03/05/2022
Le Tchad (en arabe : تشاد, Tišād), en forme longue la République du Tchad (en arabe : جمهورية تشاد, Jumhūrīyat Tišād), est un pays d'Afrique centrale, sans accès à la mer, frontalier de la Libye, du Niger, du Nigeria, du Cameroun, de la République centrafricaine et du Soudan. La capitale du Tchad est N'Djaména, également la plus grande ville du pays.
Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. D'une superficie de 1 284 000 km2, c'est le cinquième pays le plus vaste d'Afrique. Le Tchad compte 16,4 millions d'habitants. Le Tchad se divise en trois grands ensembles géographiques : du nord au sud, on trouve successivement une région désertique, un espace semi-aride, puis la savane soudanaise. Le lac Tchad, qui donne son nom au pays, est son principal plan d'eau, et le point culminant du pays est l'Emi Koussi, dans le massif du Tibesti au nord du pays, à 3 415 m.
Les langues officielles du Tchad sont l'arabe et le français, et plus d'une centaine de langues sont parlées sur le territoire tchadien, qui abrite plus de 200 groupes ethniques différents. Le Tchad est un pays laïc où la liberté religieuse est garantie par la loi ; l'Islam (55,3 %) et le christianisme (40,6 %) sont les deux principales religions pratiquées.
Terre occupée par les hommes dès la Préhistoire, les populations humaines se sont massivement installées à partir du VIIe millénaire av. J.-C. dans le bassin tchadien. Différents États et empires, comme le royaume du Kanem, le royaume du Ouaddai ou le royaume du Baguirm, se sont succédé dans la partie centrale du pays depuis la fin du Ier millénaire av. J.-C., en tentant de contrôler le commerce transsaharien.
De la fin du xixe siècle au début du xxe siècle, la France affirme progressivement sa souveraineté sur l'ensemble du territoire du Tchad actuel, qu'elle incorpore à l'Afrique-Équatoriale française en 1920. Sous l'impulsion du gouverneur Félix Éboué, le Tchad est le premier territoire français à se rallier à la France libre dès 1940. Le pays obtient son autonomie en 1958, puis son indépendance en 1960, avec pour premier chef d'État François Tombalbaye, assassiné en 1975. Dès 1982, Hissène Habré dirige le pays avec fermeté, notamment pendant le conflit tchado-libyen. En 1990, il est renversé par un coup d'État et remplacé par Idriss Déby, qui reste président jusqu'à sa mort en avril 2021, à la tête d'un régime politique toujours considéré comme autoritaire. Son fils, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir, en dépit des dispositions constitutionnelles.
Le pays est régulièrement le théâtre de troubles géopolitiques majeurs. À partir de 2003, le Tchad ne parvient pas à faire face aux centaines de milliers de réfugiés soudanais qui vivent dans l'Est du pays à cause de la guerre du Darfour. Entre 2005 et 2010, le pays est en proie à une troisième guerre civile liée à des dissensions internes. Enfin, il subit les conséquences de la deuxième guerre civile libyenne débutée en 2014.
L'économie du Tchad est très dépendante de la production de matières premières, minérales et agricoles. Renforçant considérablement les ressources financières de l'État, le pays est devenu exportateur de pétrole à partir de 2003, alors que son économie reposait jusqu'alors principalement sur la production de coton, d'arachide, de gomme arabique et de bœuf. Le Produit Intérieur Brut du Tchad est de 12,345 milliards de dollars en 2021. Dans son rapport annuel de 2019, le Programme des Nations unies pour le développement classe le Tchad comme le quatrième pays le moins développé au monde en lui attribuant un indice de développement humain de 0,398. Le Tchad reste aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres et les plus corrompus du monde ; la plupart de ses habitants vivent dans la pauvreté en tant qu'éleveurs et agriculteurs de subsistance.