
12/07/2025
Le Khalif Mouhammadou Moustapha Mbacké.
《Le conseil de famille s'est réuni lundi 25 courant. À l'unanimité Mamadou Moustapha, fils d'Amadou Bamba a été choisi comme Chef religieux de la confrérie Mouride.》écrit le rapport du 29 juillet 1927.
Le 25 juillet 1927, le collège familial a porté officiellement Cheikh Moustapha Mbacké à la tête de la Mouridiyah étant le premier successeur de son père, sans conteste, ni querelle contrairement à ce qu'avancent certains. Une ère de la vie de la confrérie s'entamait. Serigne Modou Moustapha à peine quarante hivernages hérite un lourd fardeau avec d'innombrables défis à relever dans un contexte défavorable. Une communauté à unifier, de grands projets à concrétiser, des fils du Cheikh à s'occuper entre autres voilà ce que Serigne Modou avait comme mission.
Serigne Modou Moustapha et la réunification du mouridisme :
Le lendemain de disparition de Serigne Touba était un moment obscur qui plongea la Mouridiyah dans un avenir incertain. Beaucoup prédisait la fin du mouvement de Cheikh Ahmadou Bamba. Une prédiction que n'eût été l'expérience et le leadership du khalif de Touba, se concrétisa sans moindre re**rd. Cheikh Moustapha fera son premier chantier dans la khilafat la réunification des fidèles autour de sa personnalité. Ainsi, il employa généralement sa générosité et sa tolérance comme sa stratégie. Tous les dignitaires finissent par l'admirer et adhéreront ses ambitions. Serigne Mbaye Diakhaté lui disait:《Teranga ngay yeewe as gor》(c'est par la générosité que tu as conquis le cœur des nobles). Il était si utile à tout le monde et n'épargnait personne dans sa fortune. Serigne Mor Kayre avançait que Cheikh Moustapha leur honorait toujours avec de beaux manteaux et des tissus extraordinaires lorsqu'ils n'avaient plus espoir de retrouver un tel honneur suite à la perte de leur Maître. Cheikh Moustapha gagne son combat de la réconciliation de sa communauté avec bien sûr son esprit d'altruisme de partage et de rassemblement.《 Ce n'est qu'avec la générosité qu'on parviendra à devenir maître des nobles》Il disait.
Cheikh Moustapha et le grand projet de la mosquée:
Bien que son avènement à chefferie de la Mouridiyah coïncide à l'entrée de la crise économique des années 30, Cheikh Moustapha ne surseoit pas pour cette raison sa plus grande volonté qui était la construction de la grande mosquée de Touba. Les contraintes étaient nombreuses allant de l'escroquerie de Tallerie avec les interminables démarches judiciaires, la nécessité de la mise en place du chemin de fer et l'acquisition juridique de la cité bénite de Touba. Tous ces entraves étaient des plans du colon pour décourager Amdy à poursuivre le vœu de son père. Serigne Modou vaillant qu'il était à la fois résistant et doté d'une abnégation sans précédent brava ces obstacles sans souci. D'un peu de temps, il réussira à parvenir le chemin de fer à Touba de 1928 à 1931. Touba abrite la première voie ferrée bâtie uniquement pour des raisons d'une édifice religieuse. Le 11 août 1930, Serigne Modou acquérira le titre foncier de la ville de Touba au nom du Guide des Mourides, Cheikh Ahmadou Bamba pour un coût de cinq millions de francs. Ce n'est qu'à la date du 04 Mars 1932 qu'il engagea le début des travaux de la mosquée avec le fondement. Il n'arrêtera malgré l'époque dure qui n'a pas manqué de ralentir le chantier sinon avant sa disparition au 13 juillet 1945, Serigne Modou aurait achevé l'ouvrage.
Cheikh Mouhammad Moustapha, le frère père:
La majorité de la progéniture du Cheikh n'avait atteint l'âge de la maturité à la disparition de leur père. De Serigne Abdou Ahad jusqu'à Cheikh Mourtada et une bonne partie des filles n'ont connu que Serigne Modou étant leur grand frère assurant à la fois le rôle du père. Il s'occupa de leur éducation religieuse et spirituelle. Différentes responsabilités, il leur confia. Il les avait tous installés quelque part où ils devaient être le représentant du khalif en guidant les fidèles dans la voie du Cheikh. En guise de sa bonté envers ses frères, Sokhna Maï disait qu'elle a tardivement su que Serigne Modou était en réalité leur frère consanguin mais elle pensait qu'il était un disciple de leur père. Elle disait encore que Cheikh Moustapha n'hésitait pas après leur avoir servi le repas de leur tendre ses habits pour qu'ils s'en essuyé.
Serigne Modou Moustapha fût un véritable khalif qui répond convenablement au sens du terme. Sa vie se résume tout simplement au courage, le sens de la responsabilité et le sacrifice pour le bien de ses prochains.
Qu'Allah lui rétribue son œuvre !!!
Cheikh Ahmadou Sour