22/09/2025
CHEIKH AMAR TRADUIT EN JUSTICE SON CHAUFFEUR POUR 37 MILLIONS
O. Seck dit Bouba a été traduit en Justice par son ex-patron, Cheikh Amar, pour injures non publiques et escroquerie sur un montant de 37 millions de nos francs. Le mis en cause encourt 6 mois ferme. L’affaire sera vidée le 24 septembre prochain.
O. Seck dit Bouba a été traduit en Justice par son ex-patron, Cheikh Amar, pour injures non publiques et escroquerie sur un montant de 37 millions de nos francs. Le mis en cause encourt 6 mois ferme. L’affaire sera vidée le 24 septembre prochain.
Poursuivi pour escroquerie portant sur 37 millions et injures non publiques, O. Seck alias Bouba a fait face hier au juge des flagrants délits. D’après le plaignant, le célèbre homme d’affaires Cheikh Amar, le mis en cause devait lui acheter un véhicule 4×4 à 37 millions. Ces propos ont été contestés par le prévenu. Selon lui, il travaille avec Cheikh Amar depuis 17 ans comme son chauffeur, son conseiller et son garde du corps.
A l’en croire, la partie civile lui remettait de grosse somme d’argent qu’il distribuait à des tiers. «Il m'a donné de l'argent que j'ai remis à beaucoup de personnalités du pays. Parmi eux, il y a Me Abdoulaye Wade, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké, Serigne Saliou Mbacké, Macky Sall et autres. C'est une Toyota qui nous oppose. Quand ma femme est allée à Dubaï, elle en a vu une qui coûtait 13 millions. Je lui en ai parlé et il a augmenté la somme de 3 millions de F Cfa. Quand le véhicule est arrivé, des problèmes ont commencé à surgir entre son épouse Adama Sylla et moi. J'ai conduit le véhicule pendant 7 mois. C'est par la suite que Cheikh a voulu la récupérer mais je lui ai dit qu'il me l'avait offerte. C’était la quatrième fois qu’il m’offrait une voiture», s’est défendu le mis en cause. Il rajoute que son patron ne l’a jamais chargé de lui acheter un véhicule. «Toutes les voitures qu'il achetait pour lui provenaient la plupart du temps de l'Allemagne. C’est sa femme qui a créé les problèmes entre nous et entre beaucoup d’autres personnes», a-t-il soutenu.
Le prévenu reconnaît la paternité des audio et avoir traité son employeur de voleur. «Je lui ai dit ça car, un jour, on est allé chez Wade où Cheikh voulait lui remettre 50 millions. C'est là que Wade l'a traité de voleur puis chassé de chez lui. C'est une femme qui a tourné sa tête mais Cheikh et moi, nous avons eu toutes sortes de relations», indique-t-il.
Continuant d’attaquer sa femme, le comparant révèle que son patron est ruiné par son épouse. «Elle a fait croire à Cheikh qu'elle peut l'aider à obtenir 270 milliards. En échange, elle lui réclame une caution de 3 milliards. Même pas 3 semaines, il l'a épousée,(takk suuf)», poursuit le prévenu. L’avocat de la partie civile a battu en brèche ses allégations. D’après la robe noire, ce qui l'attriste dans cette affaire, c'est que quelque part, on a ingéré la gravité des faits qui ont conduit O. Seck alias Bouba à la barre. «On a essayé de vouer aux gémonies des personnes qui n'ont rien à voir dans la procédure. Si l'on est connu de deux ou 3 personnes, peu importe les injustices ou autres qu'on vous fait, on n'a pas le droit de porter plainte juste pour éviter ça. On vient à la barre pour entrer dans des considérations pour dissuader la personne. Cheikh Amar l'a recruté depuis 2009. C'est lui qui le paie. Il lui a offert 4 véhicules et une maison. Ces faits ont été corroborés par le prévenu. Il dit que des milliards ont transité entre ces mains. On vous dit que sa seconde épouse, Adama Sylla l'a escroqué avant qu'ils se marient. Il comparaît pour injures non publiques et il reconnaît à la barre qu'il est l'auteur de ces injures. Il se défend en soutenant que Wade a chassé Cheikh de chez lui en l'accusant de voleur. Qu'est-ce qui le prouve? C'est des déclarations, juste pour faire les choux gras de la presse. C'est lui qui est venu lui dire qu'il avait une connaissance à Dubaï concernant l'achat du véhicule. Il l'a muté à son propre nom. Il avait proposé l'achat du véhicule à Cheikh pour, dit-il, qu'il ne soit reconnu du monde extérieur au moment de sortir », précise la robe noire qui réclame 37 millions de francs Cfa.
Dans ses observations, le ministère public renseigne que tout est parti d'une relation de confiance entre Cheikh Amar et le mis en cause. «Entendu, Cheikh dit que c'est par des manœuvres qu'il a remis ces sommes pour le véhicule. D'après lui, c'est le prévenu qui lui a proposé de l'acheter à Dubaï. Il l'a muté à son nom.
Après lui avoir demandé la restitution, il lui a proposé un autre véhicule qu'il ne lui a pas remis. Le prévenu reconnaissait le montant de 13 millions et non 37 millions. Pour la répression, je requiers 6 mois ferme après confusion des peines», a sollicité le substitut du procureur. La défense a plaidé la relaxe en faveur de leur client. Délibéré le 24 septembre prochain.
Bineta DIOUF | L'AS