26/04/2025
INTRODUCTION
Le Tchad, à l’instar de nombreuses anciennes colonies françaises d’Afrique, accède à l’indépendance le 11 août 1960, dans une atmosphère d’allégresse générale et d’espoir en un avenir meilleur.
Cependant, le climat politique se dégrade rapidement : le nouveau pouvoir se révèle incapable de résoudre les problèmes hérités de la colonisation, ainsi que les nouveaux défis liés à l’édification d’un État et d’une nation. L’illusion née de l’accession à la souveraineté nationale se dissipe rapidement, laissant place à une accumulation de frustrations et de rancœurs.
Dans la dynamique politique moderne, il est courant de voir une opposition émerger face au pouvoir en place. Mais au Tchad, pour des raisons encore mal élucidées, les opposants, toutes tendances confondues, abandonnent très vite la voie pacifique pour « le pouvoir au bout du fusil ».
Ainsi, le Tchad fut l’un des premiers pays africains à connaître une lutte armée, portée notamment par le Front de Libération Nationale du Tchad (Frolinat). Cette organisation politico-militaire marquera durablement plusieurs décennies de la vie politique tumultueuse du Tchad indépendant. Oublier cette histoire ou refuser de l’affronter serait une grave erreur, car c’est dans nos mémoires et nos confrontations que se construisent les nations.
Le Frolinat demeurera longtemps un sujet tabou. Il ne sera jamais abordé publiquement ni intégré aux devoirs de mémoire collective. C’est comme un mort dans un placard. Il hante tout le monde.