26/02/2023
Des propos racistes et xénophobes au sommet de l'État tunisien continuent de susciter l'indignation
Le sentiment anti-noir au Maghreb en général et en Tunisie en particulier n'est pas nouveau . Le nouvel élément, ce sont les propos indignes tenus au sommet de l'État. " Des hordes de migrants clandestins" à l'origine de " violences et d'actes inacceptables", une menace pour l'identité "arabe et islamique" du pays, "un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie", a lancé le président tunisien, Kaïs Saïed, lors du conseil de sécurité national.
Il faut rappeler que la population tunisienne est composée de 12 % (données recueillies en 2013) des Noirs issus du traffic arabo-musulmans. Sur leurs pièces d'identité, il est toujours fait mention '' affranchi '' Ce qui signifie clairement qu'ils ne sont pas des Tunisiens à part entière.
Il n'est pas nouveau ce sentiment anti-noirs, les étudiants subsahariens sont souvent insultés voire méprisés par la population tunisienne. Kaïs Saïed a dit haut ce que les Tunisiens le ruminaient ou le disaient tout bas, il y a belle lurette.
Cette rethorique ant-immigration a fait florès en France surtout à droite et l'extrême droite. Pour elles, l'insécurité et le banditisme est égal aux banlieues, les banlieues est égal aux noirs et arabes, et les noirs et arabes est égal à l'immigration. Le bouc émissaire est trouvé. Kaïs Saïed, doit être un admirateur de Éric Zemmour, Lepen père, fille et petite-fille, Brice Hortefeux, Nicolas Sakorzy, etc.
La xénophobie, malheureusement, n'est pas seulement le propre des pays arabes ou européens. La crise politique en 2012 au Zimbabwe a contraint des Zimbabwéens à l'exil en Afrique du Sud où ils étaient confrontés à la xénophobie.
Ailleurs n'est pas forcément mieux que chez-soi, mais parfois les conditions de vie dans nos propres pays nous obligent à tenter sa chance ailleurs au péril de nos vies. L'intégration africaine n'est pas pour demain.