05/03/2022
La Fédération de Russie et l’Ukraine : De la vigilance au regard des faits socio-politiques et militaires.
Bonjour chers collègues, je vous espère tous en pleine forme.
Je désire par les quelques lignes qui suivent apporter une petite contribution qui pourrait peut-être aider à mieux comprendre les positions, les comportements des Etats puissants de notre monde, en particulier au sujet de la guerre déclenchée par la Russie de Vladmir Poutine en Ukraine.
1. Tout d’abord, tout le monde, du moins la plupart des pays du tiers monde trouve que le président Poutine a raison, d’après les déballages des faits historiques récents et des explications qu’il étale. J’aimerais aussi que nous nous placions dans le contexte, pas celui du président Vladmir Poutine, mais de la géopolitique internationale de 1990 à 2000 ; sauf mauvaise perception de ma part, les USA étaient devenus la superpuissance mondiale (économique, commerciale, militaire, armement, Etat modèle, démocratie …), après la dislocation du mur de Berlin.
2. Avant 1990, le monde a vécu avec corps et âmes tremblant et défendant 40 années de guerre silencieuse, nommée par les politologues de « guerre froide », avec un paroxysme de course aux armements les plus sophistiqués des deux blocs (les capitalistes du bloc des occidentaux, à leur tête les USA et les socialistes-communistes du bloc de l’Est, à leur tête l’URSS). Les armes s’avéraient comme les meilleurs amendâts de dissuasion, les plus efficaces des Etats.
3. Cette situation de fait attisait des CAI (conflits armés internationaux) et des CANI (conflits armés non-internationaux / guerres civiles) dans les Etats dits non-alignés, en l’occurrence les pays du tiers-monde, avec ces cortèges de malheurs pour les pauvres populations innocentes. Les Etats africains, certains pays pauvres de l’Europe, les Etats de l’Amérique latine et les pays de l’Asie du sud-Est ont payé de tribus lourdes pour s’etre engagés ou non pour l’un ou l’autre camp.
4. Au cours de cette période, ne négligeons pas le rôle joué par l’Etat de Vatican pour atténuer les tensions et aussi, finalement, pour faire pencher la balance dans le camp des capitalistes qui ouvrit le rideau de l’Est pour libérer les âmes des personnes embrigadées dans l’empire URSS, dont l’idéologie socialiste-marxiste-communiste n’était pas si favorable à l’expansion de la foi chrétienne catholique romaine ou chrétienne dans son ensemble et dans sa globalité.
5. De même, les leaders du monde, avant 1990, s’étaient convaincu que l’effacement d’un camp se traduirait par le ralentissement de la course aux armements, qui malheureusement avait déjà contribué à la mise à la disposition des deux Etats puissants et leurs alliés, des armes dont la détonation pourrait faire disparaitre une frange très importante de la population mondiale (ces armes comprenaient non seulement des différents types d’armes conventionnelles, mais aussi des armes bactériologiques et virologiques. Ces dernières ne nécessitant pas de trop grande logistique pour leur déploiement).
6. Ceci étant, les USA sont devenus la supra-puissance mondiale à compter des années 1990, parce que l’empire URSS a été vaincu, lors de la guerre dite « froide » avec la dislocation du mur de Berlin qui séparait les deux blocs, grâce au concours des évènements heureux ou malheureux (famine dans le bloc de l’Est par manque de blé, des produits de premières nécessités, réclamation par les populations de plus de libertés et de dignité dans le traitement des questions publiques. / Je ne dis pas que le bloc de l’Ouest ressemble à un royaume des anges de Dieu).
7. Ce que le président de la Russie, M. Vladmir Poutine ne dit pas et qu’il a connaissance et sagesse surement, mais refuse sciemment d’avouer aux profanes de la géopolitique internationale, étant un ancien militaire est : « en situation de conflits ou de guerre latente ou ouverts, les vainqueurs disposent des vaincus, de leurs territoires et de leurs patrimoines ». L’empire URSS étant vaincu lors de la guerre froide, la charge revenait au camp du bloc occidental, les USA et ses alliés de dicter ses lois et ses dicta à l’ex-URSS, l’ancien bloc de l’Est. D’où sa dislocation et l’octroi des autonomies et des indépendances à certains des anciens Etats sous influence et domination de la grande fédération de l’ex URSS (Yougoslavie, Tchekoslavaquie, RDA…). Ces pays doivent vibrer dorénavant aux couleurs des mondanités occidentales. Que la Russie le veuille ou non !
