
18/07/2025
Affaire SENEPORNO : « Ce n’est pas moi, je ne suis pas Kocc Barma », se défend El Hadj Babacar Dioum
C’est un coup de filet retentissant que vient de réussir la Division spéciale de cybersécurité (DSC). Selon le journal Libération, les enquêteurs sont convaincus d’avoir mis la main sur le cerveau présumé du réseau « Kocc Barma », un individu traqué depuis plusieurs années pour son implication présumée dans une vaste affaire de chantage à la sextape, d’extorsion de fonds et de diffusion non autorisée de contenus à caractère intime.
D’après les informations de Libération, les sites seneporno.com et babiporno.com, soupçonnés de servir de plateformes à la diffusion de vidéos sexuelles sans consentement, font l’objet d’une enquête depuis 2018. Au fil des années, les autorités ont identifié des centaines de victimes, dont les images ont été publiées ou utilisées pour les faire chanter.
Les infractions constatées portent principalement sur l’atteinte à la vie privée, provoquant chez les victimes des préjudices psychologiques graves, des humiliations publiques, un climat de peur généralisé, et même, dans certains cas, des pensées suicidaires, selon Libération.
Après plusieurs mois d’enquête croisant renseignements humains et analyses numériques, la DSC a identifié un certain El Hadj Babacar Dioum, domicilié à Dakar, comme suspect principal. Il est soupçonné d’être à la tête d’un réseau criminel structuré, spécialisé dans l’extorsion numérique et le chantage sexuel.
Les enquêteurs ont également mis au jour d’importants mouvements financiers anonymisés, qui transitaient via des canaux de paiement difficilement traçables, renforçant les soupçons à l’encontre du mis en cause.
Toujours selon Libération, l’opération d’interpellation a été minutieusement préparée pour éviter la destruction de preuves. El Hadj Babacar Dioum a été localisé dans un immeuble sécurisé aux abords du Boulevard du Président Habib Bourguiba, équipé de vidéosurveillance, d’un gardien et même d’un chien de garde.
Le jeudi matin, la DSC, appuyée par la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), a mené une descente ciblée dans les lieux. L’homme a été interpellé sans résistance. Sur ses équipements informatiques, les agents ont découvert des centaines de sextapes, principalement de femmes sénégalaises, souvent piégées, selon les constatations initiales.
Lors de son interrogatoire, El Hadj Babacar Dioum a reconnu certains faits, mais a nié être le fameux “Kocc Barma”. Toutefois, des preuves numériques accablantes, établissant des connexions directes entre ses activités et les sites incriminés, ont été saisies.
L’affaire, qui pourrait marquer un tournant majeur dans la lutte contre la cybercriminalité au Sénégal, est loin d’être close. Les enquêteurs poursuivent leur travail pour identifier d’éventuels complices et démanteler toute la chaîne du réseau