des intérêts des employés de ce réceptif appartenant au patrimoine bâti de l’État.
Pour notre parti, l’une des meilleures issues à cette crise réside dans la résiliation du contrat de gérance liant l’État à cette direction, et dans le retour à une gestion nationale de l’établissement, confiée à des hôteliers compétents, sérieux et respectueux de la législation du travail.
Le PIT appelle l’ensemble des forces sociales et politiques éprises de justice et de paix à manifester leur solidarité et à apporter un soutien multiforme à ces vaillants travailleurs, dignes représentants de la classe ouvrière.

Dakar, le 02 novembre 2025
Le Secrétariat du Comité Central

La stratégie Sonko, ou la fondation du pouvoir anticipatoire Par le Dr Moussa SARRLe pouvoir, disait Machiavel, n’est ja...
03/11/2025

La stratégie Sonko, ou la fondation du pouvoir anticipatoire Par le Dr Moussa SARR

Le pouvoir, disait Machiavel, n’est jamais une simple affaire d’institutions : il est d’abord un art de la durée. Il faut à la fois savoir quand se retirer, quand se taire et quand inscrire son silence dans la structure même du commandement. C’est à cet art du retrait fécond qu’Ousmane Sonko semble avoir accédé au moment même où la victoire révolutionnaire du Pastef se traduisait par l’accession de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême. Beaucoup, observant ce dispositif, ont voulu y voir un simple épisode de délégation politique, un transfert tactique destiné à contourner les contraintes judiciaires et administratives imposées à Sonko. Mais l’analyse attentive de ce que l’on pourrait nommer le « protocole du Cap Manuel » révèle bien davantage : une stratégie d’institutionnalisation du sens, une théorie implicite du pouvoir anticipatoire où la domination ne se joue pas dans l’exercice, mais dans la capacité à fonder l’horizon de légitimité du régime.

Le Cap Manuel n’a pas été seulement une prison ; il fut un lieu de condensation historique. Comme autrefois la forteresse de Pierre et Paul pour les bolcheviques, il a servi de matrice spirituelle et politique à une recomposition totale du champ sénégalais. C’est là, dans le silence et l’enfermement, que Sonko et Diomaye ont redéfini la relation entre le pouvoir et la loyauté, entre la fonction et la foi. La configuration qui en est sortie n’est pas sans rappeler, par analogie, le syndrome Medvedev-Poutine : ce moment russe où Vladimir Poutine, empêché constitutionnellement, délégua formellement le pouvoir présidentiel à Dmitri Medvedev, tout en conservant les leviers effectifs de la domination à travers son poste de Premier ministre. Pourtant, là où la Russie vit un artifice de continuité oligarchique, le Sénégal, sous Sonko, expérimente une continuité révolutionnaire d’un genre inédit. L’enjeu n’est pas de contourner une Constitution, mais d’inventer un pouvoir qui survit à la forme institutionnelle du trône.

Le syndrome Medvedev-Poutine repose sur une distinction claire entre pouvoir légal et pouvoir réel : l’un détenu par l’institution, l’autre conservé par la figure charismatique. Mais Sonko a poussé plus loin l’ingénierie symbolique : il a choisi de se situer en dehors même de la hiérarchie institutionnelle. Plutôt que de devenir président de l’Assemblée nationale, position qui l’aurait placé constitutionnellement au second rang de l’État et potentiellement en position d’intérim présidentiel en cas de vacance du pouvoir, il s’en est délibérément écarté. Ce refus, qui surprit nombre d’analystes, n’est pas une erreur stratégique, mais une manifestation parfaite de la ruse machiavélienne : la conscience que le pouvoir véritable se conquiert dans le temps long de l’influence, et non dans la brève ivresse de la fonction.

Car la présidence de l’Assemblée nationale aurait constitué une arme à double tranchant. Elle aurait offert à Sonko une voie légale vers la magistrature suprême en cas d’empêchement du Président, mais elle aurait aussi installé la suspicion permanente d’une rivalité latente. Le régime aurait vécu sous le spectre d’une dualité de commandement. Les bailleurs, les corps administratifs et les partenaires internationaux auraient testé la loyauté de chacun, provoquant une fragilité interne comparable à celle qu’ont connue nombre de régimes de transition dans les années 1980. En refusant ce scénario, Sonko a évité de substituer à l’unité révolutionnaire une cohabitation concurrentielle. Il a compris qu’un pouvoir bicéphale n’est jamais durable : il tue la confiance, et avec elle, la cohérence du récit collectif.

