11/03/2025
Analyse sur le cas Mady.
Mady Touré manque d’expérience avérée et à très grande échelle.🇸🇳
Bien que Mady Touré ait fondé et dirigé avec succès Génération Foot, une académie reconnue pour avoir formé des talents comme Sadio Mané, son expérience se limite principalement à la gestion d’un centre de formation. Diriger une fédération nationale implique des compétences bien plus larges : gestion des relations internationales avec la FIFA et la CAF, coordination des ligues professionnelles et amateurs, négociation de partenariats financiers, et supervision des équipes nationales. Son absence d’expérience dans ces domaines pourrait poser problème face à des candidats plus aguerris, comme Augustin Senghor, qui a occupé ce poste pendant plusieurs mandats et a une connaissance approfondie du fonctionnement institutionnel.
Deuxièmement il est trop centrée sur la formation.🇸🇳
Mady Touré met souvent en avant l’importance des infrastructures et de la formation des jeunes, ce qui est louable et reflète son succès avec Génération Foot. Cependant, la FSF exige une vision globale qui englobe également le développement du football professionnel, amateur, féminin, et des compétitions nationales. Une focalisation excessive sur la formation pourrait négliger d’autres aspects cruciaux, comme la professionnalisation des clubs ou la résolution des conflits récurrents avec des entités comme la Ligue Sénégalaise de Football Professionnel (LSFP).
Les Polémiques et conflits récents.🇸🇳
Les tensions entre Mady Touré et la FSF, notamment le différend de 2024 autour de l’interdiction d’utiliser le stade Djibril-Diagne, montrent une propension à entrer en confrontation directe avec l’administration actuelle. S’il peut être vu comme un défenseur de ses intérêts, ce style pourrait compliquer sa capacité à fédérer les différents acteurs du football sénégalais (clubs, ligues, autorités). Diriger la FSF nécessite une aptitude au consensus et à la diplomatie, qualités qui ne semblent pas encore pleinement démontrées dans ses interactions publiques.
L’absence de bilan institutionnel.🇸🇳
Contrairement à d’autres candidats potentiels, Mady Touré n’a jamais occupé de poste au sein de la FSF ou d’une organisation footballistique d’envergure nationale ou internationale. Cela limite la possibilité d’évaluer sa capacité à gérer une structure complexe sous pression. Par exemple, lors de crises comme celle de la CAN 2013 (émeutes et disqualification du Sénégal) ou des décisions difficiles comme l’annulation de la saison 2019-2020 due au COVID-19, un président doit faire preuve de sang-froid et de pragmatisme. Sans antécédents dans ce type de contexte, son efficacité reste incertaine.
Risque de favoritisme envers Génération Foot🇸🇳
En tant que président de Génération Foot, Mady Touré pourrait être perçu comme ayant un parti pris envers son propre club, ce qui pourrait susciter des critiques de népotisme ou de favoritisme. Par exemple, il a déjà exprimé le souhait que Génération Foot serve de base pour les regroupements des Lions, une idée qui pourrait être vue comme un avantage indu pour son académie au détriment d’une approche plus équilibrée pour l’ensemble des clubs sénégalais.
Programme ambitieux mais peu réaliste🇸🇳
Mady Touré a souvent déclaré vouloir faire du Sénégal une puissance mondiale du football, avec des objectifs comme remporter la Coupe du Monde. Si ces ambitions sont inspirantes, elles peuvent sembler déconnectées des réalités pratiques, notamment les contraintes budgétaires et les défis structurels du football sénégalais. Sans un plan détaillé et réalisable, soutenu par une expérience concrète, ces promesses risquent de rester des vœux pieux, comme l’ont souligné certains de ses détracteurs lors des campagnes précédentes.
Opposition à une équipe expérimentée🇸🇳
Face à des figures comme Augustin Senghor, qui a contribué à stabiliser la FSF et à remporter la CAN 2021, Mady Touré peut apparaître comme un outsider moins préparé. Sous Senghor, le Sénégal a atteint un niveau de compétitivité internationale notable. Remplacer cette direction par un profil moins expérimenté pourrait représenter un risque, surtout dans une période où le football sénégalais doit consolider ses acquis plutôt que repartir sur de nouvelles bases incertaines.
En somme, bien que Mady Touré apporte une énergie nouvelle et une expertise dans la formation, ces atouts ne compensent pas nécessairement son manque d’expérience institutionnelle, son approche potentiellement clivante et les incertitudes autour de sa capacité à gérer une fédération dans toute sa complexité. Pour un poste aussi stratégique, le Sénégal pourrait avoir besoin d’un leader avec un profil plus complet et éprouvé.
Poste Signé: Le ramasseur de ballon.