11/06/2024
L’entreprise OLAM Agri filerait-elle un mauvais coton au Togo ?
Les cotonculteurs regroupés au sein de la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton (FNGPC) demandent le départ du géant singapourien actionnaire majoritaire (51%) de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT). Ils lui reprochent d’avoir manqué à ses promesses
En conférence de presse samedi 08 juin 2024, Kouroufei Koussouwè, le président de la FNGPC, a étalé les nombreux manquements d’OLAM Agri. Manque de transparence, baisse de la production cotonnière, entre autres. Au regard de cette situation, les producteurs ne veulent plus collaborer avec la filiale togolaise d’OLAM.
Cependant, a affirmé le président, les producteurs peuvent revenir sur leur décision à une seule condition. Ils souhaitent prendre l’exemple de nombreux pays de la sous-région ouest africaine qui ont adopté le modèle de l’interprofession. Lors de la rencontre avec les médias, la fédération a annoncé avoir saisi le chef de l’Etat togolais.
Le dénouement de cette situation est donc très attendu. En attendant l’issue de la tension dans la filière cotonnière, la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) devrait être fragilisée par les promesses non tenues des dirigeants d’OLAM Agri. La PIA dispose en son sein d’un parc textile. « La Plateforme Industrielle d’Adétikope est appelée à devenir une zone industrielle de classe mondiale et un écosystème facilitant la fabrication compétitive du coton en transformant le coton brut local en textile », peut-on lire sur pia-togo.com dans la rubrique « Secteurs d’activité ».
Conçue sur le modèle de Zone économique de Nok (Gabon), la PIA est le fruit d’un partenariat public/privé entre le Togo et Arise integrated industrial platforms (ARISE IIP). Selon Togofirst dans sa livraison du jeudi 04 février 2021, « L’infrastructure permettra notamment d’implanter des usines, en vue de la transformation des produits locaux, en ligne avec l’axe 2 du Plan National de Développement (PND 2018-2022), centré sur le l’agro-industrie et l’industrie manufacturière ». Ce projet industriel, souligne le média en ligne, « va mobiliser plus de 200 millions d’euros, soit plus de 130 milliards FCFA ».
Il faut souligner qu’en janvier 2023, la multinationale OLAM Group a annoncé la cession de ses participations dans Arise integrated industrial platform et Arise infrastructure services (Arise IS), deux entités du groupe Arise. Le deal est estimé à 189 millions de dollars. Toutefois, selon le journal Sikafinance, « Le Singapourien ne quitte pas totalement le groupe Arise puisqu’il détient toujours une participation de 32,4% dans Arise Ports et Logistiques, la branche dédiée au développement d’écosystème portuaires et logistiques ».