Machiavel aurait salué une telle clairvoyance. Dans Le Prince, il enseigne que la plus grande vertu d’un homme d’État est de savoir paraître sans toujours être, et d’agir sans toujours se montrer. L’art du Prince ne consiste pas seulement à conquérir le pouvoir, mais à le rendre durable en l’instituant dans la conscience collective. En cela, Sonko s’inscrit dans la catégorie des fondateurs – ces hommes qui, selon Machiavel, créent non pas un ordre politique pour leur génération, mais une doctrine capable d’éduquer le futur. Son refus de la présidence de l’Assemblée nationale n’est donc pas une fuite, mais une fondation : il s’agit de bâtir un pouvoir symbolique qui dépasse la contingence des mandats. Là où beaucoup auraient cherché la consécration immédiate, il choisit l’endurance du sens.

Ce choix a une portée épistémologique majeure : il transforme la révolution pastefienne en paradigme, et non en épisode. En se tenant à distance des institutions, Sonko se réserve le rôle du gardien de l’esprit, de l’interprète du pacte originel. Diomaye gouverne, mais Sonko conserve la capacité de nomination symbolique. C’est lui qui, par ses discours, ses silences et ses allusions, continue de définir la légitimité de chaque geste politique. Nous assistons là à une mutation profonde de la logique du pouvoir en Afrique francophone : l’émergence d’un métapouvoir, c’est-à-dire un pouvoir de second degré, qui n’exerce pas, mais oriente ; qui ne décide pas, mais détermine ce que signifie la décision. En cela, Sonko invente une nouvelle forme d’hégémonie : non plus la domination par l’État, mais la domination par le sens.

La lecture machiavélienne de ce processus met en lumière un paradoxe fascinant : Sonko, en renonçant à la fonction, augmente sa puissance. Il comprend que celui qui détient le monopole du récit détient plus que celui qui détient le monopole de la loi. Ce que Poutine a réalisé par la coercition administrative, Sonko l’accomplit par la légitimité morale. En demeurant hors du champ institutionnel, il préserve à la fois la pureté révolutionnaire de son image et la capacité d’arbitrer, au besoin, la ligne idéologique du régime. L’État officiel est dirigé par Diomaye, mais l’État symbolique – celui des fidélités, des imaginaires et des affects – demeure sous l’emprise de Sonko. Ce double système crée une stabilité paradoxale : l’un gouverne pour consolider, l’autre incarne pour pérenniser.

Si Sonko avait accepté la présidence de l’Assemblée, l’équilibre se serait rompu. La proximité formelle avec le pouvoir exécutif aurait suscité des spéculations permanentes sur une éventuelle succession. En cas de vacance du pouvoir, il aurait été contraint de devenir Président intérimaire, et cette transition aurait réactivé les passions partisanes, ressuscitant l’idée d’un “retour du chef” par voie institutionnelle. Ce n’est pas là le projet de Sonko. Sa stratégie ne vise pas à revenir, mais à demeurer. Il ne cherche pas la revanche, mais la rémanence. En s’excluant de la chaîne de commandement, il s’installe dans la mémoire politique, non dans la compétition hiérarchique. Il choisit d’être le législateur invisible plutôt que le successeur possible. Ce déplacement – de la fonction à la fondation – est le geste le plus radical que puisse accomplir un homme de pouvoir.

Dans cette logique, la posture de Sonko rejoint les grandes figures machiavéliennes du Prince instituant : ceux qui créent l’ordre au lieu de le servir. Comme Moïse ou Romulus dans l’imaginaire du Florentin, il s’efforce de donner au Sénégal un récit fondateur capable de structurer plusieurs générations. Son projet dépasse la conquête du pouvoir ; il vise la refondation de la souveraineté populaire. En créant un espace de double légitimité – l’une administrative, incarnée par Diomaye, l’autre doctrinale, incarnée par lui-même –, il neutralise les forces de régression et déplace le centre de gravité du pouvoir vers le peuple. Car c’est là le cœur du “pouvoir anticipatoire” : construire des institutions dont la signification dépasse ceux qui les occupent.