Voici l’histoire : la seconde guerre mondiale s’étant soldée par la victoire des alliés, l’URSS avait bénéficié du partage du butin de guerre dont la RDA (république démocratique de l’Allemagne) et les autres pays de l’Est pour son influence et sa domination idéologiques et géostratégique.
Dans ces années de 1990, nous avons encore à l’esprit l’image du valeureux président Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev, qui déploya toute son énergie avec ses pairs de l’ex-URSS pour sauver l’essentiel de l’empire, s’étant convaincu que la guerre froide s’était pliée dans l’histoire, en faveur du camp ennemi, les USA et ses alliés.
8. Les USA étant devenus le maitre et la supra-puissance doivent dorénavant dépenser plus de ressources (financières, humaines, militaires, , logistiques) pour compenser le vide créer par la disparition de l’URSS, et aussi pour dissuader les nouvelles puissances émergentes (Chine, Inde, Brésil, Corée du Nord), afin de les ranger sous son approche, son idéologie et son hégémonie de la gouvernance mondiale, au risque de retomber dans la situation d’avant (de guerre froide), avec cette fois-ci plusieurs pays puissants détenant des ogives nucléaires et des armes à destruction massives, débordant le périmètre de leur contrôle. D’où la disproportion énorme dans les dépenses militaires, entre les USA et les autres Etats puissants (confère tableau 1).
Je me pose la question de savoir s’ils ne regrettent pas d’etre devenus la supra-puissance mondiale, puisqu’ils sont obligés depuis plus de 30 ans déjà d’allouer des lignes budgétaires, de milliards de dollars, pour pouvoir garantir leur hégémonie et la paix mondiale. D’où la guerre en Irak, en Afghanistan, en Somalie, sur fonds d’erreurs diplomatiques et de mauvaises perception des aspirations et des exigences réelles des peuples de ces pays face à leurs dirigeants … La France du président Nicolas Sarkozy, voulant copier la leçon du maitre, débarque en Lybie et la mit en état de chaos, avec pour alibi, la dictature du guide libyen Mouammar Kadhafi.
9. La question, à mon humble avis, que nous devrions poser est de savoir si la Russie, dans le concert des nations de la géopolitique internationale actuelle, devrait envahir l’Etat souverain de l’Ukraine, sous prétexte que les USA déploient ses outils de guerre et ses ogives dans les pays proches de ses frontières et surtout que l’Ukraine a émis ses vœux d’intégrer l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) ? C’est une fuite en avant de la part de la fédération de la Russie ; nonobstant le fait que je pense que les alliances (militaires ou autres) des Etats africains avec la fédération de Russie pourraient initier un autre équilibre géostratégique en Afrique pour la redistribution des cartes de développement harmonieux des structures des Etats africains ! En somme, la fédération de Russie doit revoir son approche et sa visée d’hégémonie au sujet de l’Ukraine, pour la paix mondiale…
Et c’est pour cette raison que je suis surpris de la déclaration de M. Jean Luc Mélenchon au sujet de l’attaque (agression armée) d’un Etat souverain, indépendant depuis 1991, l’Ukraine, par la Russie du président Vladmir Poutine. M. Jean Luc Mélenchon dit, je paraphrase, « les USA, occidentaux, l’OTAN ne devraient pas hasarder à mener des manœuvres militaires dans les anciens territoires et pays sous influence de l’ex URSS, aux nez et aux frontières de la Russie ».
Si c’était l’URSS qui avait remporté la guerre froide, elle ferait la même chose… elle déploierait ses instruments de guerre aux portes et aux nez des USA et de ses alliés, juste pour les dissuader et les narguer… Ne vous y trompez pas, M. Vladmir Poutine sait ce qu’il fait : « c’est de la diplomatie militaire agressive, de mise en garde et d’expérimentation », en utilisant les faits dénotant les points faibles de ses adversaires, et aussi de la glissade politique pour confondre les moins avertis et les moins aguerris de ces questions.
Tableau 1: Dépenses militaires des Etats en 2020 (Milliards de dollar USA)
Sources :
Magazine Business Insider
SIPRI : Institut international de Recherche pour la Paix
AIEA : Agence Internationale de l’Energie Atomique
TNP : Traité de Non-Prolifération des Armes Nucléaires
Logogomé, Vakpossito- Lomé/ Togo, 5 Mars 2022
Thomas Kodjo WOKPOR.
