
18/06/2025
PRÉ-ÉCLAMPSIE: QUAND LA VIE D’UNE MAMAN DEVIENT UNE URGENCE SILENCIEUSE
Imaginez un silence brutal dans le ventre d’une mère, un signal d’alerte que peu savent reconnaître mais qui peut bouleverser deux vies. C’est le cas de la pré-éclampsie, cette complication invisible et silencieuse qui touche près de 5 % des grossesses dans le monde.
Qu’est-ce que la pré-éclampsie ?
C’est bien plus qu’une simple montée de tension. La pré-éclampsie est une affection liée à un mauvais développement du placenta. Celui-ci libère des substances toxiques qui, en silence, s’attaquent à l’organisme maternel. Résultat : hypertension, protéines dans les urines, œdèmes, maux de tête, troubles visuels… et parfois, urgence vitale pour la mère et l’enfant.
Des signes qui doivent alerter :
• Visage ou mains soudainement gonflés
• Maux de tête persistants
• Vision trouble ou éclairs lumineux
• Douleurs sous les côtes à droite
• Prise de poids rapide et inexpliquée
Et parfois, la pré-éclampsie frappe plus fort :
• L’éclampsie, avec des convulsions soudaines et dangereuses
• Le syndrome HELLP, forme rare mais grave qui affecte foie, sang et plaquettes
Ces cas nécessitent une prise en charge médicale immédiate.
Et pour le bébé ?
Un placenta dysfonctionnel signifie une croissance ralentie (RCIU), un risque de prématurité ou même de décès périnatal. Ce combat silencieux dans l’utérus peut laisser des séquelles durables, si rien n’est fait à temps.
Quel traitement ?
Il n’existe qu’un seul remède : accoucher.
Mais chaque jour gagné dans le ventre compte. Alors, les médecins jonglent entre surveillance intensive, traitements antihypertenseurs, corticoïdes pour les poumons du bébé, et sulfate de magnésium pour éviter les convulsions.
Dans les formes graves, l’hospitalisation est systématique.
Et après l’accouchement ? La tension reste sous surveillance étroite. Car parfois, la pré-éclampsie ne s’arrête pas à la naissance.
Le saviez-vous ?
La pré-éclampsie peut aussi survenir jusqu’à 6 semaines après l’accouchement. D’où l’importance d’un suivi postnatal rigoureux. Et pour les prochaines grossesses, un traitement préventif par aspirine à faible dose peut sauver des vies.
Notre message aux futures mamans :
Écoutez votre corps. Ne banalisez aucun symptôme. Un gonflement inhabituel, une douleur persistante ou un malaise général doivent vous conduire immédiatement à consulter.
Ce que la pré-éclampsie vous enlève en silence, la prévention et l’information peuvent vous le rendre. Parlez-en autour de vous.
́éclampsie ́ ́ventionsanté
Ida TIASSOU