Dans la perspective épistémologique, le geste de Sonko s’inscrit dans une temporalité longue, presque heideggérienne, où l’Être du politique précède son exercice. En retirant son corps de l’appareil d’État, il conserve son nom dans le registre du mythe. Il devient un opérateur d’historicité : celui par qui la révolution se rappelle à elle-même. Son choix relève ainsi d’une économie de la présence différée : il n’agit plus directement, mais son absence même agit. La puissance n’est plus le fait de gouverner, mais de demeurer la référence qui rend tout gouvernement pensable. Cette stratégie est d’autant plus subtile qu’elle se fonde sur une maîtrise parfaite de la psychologie collective : le peuple sénégalais, échaudé par des décennies de désillusions, ne croit plus aux promesses institutionnelles, mais il continue de croire aux figures de sens. Sonko occupe désormais cette fonction : celle d’un intercesseur entre la foi politique et l’État.

Il faut enfin souligner que cette stratégie n’est pas sans risques. Tout pouvoir symbolique est exposé à l’érosion du temps et à la récupération des élites. Mais là encore, Machiavel éclaire la manœuvre : la durée d’un prince dépend de sa capacité à renouveler la crainte et l’espérance. En se tenant à distance, Sonko garde intacte la possibilité de revenir dans l’imaginaire collectif à tout moment, non pour reprendre le pouvoir, mais pour rappeler la norme. Il se place dans une position quasi métaphysique : celle du fondateur dont la parole fonde l’ordre. Si demain Diomaye devait s’éloigner de la ligne révolutionnaire, la simple référence au pacte du Cap Manuel suffirait à restaurer l’autorité morale de Sonko. Cette autorité n’a pas besoin d’un décret : elle repose sur la mémoire d’un sacrifice, sur la densité d’une légitimité construite dans la douleur et le courage.

C’est dans ce contexte qu’il faut lire le meeting politique du 8 novembre, dont la portée dépasse largement la démonstration de force partisane. Ce rassemblement, annoncé comme une “clarification populaire”, n’est pas un retour de Sonko sur la scène du pouvoir, mais une réaffirmation de son magistère symbolique. Il marque le moment où la révolution teste sa cohérence face aux forces centrifuges du champ politique sénégalais. Le parti Awalé, en se repositionnant et en cherchant à se présenter comme alternative dans la recomposition du pouvoir, contribue à rebrasser les cartes. Mais ces mouvements ne font que confirmer l’intuition de Sonko : le système postlibéral sénégalais est entré dans une phase d’ajustement, où l’État doit être réinventé à partir de la souveraineté populaire et non de l’équilibre des partis. Le meeting du 8 novembre devient alors un acte de régulation symbolique : Sonko y rappellera non pas son ambition, mais la finalité du projet révolutionnaire. Dans un espace politique où tout se redéfinit – de la géopolitique des alliances à la structure des loyautés –, il réaffirme que la seule constante doit être l’idée de justice et de dignité collective.

Ainsi comprise, la stratégie Sonko n’est pas une tactique électorale ; c’est une refondation ontologique du politique au Sénégal. Elle substitue au jeu de l’alternance un jeu de la permanence du sens. Là où le syndrome Medvedev-Poutine traduisait la peur de perdre le pouvoir, le protocole du Cap Manuel traduit la volonté de ne pas perdre l’âme. C’est la différence entre un empire qui se reproduit et une révolution qui se perpétue. En cela, Sonko invente une forme de gouvernance anticipatoire : il ne gouverne pas le présent, il gouverne la mémoire du futur. Et c’est peut-être là la plus grande leçon machiavélienne de notre temps : celui qui sait différer son couronnement détient déjà la couronne du temps long. Sonko ne joue pas la présidence. Il institue le sens. Il ne veut pas le pouvoir ; il veut le monde qui le rend possible.

Moussa SARR, Ph.D.
Président Directeur Général
Lachine Lab - l'Auberge Numérique
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