14/08/2025
🚨Par Fatima Barkaï
Pourquoi le président de l’USCD signe-t-il des contrats miniers avec le Tchad ?
Le président du U.S. Center for Diplomacy (USCD), Dr Rollan Roberts , ancien candidat à l’élection présidentielle américaine de 2024 ,est récemment apparu en première ligne pour signer plusieurs contrats miniers avec l’État tchadien.
Problème : l’USCD n’est ni officiellement reconnu par l’OPEC, ni enregistré comme entreprise minière. Pourtant, il conclut des accords concernant l’exploitation des ressources du Tchad sans réelle transparence ni consultation publique. Les citoyens tchadiens n’ont ni vu, ni bénéficié des richesses promises par ces mines.
Sur le site officiel de l’USCD, rien ne laisse penser qu’il s’agisse d’une compagnie minière. Leur rôle semble davantage celui d’un intermédiaire (“middleman”) représentant un client. Mais de qui s’agit-il réellement ? Quelle entreprise minière se cache derrière l’USCD ?
Contexte :
l’annonce officielle : Le 12 août 2025, depuis N’Djamena , Washington D.C., et N’djamena ont annoncé la signature d’un premier protocole d’accord (MOU) avec la République du Tchad. Ce texte couvre l’exploitation des terres rares, du pétrole et du gaz, et ambitionne de poser les bases d’une coopération sur plusieurs décennies, présentée comme bénéfique pour la croissance économique, la sécurité énergétique et la stabilité régionale.
Les zones d’ombre:
On parle ici de ressources stratégiques ,pétrole, gaz, terres rares, récemment découvertes. Mais cette situation rappelle à certains l’expérience douloureuse avec Glencore, où le peuple tchadien avait été tenu à l’écart tandis que ses ressources étaient exploitées dans l’opacité.
Les représentants tchadiens ayant signé ces accords disposent-ils réellement des compétences et de la légitimité pour engager le pays ? S’agit-il d’un véritable partenariat d’État à État, ou plutôt d’un montage privé où l’État est utilisé comme vitrine pour des intérêts étrangers ?
Analyse critique:
1. Manque de transparence institutionnelle
• L’USCD est présenté comme un centre diplomatique, pas comme une société minière. Sa légitimité pour signer des contrats d’exploitation de ressources naturelles est donc discutable.
• L’absence d’informations sur leurs partenaires réels ou sur les bénéficiaires finaux soulève des soupçons de conflit d’intérêts et de montage opaque.
2. Risque de “middleman diplomacy”
• Tout porte à croire que l’USCD agit comme intermédiaire pour le compte d’autres entités, potentiellement des entreprises minières ou pétrolières.
• Le fait de ne pas divulguer ces acteurs empêche toute vérification publique et peut masquer des pratiques de captation de rente.
3. Problème de gouvernance au Tchad
• Les accords semblent avoir été conclus sans consultation citoyenne ni débat parlementaire.
• Cela rappelle d’autres épisodes de gestion opaque des ressources au Tchad, comme avec Glencore, où les bénéfices nationaux étaient limités et l’endettement accru.
4. Enjeux stratégiques des terres rares et hydrocarbures
• Les terres rares et les hydrocarbures sont des ressources hautement stratégiques sur le plan géopolitique. Les céder dans un cadre flou peut compromettre la souveraineté économique du Tchad pour plusieurs décennies.
• Les “MOUs” (protocoles d’accord) sont souvent non contraignants juridiquement, mais peuvent ouvrir la voie à des contrats fermes qui échappent ensuite à tout contrôle public.
5. Communication politique et perception
• L’annonce insiste sur des bénéfices économiques et la stabilité régionale, mais ne détaille ni les modalités financières ni les garanties environnementales et sociales.
• Cette stratégie de communication peut servir à donner une image positive d’un accord qui, en réalité, pourrait surtout profiter à des acteurs privés étrangers.
Je reviendrai avec plus d’éléments après d’autres recherches et éléments d’échanges avec des sources bien fiables 🧐
Fatima Barkaï